Archive mensuelle de mars 2020

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Coronavirus et municipales : des contaminations chez les assesseurs

Coronavirus et municipales : des contaminations chez les assesseurs

Comme c’était prévisible on découvre que des assesseurs ont sans doute été contaminé lors du premier tour des élections municipales maintenues de façon irresponsable par le Premier ministre. Ces assesseurs ont pu être contaminés par des électeurs. De la même manière, ces électeurs ont pu contaminer d’autres personnes. Ainsi ces bureaux de vote ont été transformés en sorte de chambres de contamination massives sur tout le territoire . Heureusement , les Français ont largement douté de la pertinence de cette mesure comte tenu du fait que les municipales apparaissaient assez secondaires par rapport à l’enjeu sanitaire. Ainsi ces élections ont connu une participation historiquement très faible rendant par ailleurs caduque  la légitimité de nombre d’élus. Cela d’autant plus que dans les grandes villes, la plupart des scrutins imposeront un deuxième tour dans des contextes économiques, sociaux et politiques complètement différents vont encore fausser le vote. Plusieurs cas de contamination ont été identifiés au cours de ce premier tour. À Billom (Puy-de-Dôme), le maire, Jean-Michel Charlat, a annoncé à l’AFP qu’une femme de 62 ans est hospitalisée au CHU de Clermont-Ferrand. Testée positive, les médecins ne peuvent assurer que sa contamination remonte au jour du scrutin. Mais elle a pu contaminer des électeurs.

À Châtillon-sur-Loire (Loiret), le maire, Emmanuel Rat, est dans un état préoccupant. Ses symptômes sont apparus au lendemain du premier tour lors duquel il a tenu un bureau de vote et participé au dépouillement. Sans oublier tous ces candidats et élus contaminés, notamment à Marseille (Martine Vassal, Yvon Berland, Valérie Boyer…) qui étaient sur le pont le jour du scrutin. D’autres cas sont signalés. Mais comment comprend le discours d’un premier ministre qui en même temps à recommander le confinement et l’appel au rassemblement pour le même jour.

Coronavirus et chloroquine : le gouvernement change encore de position

Coronavirus et  chloroquine : le gouvernement change encore de position

 

Il n’y a pas 24 heures, le gouvernement et nombre de chapeaux à plumes du monde médical très complaisants vis-à-vis du pouvoir et surtout jaloux du Pr Didier Raoult de Marseille ne cessaient de critiquer l’utilisation de la chloroquine. Sous couvert de méthodologi,e les pouvoirs publics et ces sommités très courtisanes interdisaient même l’utilisation de la  chloroquine (nivaquine)  tant que des résultats scientifiquement mieux prouvés ne seraient pas disponibles. La vérité c’est que nous sommes sans doute dans une situation de quasi guerre qui implique de rompre avec les procédures habituelles. En effet pour le Coronavirus on ne dispose d’aucun traitement. On soigne,  heureusement souvent avec succès, certaines conséquences  notamment pulmonaires mais encore une fois, il n’y a aucun traitement qui s’attaque directement aux Coronavirus. Or le professeur Le Pr Didier Raoult , lui, recommande l’utilisation de la chloroquine, pire il utilise. En outre, il fait ce que condamne aussi le gouvernement; à savoir, il pratique un dépistage massif. Heureusement dans dans le monde médical tout le monde ne rejoint pas le corporatisme des chapeaux à plumes et l’ignorance du gouvernement. Face à la pression de certains praticiens et aussi de l’opinion publique le gouvernement vient de se contredire. 

Olivier Véran, le ministre de la Santé est revenu sur sa position, la prescription de la chloroquine est donc possible à l’hôpital, si le médecin le juge utile, sans attendre les résultats des essais cliniques en cours. C’est ce qu’indique le décret publié jeudi au Journal officiel. Il précise que «l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir peuvent être prescrits, dispensés et administrés sous la responsabilité d’un médecin aux patients atteints par le Covid-19, dans les établissements de santé qui les prennent en charge, ainsi que pour la poursuite de leur traitement si leur état le permet et sur autorisation du prescripteur initial, à domicile».

Mais à quel moment de la maladie faudrait-il administrer la chloroquine? En début de traitement, ou quand la maladie devient grave? Le Pr Didier Raoult qui défend à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection un protocole basé sur cette molécule, a posé la question dans une vidéo publiée le 25 mars. «Sur le plan thérapeutique, explique-t-il, ce que l’on est en train de voir c’est que les malades au moment où ils ont une infection respiratoire, où ils entrent en réanimation, ils n’ont presque plus de virus et souvent on n’arrive même plus à le cultiver, c’est donc trop tard pour traiter le germe par des antiviraux.» Une façon polie de prédire l’échec du vaste essai européen Discovery qui va, entre autres, tester la chloroquine, puisque cet essai s’adresse à des patients gravement atteints. La méthode scientifique n’en est pas moins défendue par les plus hautes autorités scientifiques morales du pays.


Dans un communiqué commun publié le même jour intitulé «Primum non nocere» (Avant tout ne pas nuire), l’Académie de médecine, qui a constitué un groupe Covid, et l’Académie des sciences, prenaient elles aussi position après avoir rappelé que «face à la pandémie de Covid-19 dont la progression rapide entraîne une morbidité et une mortalité élevée nous ne disposons pas à ce jour de traitement médicamenteux avéré de l’infection.» Pour les deux académies, «dans ce contexte, il est nécessaire de rappeler que l’utilisation d’un nouveau traitement, fût-il fondé sur une molécule déjà employée en médecine depuis plus de 70 ans, doit se conformer à une méthodologie scientifiquement établie qui fait appel à des règles codifiées.»

La difficulté pour réaliser un essai clinique concernant des malades infectés mais qui ne sont pas dans un état grave vient de la faible proportion de patients qui sont destinés à s’aggraver. Pour démontrer un effet statistiquement significatif, il faut donc beaucoup de participants au départ pour avoir à la fin de l’étude un groupe suffisant de malades gravement atteints. Un essai chinois qui vient d’être publié dans le Journal of Zhejiang University l’illustre bien. Il ne portait que sur 30 patients avec un Covid-19 confirmé et n’a pas pu démontrer d’intérêt de l’hydroxychloroquine par rapport au placebo, car tous ont eu une évolution favorable.

Pourtant, la proposition du Pr Raoult de tester la chloroquine assez tôt dans la maladie repose sur un rationnel. «La première ligne de défense, l’immunité innée, repose sur les cellules agressées, capables non seulement d’alerter le système immunitaire pour qu’il orchestre sa réponse globale, mais, de plus, un groupe de cellules immunitaires particulières (cellules dendritiques) produisent de l’interféron aux propriétés antivirales avérées», explique le Pr Éric Vivier, professeur d’immunologie et coordinateur du cluster Marseille Immunopole. Selon le Pr Raoult, c’est à ce moment-là que la chloroquine pourrait être utile, comme d’ailleurs les antiviraux testés dans les essais. «Dans un deuxième temps seulement se produit une réponse immunitaire plus puissante, explique le Pr Vivier. Au bout d’une semaine environ on voit apparaître des anticorps neutralisants qui permettent de confirmer l’infection.»

Pétrole : des besoins réduits de 20 %

Pétrole : des besoins réduits de  20 %

 

La demande mondiale de pétrole pourrait chuter de 20% en raison de la multiplication des mesures de confinement, qui touchent désormais quelque trois milliards de personnes dans le monde, a déclaré jeudi le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en appelant l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial, à favoriser une stabilisation du marché.

“Aujourd’hui, trois milliards de personnes dans le monde sont confinées. En conséquence, on pourrait bien assister au cours de cette année à une chute de la demande d’environ 20 millions de barils par jour selon certains”, a dit Fatih Birol, lors d’une téléconférence.

La demande pétrolière mondiale représentait 100 millions de barils par jour (bpj) en 2019.

Fatih Birol a ajouté que malgré cette chute attendue de la demande, l’offre globale de brut pourrait augmenter de trois millions de bpj supplémentaires en raison de la guerre des prix en cours entre l’Arabie saoudite et la Russie.

“Puisqu’elle préside le G20 cette année, on pourrait s’attendre à ce que l’Arabie saoudite apporte une contribution positive à la stabilisation des marchés pétroliers mondiaux au vu de son comportement passé”, a-t-il dit.

Il a ajouté que l’AIE, qui conseille les pays de l’OCDE en matière de politique énergétique, présenterait des prévisions actualisées et détaillées d’évolution de la demande dans deux semaines à l’occasion de al publication de son rapport mensuel.

Il a précisé que la chute de la demande pourrait rapidement aboutir à une saturation des capacités mondiales de stockage de brut et estimé que la reprise de la demande ne serait sans doute ni facile ni rapide.

Merkel dit non aux Eurobonds de Macron

Merkel dit non  aux Eurobonds de Macron

 

Cette fois encore la réponse de Merkel est claire, elle dit encore non aux Eurobonds proposés  notamment par Macron. Une proposition dont l’objet est évidemment de mutualiser les risques d’une dette amplifiée du fait notamment des déficits des pays du Sud.

La chancelière allemande s’en tient à ce qui a été décidé et aux institutions. Le Mécanisme européen de stabilité dispose d’un champ d’action suffisant pour aider les pays de la zone euro à amortir l’impact de la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, a déclaré jeudi la chancelière allemande Angela Merkel après le Conseil européen.

Priée de dire si l’émission mutualisée de dette, les Eurobonds, avait été évoquée, elle a répondu que le recours au MES permettait d’éviter de renoncer aux “principes fondamentaux”.

Coronavirus: commissions d’enquête et plaintes contre le gouvernement

Coronavirus: commissions d’enquête et  plaintes contre le gouvernement

 

 

Face à la faillite de l’État dans la crise sanitaire en particulier concernant le manque dramatique de masques, de tests, d’appareils respiratoires, de lits et de personnel, les commissions d’enquête et les plaintes se multiplient contre le gouvernement. Sans doute la décision du Premier ministre d’organiser un premier tour des élections municipales en pleine pandémie constitue-t-elle une décision de nature criminelle. On découvre d’ailleurs en ce moment que des assesseurs ont été contaminés lors  de ce ridicule premier tour d’élections par ailleurs complètement faussé par le taux d’abstention. La faute du Premier ministre est indéniable , mais c’est surtout l’attentisme et les contradictions du gouvernement qui font l’objet de procédures judiciaires en particulier le fait que l’État a été incapable de protéger le personnel médical. Dernière procédure judiciaire en date, l’annonce par une avocate du barreau de Nîmes du dépôt d’une plainte pénale contre le Premier ministre Édouard Philippe et la Garde des sceaux, Nicole Belloubet au nom de 31 détenus incarcérés dans des prisons du sud de la France.

Me Khadija Aoudia, qui a annoncé avoir saisi la Cour de justice de la République, estime qu’à l’exception de la suspension des parloirs, aucune mesure n’a été mise en place pour protéger les détenus et le personnel face à ce virus qui a contaminé à ce stade dix détenus selon les autorités.

Cette plainte s’ajoute à une poignée d’autres qui, selon plusieurs médias, auraient été reçues par la CJR ces derniers jours et qui ciblent Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn et son successeur Olivier Véran, entre autres pour mise en danger de la vie d’autrui, homicide involontaire, ou non-assistance à personne en danger.

Mise en ligne samedi dernier, une pétition en soutien à une plainte déposée par un collectif de plus de 600 médecins a quant à elle d’ores et déjà recueilli plus de 200.000 signatures.

Les médecins à l’origine de la plainte accusent le Premier ministre et Agnès Buzyn de “mensonge d’Etat” et de ne pas avoir “agi suffisamment tôt ni pris les bonnes mesures, notamment le stockage de masques et la mise en place de tests systématiques”.

RENDRE DES COMPTES

Des accusations relayées par une partie de l’opposition politique à l’image de la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen qui a estimé qu’Agnès Buzyn serait “probablement amenée à donner des explications à la CJR”.Sur proposition de son président Damien Abad, les députés Les Républicains ont de leur côté annoncé leur intention de créer à l’automne une commission d’enquête parlementaire afin de faire la lumière sur d’éventuels dysfonctionnements. Une idée appuyée par Gérard Larcher, le président du Sénat où la droite est majoritaire.

“Il faut tirer les leçons de cette crise et ça passe par une commission d’enquête”, a-t-il dit mercredi sur France Inter.

France: L’exécutif écartelé entre santé, économie et liberté

France: L’exécutif écartelé entre santé, économie et liberté

 

Depuis le début de la crise, le gouvernement semble écartelé entre les problématiques de santé, de croissance et de liberté. Du coup, le message est assez incompréhensible. D’un côté, le gouvernement semble s’orienter vers des formes de confinement massives mais il ne prend pas les moyens pour réguler la mobilité. Résultat, en quelques jours quelques 20 % de parisiens ont rejoint des résidences secondaires ou familiales, contaminant au passage les populations locales , là où les systèmes de santé ne sont pas adaptés à l’ampleur de la crise. La Bretagne par exemple en a fait la triste expérience et ce sera sans doute bientôt la Loire-Atlantique ou 150 000 à 200 000 personnes ont rejoint la côte et la région.

On comprend évidemment qu’il ne soit pas facile pour certains d’être confiné dans un espace moyen de 20 m² par personne à Paris. Mais c’est malheureusement le résultat d’un urbanisme et d’un aménagement du territoire dont le caractère démentiel est exacerbé par la crise.

En difficulté dans les sondages, le gouvernement prend des mesures assez floues et finalement pas tellement contraignantes concernant le confinement. Il craint les conséquences d’une politique plus stricte d’atteinte aux libertés individuelles. Par ailleurs, le gouvernement veut aussi à juste titre tenter de sauver ce qui peut l’être en matière économique. Du coup on recommande de travailler et de se déplacer sans d’ailleurs préciser les secteurs autorisés à le faire. Du coup ,c’est un peu la grande pagaille et les entreprises susceptibles de travailler ne peuvent souvent le faire faute de rupture d’approvisionnement.

Il y a aussi ce droit de retrait, concept dont l’application est très vague dont on ne sait pas avec précision dans quelles conditions on  peut s’exercer. Même sur le plan sanitaire, les consignes sont particulièrement contradictoires et la politique incompréhensible. Le manque de masques, le manque de matériel respiratoire, le manque de lits en général, le manque de traitement, la politique anachronique par rapport à la chloroquine, surtout le manque de personnel soignant montre que l’État a grandement failli dépit des discours.  Face au Covid-19, le gouvernement a progressivement pris des mesures de plus en plus restrictives, passant d’une interdiction initiale des rassemblements de plus de 1.000 personnes – puis de 100 – à la fermeture des établissements scolaires et des commerces non indispensables.

La semaine dernière, un confinement obligatoire de deux semaines, avec amendes à la clef, a été décrété et pourrait être prolongé si le gouvernement suit les recommandations du conseil scientifique qui a préconisé mardi une durée totale d’”au moins six semaines”. Pourtant devant la montée des demandes d’indemnisation de chômage partiel, le pouvoir a fait savoir qu’il allait contrôler sérieusement et en faites réduire le nombre de bénéficiaires. Le chômage partiel qui se développe massivement mettant évidemment en cause la santé économique du pays.

Le G20 uni mais vain

Le G20 uni mais vain

Il ne fallait sans doute pas s’attendre à des annonces spectaculaires de la part du G20 sorte de réunion informelle de la vingtaine de pays les plus importants. La première raison est juridique car le G20 ne dispose d’aucun pouvoir. La seconde raison est politique, les très grands pays ne souhaitent pas déléguer leur influence à une instance supérieure. Le G20 est donc une nouvelle fois rester vain se contentant de banalités pour affirmer que tout serait mis en œuvre pour tenter de sauvegarder l’économie. Les dirigeants du G20 ont affirmé jeudi leur détermination à former un front uni contre la pandémie de coronavirus, parlant de “priorité absolue” pour répondre à ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.

Lors d’une vidéoconférence, les chefs d’Etat et de gouvernement des 20 premières économies mondiales ont dit vouloir restaurer la confiance, préserver la stabilité financière et relancer la croissance économique.

Ils ont ajouté être déterminés à rétablir le bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement mondiales et demandé à leurs ministres des Finances et aux dirigeants de leurs banques centrales d’assurer une coordination régulière de leurs actions en lien avec les organisations internationales, afin d’élaborer un plan d’action commun face à la pandémie.

La survie de l’UE est en jeu » Macron, toujours excessif

La survie de l’UE est en jeu » Macron, toujours excessif

 

S’il est clair que l’union européenne, pas davantage que les pays ou les autres zones économiques n’ont fait preuve de discernement et de solidarité. Pour autant ,la menace brandie par Macron lors du conseil européen de voir l’Union éclater est une fois de plus excessive. En outre l’angle d’attaque de ce risque d’éclatement concerne l’espace de Schengen qui permet la mobilité à l’intérieur de l’Europe. Or cette question n’est actuellement sans doute pas la priorité ni des opinions publiques ni des Etats.

Le vrai problème que veut dénoncer Macron, c’est le manque de solidarité financière. Alors qu’on sait bien que les pays du Nord et notamment l’Allemagne ont pour doctrine de ne pas ouvrir les vannes pour financer le laxisme des pays du Sud dont la France. Il y a déjà des années que la France propose des emprunts différents noms  dont la charge de remboursement reposerait  faite sur la totalité de l’union économique.

Jusque-là les pays du Nord ont toujours refusé ce transfert de charges. Finalement Macron suit la politique de ses prédécesseurs en criant très fort pour obtenir sans doute un compromis très en-dessous de sa position de départ. On le voit encore avec la levée de son opposition à l’entrée dans l’union de nouveaux pays des Balkans. La menace est toujours forte et finalement la France se couche. Il n’y a sans doute pas de risque majeur d’éclatement de l’union européenne car c’est union pour l’essentiel , cette union se limite à un espace de marché.

D’ailleurs juridiquement personne ne peut reprocher aux Etats  leurs différentes politiques sanitaires, économiques, financières suite au Coronavirus. Le seul ennui majeur actuel en rapport avec l’espace Schengen, c’est la difficulté à faire venir des travailleurs étrangers notamment dans l’agriculture où les Français ne veulent pratiquement plus travailler. Peut-être là l’occasion non pas de fermer la porte à l’immigration mais de contraindre certains à ne pas s’installer durablement dans l’aide sociale.

Les fondements de l’Union européenne sont en péril, a pourtant  menacé le président français Emmanuel Macron lors du Conseil européen organisé jeudi par les dirigeants du bloc dans le contexte de la crise liée au coronavirus, a-t-on appris de source diplomatique française.

Selon le chef d’Etat français, le principe même de l’espace de libre-circulation né des accords de Schengen est aujourd’hui menacé si les Européens ne parviennent pas à faire preuve de solidarité. “Ce qui est en jeu, c’est la survie du projet européen”, a-t-il dit aux 26 autres dirigeants lors de ce conseil organisé par visioconférence. “Le risque, c’est la mort de Schengen”, a-t-il dit. Pas sûr que ce discours alarmiste soit la meilleure méthode de persuader Merkel et les autres. Ces cris d’alarme ont déjà été prononcés par les prédécesseurs de Macron, sans grand résultat jusque-là. La vérité c’est que la France est incapable de faire fonctionner le couple franco allemand qui précédemment animait  la politique européenne. La France prise dans ses contradictions essaye de contourner l’obstacle des pays d’une Nord en criant très fort;  pas vraiment le meilleur procédé en diplomatie

Coronavirus France : 365 décès en 24 heures , 1696 en tout. 29 155 infectés au total

Coronavirus France : 365 décès en 24 heures , 1696 en tout. 29 155 infectés au total

 

La contamination s’accélère toujours avec notamment de 27 % des décès en 24 heures. 1.696 décès dus au coronavirus depuis le début de l’épidémie, soit 365 nouveaux décès en 24 heures, a annoncé jeudi le directeur général de la santé, Jérôme Salomon.

La France compte 29.155 cas confirmés par test PCR et 13.904 personnes hospitalisées dont 3.375 graves en réanimation, a-t-il ajouté.

Parmi les décès à déplorer, figure une adolescente âgée de 16 ans, a souligné Jérôme Salomon.

Les nouveaux décès représentent une hausse de plus de 27% en 24 heures après une augmentation de 21% enregistrée mercredi.

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Coronavirus :  » faillite de la démocratie sanitaire »( Nicolas Henckes)

Coronavirus :  » faillite de la démocratie sanitaire »( Nicolas Henckes)

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Nicolas Henckes constate que les différentes instances censées débattre des enjeux de santé sont inaudibles depuis le début de la pandémie, l’espace étant occupé par un haut commandement placé sous l’autorité directe du président.

Tribune. 

 

Le coronavirus a fait une victime collatérale : la démocratie sanitaire. Depuis une trentaine d’années, nous avions commencé à prendre l’habitude de délibérer collectivement des enjeux de santé. Décisions thérapeutiques, stratégies de prévention et de promotion de la santé, politiques publiques territoriales et stratégie nationale de santé, recherche : sur tous ces enjeux, il était devenu impensable de se fier seulement à l’avis du corps médical et de se passer de l’expertise des personnes concernées elles-mêmes mais aussi de celle d’une variété d’acteurs, chercheurs, notamment en sciences humaines et sociales, politiques ou autres corps professionnels. Leur recrutement dans différentes instances de gouvernement de la santé était l’aspect le plus visible de cette révolution, depuis les conseils d’administration des établissements jusqu’aux comités d’experts et conseils consultatifs des agences et ministères. Mais, plus largement, c’est notre relation à la médecine dans son ensemble qui subissait une profonde transformation.

 

C’est ce mouvement qui a été d’un coup court-circuité depuis une dizaine de jours. Toutes nos instances de délibération et d’expertise sur la santé publique se sont tues ou presque. On n’a pas entendu le Haut Conseil de la santé publique sur l’organisation, l’extension et les limites du confinement. Les instances consultatives locales n’ont rien eu à dire sur sa mise en œuvre sur les territoires. L’ensemble du dispositif d’éducation à la santé, péniblement construit depuis une cinquantaine d’années, a été court-circuité dans l’élaboration et l’application des messages. C’est à une véritable faillite de notre démocratie sanitaire que l’on a assisté en quelques heures. 

A la place, les décisions ont été concentrées dans un haut commandement placé sous l’autorité directe de la présidence. L’expertise a été réorganisée au sein d’un comité ad hoc de vingt personnalités issues des mondes de la médecine et de la recherche, et constitué en quelques heures. Et l’on en est à compter sur les forces de l’ordre pour faire respecter des mesures d’hygiène qu’on nous présente pourtant comme évidentes et élémentaires.

« C’est un véritable parlement du coronavirus qu’il faut instituer »

On dira que l’on fait face à une crise exceptionnelle et qu’il fallait se donner les moyens d’agir en urgence. Mais, outre que l’épidémie était non seulement prévisible, mais prévue – d’ailleurs, où sont nos plans de gestion des épidémies aujourd’hui ? –, il est clair maintenant que nous aurons à gérer dans la durée la présence du coronavirus dans la population. Et, du même coup, que le nombre de questions que soulèvera l’épidémie ne cessera de s’élargir : enjeux juridiques, politiques et éthiques de la gestion du confinement et du dépistage ; conséquences sociales et économiques de l’arrêt de secteurs entiers de la société ; mais aussi, de façon beaucoup plus immédiate et comme nous le montre déjà la crise à laquelle font face les hôpitaux psychiatriques, les Ehpad ou le secteur de la précarité, conséquences sanitaires pour l’ensemble de la population du triage et de la priorisation imposés aux services de santé par l’afflux des malades du coronavirus. »

 

 

Une urgence : produire des tests de dépistage» ( Christian Gollier)

Une urgence : produire des tests de dépistage»  ( Christian Gollier)

 

Christian Gollier directeur général de la Toulouse School of Economics, dont il est à l’origine avec Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014,  estime urgent de produire massivement des tests  de dépistage. Il prône une économie de guerre et revient sur les enjeux. ( interview de l’Opinion)

L’intervention de l’Etat pour soutenir l’économie paralysée par la crise du coronavirus est-elle justifiée ?

Oui, il s’agit d’un choc exogène – contrairement à celui de 2008 – supporté par les ménages et les entreprises ; il a des conséquences sanitaires, pensons aux malades et aux morts, mais aussi économiques. On demande à chacun un effort qui bénéficiera à tous. Il est donc raisonnable que ce sacrifice soit porté par la communauté dans son ensemble, c’est-à-dire par l’Etat. Si l’on regarde la situation sous le voile de l’ignorance sans savoir qui est qui, fonctionnaire ou restaurateur, tout le monde voudrait bénéficier de la protection de l’Etat, alors que les restaurateurs sont beaucoup plus exposés que les premiers. La solidarité a posteriori de l’Etat fonctionne comme une assurance a priori. Ce partage de risque est socialement désirable, et seul l’Etat peut l’organiser. D’autant plus que, contrairement aux crises précédentes, il n’y a pas de coupables.

C’est la grande différence avec 2008 ?

Oui, en 2008 s’est posé le problème de l’aléa moral : quand vous savez que vous êtes assuré, vous faites moins d’efforts. Prenons un exemple extrême : on ne va pas assurer les étudiants contre le risque d’échec aux examens en fin d’année car ils seraient moins incités à travailler. En 2008, les grandes institutions financières savaient qu’en cas de difficultés, elles seraient secourues par les Etats au nom du too big to fail. Cela a provoqué un énorme débat public, mêlant économie, politique et morale. Nous n’avons aucune raison de donner une leçon ou de punir les restaurateurs, les commerçants et la myriade de PME obligés de fermer boutique. La solidarité est ici un devoir moral autant qu’une politique économiquement utile. De même, en 2011, les Européens du nord ont voulu que les Grecs paient pour leur mauvaise gestion. Et on a failli faire exploser la zone euro pour cela. Aujourd’hui, il n’y a pas d’aléa moral, l’Italie est frappée de plein fouet. Cela aurait pu être un autre pays.

Cela rend les coronabonds plus acceptables par les Allemands que les eurobonds ne l’étaient en 2012 ?

L’idée d’un emprunt de l’Union européenne pour financer la socialisation des pertes est plus acceptable en effet. On pourrait objecter que certains pays pourraient en profiter pour relâcher leurs efforts, mais l’intensité de cet aléa moral est bien moindre qu’il ne l’était en 2008.

Que doivent faire les Etats, que doivent-ils éviter ?

Socialiser les pertes, c’est transférer les pertes de revenu au budget de l’Etat. Reporter le paiement des taxes et charges sociales n’est qu’un emplâtre. En revanche, il faut massivement utiliser la mise au chômage temporaire des salariés et indépendants désœuvrés. Nous avons la chance en Europe d’avoir des systèmes d’assurance-chômage qui fonctionnent bien. Il faut aussi compenser les entreprises qui ont des coûts fixes importants.

La nationalisation est-elle un bon outil ?

Seulement pour les entreprises au bord de la faillite. Nous avons une belle institution, les marchés financiers, dont le rôle est d’absorber une partie des risques d’entreprendre. Moyennant quoi les actionnaires en tirent des bénéfices considérables, les bonnes périodes équilibrant les mauvaises. Sur l’ensemble du XXe siècle aux Etats-Unis, le rendement des actions s’est élevé à 6 % par an, en réel. C’est considérable ! Parallèlement à mon collègue de Harvard, Robert Barro, j’ai montré que cette forte prime de risque ne peut s’expliquer que par la possibilité d’événements extrêmes mais improbables, comme la crise de 1929, les deux guerres mondiales, ou la crise sanitaire actuelle. Il est donc légitime qu’en période de crise, les actionnaires boivent la tasse comme c’est le cas actuellement avec des chutes boursières de 30 à 40 %. Jusqu’à présent, les marchés boursiers ont bien joué leur rôle d’absorbeur de pertes. Mais les fonds propres sont maintenant laminés. L’Etat doit prendre le relais si on veut garder nos activités économiques.

Aux yeux de l’économiste, le confinement est-il justifié ?

Il faut faire une analyse coûts/bénéfices. Réduire la production pendant deux mois de moitié, cela implique une chute du PIB de 8 % sur l’année. En y ajoutant les retards au rallumage, on tourne autour d’une perte de 300 milliards d’euros (pour un PIB de 2 400 milliards). Le bénéfice attendu du confinement, ce sont des morts évités. Combien de personnes ? Certains épidémiologistes estiment que sans confinement, 70 % de la population serait touchée, avec un taux de mortalité de 2 %. Appliqué à une population de 66 millions de personnes, cela aboutit à un million de morts au total.

Comment comparer un million de morts à 300 milliards de pertes ? Qu’on le veuille ou non, une telle question nécessite de donner une valeur à la vie humaine. On fait tous les jours des arbitrages entre pouvoir d’achat et espérance de vie, en entretenant notre voiture ou en se soignant. Nos comportements révèlent donc cette valeur, que les études économiques situent autour de 3 millions d’euros pour une vie entière en bonne santé, chiffre établi en 2013 par les services de l’Etat sous la direction d’Emile Quinet. C’est cette valeur qui a poussé l’Etat à réduire la vitesse à 80 km/h sur nos routes malgré son coût en termes de perte de temps. Un million de vies perdues en l’absence de confinement correspond à 300 000 vies entières, et donc à 900 milliards d’euros. Comparés aux 300 milliards de coût économique du confinement, ces estimations confirment l’utilité sociale du confinement.

Je suis un peu surpris que le président de République, qui a été très martial, n’ait pas parlé d’économie de guerre. C’est une priorité absolue

Comment sort-on du confinement ?

Là encore, on emprunte la même démarche, coûts/bénéfices. Si vous libérez une personne sans dépistage du virus, vous engendrez un risque de mortalité supplémentaire que les épidémiologistes peuvent mesurer et que les économistes peuvent traduire en un coût équivalent monétaire. Vous pouvez alors comparer celui-ci avec la création de valeur engendrée par sa remise au travail. Il faut procéder par type de profession. Si on pouvait dépister systématiquement, le calcul serait très favorable à un déconfinement plus précoce, en remettant au travail toutes les personnes indemnes. Il faut donc pousser au maximum la production de tests.

Mais nous sommes face à une pénurie de tests, comment faire ?

En décembre 1942, Roosevelt déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon, et en quelques mois, il transforme l’économie américaine en économie de guerre. Les usines de voitures se mettent à fabriquer des avions. Je suis un peu surpris que le président de République, qui a été très martial, n’ait pas parlé d’économie de guerre. C’est une priorité absolue, il faut que l’Etat mobilise l’ensemble des acteurs économiques capables de produire de manière massive des tests de dépistage pour redémarrer le plus rapidement l’économie sans risquer une deuxième vague d’infection.

Faut-il développer le traçage de la population ?

Si l’on déconfine sans disposer de tests à grande échelle, il est crucial de pouvoir déterminer les contacts d’une personne infectée. Les techniques liées à l’utilisation des téléphones portables permettent de récupérer ces données. Cela pose des questions éthiques, notamment pour la défense de la vie privée. Mais le bénéfice social est immense. Je comprends que la Cnil [Commission nationale de l’informatique et des libertés] peut avoir des difficultés à mener des analyses économiques sur les conséquences de ses décisions. Néanmoins, il serait malvenu ici de ne pas faire le calcul coût/bénéfices, à condition de savoir évaluer le coût des atteintes à la vie privée. Nous devons avoir un débat public sur nos valeurs, entre vie humaine et vie privée.

Peut-on reprocher aux pouvoirs publics de ne pas avoir anticipé la crise, notamment en matière de moyens de réanimation ?

Je trouve que la critique consistant à dire : « Nous n’avons pas assez de respirateurs » est injustifiée. L’argent public est rare, et les besoins immenses. Chaque euro public dépensé doit créer un maximum de valeur sociale. Il faut calculer la valeur d’un lit d’urgence supplémentaire en tenant compte de la probabilité que ce lit ne soit pas utilisé. Compte tenu de la faible fréquence des crises sanitaires, il n’est pas anormal que la limite de capacité soit atteinte dans les événements extrêmes. C’est vrai en santé comme pour les services d’incendie ou de déneigement, par exemple. De même, il est facile de critiquer a posteriori, ces commandes massives de vaccins et masques durant la crise du H1N1. Ils auraient été utiles si la crise s’était développée en intensité.

Ce sont deux situations inverses et vous dites à chaque fois qu’il est difficile de critiquer les politiques. N’est-ce pas les exonérer de toute responsabilité ?

Absolument pas. L’évaluation des politiques publiques est capable de tenir compte de ces incertitudes. On peut déterminer une politique optimale de capacité d’urgence scientifiquement fondée.

Que nous apprend cette crise sur nous-mêmes ?

Les Etats, la France en particulier, confrontés à un risque majeur, sont capables de se mobiliser, de transformer en quelques instants notre façon de vivre ensemble. C’est à comparer à un autre risque majeur, le changement climatique, de pareille ampleur, mais plus étalé dans le temps. Pourquoi ne pas faire pour l’environnement ce que nous faisons contre le virus ?

Peut-être que le sentiment d’urgence n’est pas le même ?

Il est vrai que les efforts ne feraient sentir leurs fruits que dans vingt ou quarante ans. C’est la tragédie des horizons, qui fait que nous n’avons rien fait pour le climat depuis trente ans.

Coronavirus «Les Occidentaux, les bras croisés» (professeur Alain Bauer)

Coronavirus  «Les Occidentaux , les bras croisés» (professeur Alain Bauer)

 

 

Les Européens ont beaucoup trop tardé à prendre la mesure de l’événement estime Depuis 2001, le professeur Alain Bauer qui appartient à un groupe informel d’experts internationaux de gestion de crise qui échange des informations sur des questions très diverses, civiles, militaires et scientifiques. ( interview de l’Opinion)

Vous êtes en relation avec des experts internationaux. Quand l’épidémie du Covid-19 est-elle apparue comme un sujet préoccupant ?

Début janvier nous avons été alertés par des notes sur la situation en Chine : une pandémie émergente avec des choix sanitaires et politiques vertigineux à faire. Fin janvier, les experts ont pronostiqué un processus qui ressemblait à une montagne qui s’élevait devant nous et qui, selon les décisions prises, prendrait la forme de l’Everest, du Mont-Blanc ou du Massif central. Nous avons aussi rapidement su que la grippe espagnole avec sa très forte mortalité restait le modèle le plus pertinent pour comprendre ce qui allait arriver. Et donc, que les mesures de confinement étaient les plus pertinentes. Aux Etats-Unis, la grippe espagnole avait provoqué des ravages à Philadelphie où les soldats américains avaient été fêtés à leur retour d’Europe alors que ses effets avaient été fortement limités à Saint-Louis.

Les dirigeants ont eu des réactions très variées : Boris Johnson, par exemple, qui a semblé faire le choix d’une large contamination afin d’immuniser la population britannique. Comment expliquer ces divergences ?

Il ne m’appartient pas de juger les décisions politiques. Mais d’un point de vue factuel, c’est une énorme bêtise car ce n’est pas le taux de mortalité, certes « faible » à 2 % (en fait bien moins eu égard à l’ampleur de la contamination), qui compte le plus mais la quantité de personnes contaminées qui, elle, est exponentielle. Angela Merkel a eu le courage d’expliquer que 60 à 70 % de la population allaient être touchés et elle a provoqué ainsi une prise de conscience quantitative essentielle. Personne ne peut dire : « On ne pouvait pas savoir. Ce n’était pas prévisible ». Pourquoi Taïwan s’était, lui, préparé ? Pourquoi, alors qu’il n’y avait aucun doute sur l’extension de la pandémie à partir de la Chine, avoir attendu si longtemps pour préempter la crise ? Pourquoi ce retard alors que la situation était déjà explosive en Italie ? Nous avons en fait répété les erreurs du « nuage de Tchernobyl » qui s’était soi-disant arrêté à la frontière. Ce que j’appelle le syndrome de Semmelweis, du nom de ce médecin autrichien révoqué de l’hôpital de Vienne pour avoir imposé de se laver les mains… il y a 150 ans.

N’est-ce pas une appréciation a posteriori ?

Il y avait des faits. Le premier cas est apparu à Wuhan le 17 novembre dernier. Jusqu’à fin décembre, les Chinois ne font état que de cas isolés, en petit nombre. Même le médecin héros de Wuhan. Sans compter l’influence de la mythologie chinoise et de l’histoire très sensible politiquement de la ville. Personne n’a voulu assumer de transmettre « les messages négatifs du ciel pour l’empereur » Fin décembre, les officiels chinois finissent par admettre la gravité de la situation. Le 3 janvier, le CDC (center for disease control) chinois prévient l’OMS de l’éruption du coronavirus. Mais, pendant des semaines, les Occidentaux ont regardé, les bras croisés. Seul trois pays se sont mobilisés : la Corée du Sud, Taïwan et Hong Kong.

La pénurie de masques est flagrante en France. Comment l’expliquer ?

Il serait temps de réhabiliter Roselyne Bachelot qui a été tant moquée pour sa gestion du H1N1. Il n’empêche qu’elle au ministère de la Santé a su anticiper une crise qui n’a pas eu lieu. Comme ensuite Xavier Bertrand, qui avait constitué des stocks de masques au cas où. Leurs successeurs ont géré la pénurie. Cette affaire illustre un double défaut. Celui de laisser Bercy et ses comptables gérer le pays, asphyxier nos systèmes de santé et de police et tenter de tuer notre appareil militaire. Et celui d’avoir une vision strictement bureaucratique, a fortiori en temps de crise. Des médecins comme Rémi Salomon (président de la commission médicale de l’AP-HP) ou Philippe Juvin (directeur des urgences de l’hôpital Pompidou) ont su secouer un discours lénifiant. A leurs postes de ministres, Olivier Véran ou Christophe Castaner, également. Mais l’Etat a semblé rester dans l’entre-deux, beaucoup plus que dans le « en même temps » : des restrictions de circulation mais pas de confinement strict, un autocertificat de déplacement, le paracétamol en vente limitée mais sans véritable contrôle. Le maintien du premier tour des municipales en est une autre illustration. Mais, là, c’est Emmanuel Macron qui a eu le courage d’évoquer un report et a dû céder face à l’opposition qui a crié au coup d’Etat avant de se rendre compte de l’ampleur de l’épidémie.

Ce que vous critiquez comme des demi-mesures n’est-il pas une réponse graduée afin de ne pas affoler la population ?

Sans doute faut-il de la pédagogie et du temps. Mais en avons-nous vraiment manqué pour préparer les populations ? Il faut faire confiance aux gens. Dès lors que les informations sont claires et cohérentes, on peut être très efficace

Nous n’avons pas fait assez confiance aux Chinois ?

Oui car même en admettant que la communication officielle des autorités soit sujette à caution, d’autres sources d’information, puissantes, existaient. Les publications de la recherche chinoise, abondantes, sans contrôle ni censure, des études épidémiologiques très éclairantes. Mais aussi des circuits informels. Même en pleine crise de Cuba, KGB et CIA n’avaient pas rompu les contacts… Ce que certains appellent « l’Etat profond » qui est surtout « l’Etat permanent », se parle, s’organise, quelles que soient les relations diplomatiques. Et plus la situation se tend, plus on échange.

Coronavirus : le retard criminel des pouvoirs publics

Coronavirus : le retard criminel des pouvoirs publics  

 

Dans le journal l’Opinion, il est rendu compte du terrible retard pris par les pouvoirs publics d’après un chercheur du CNRS, un travail réalisé  à partir  » des  articles de synthèse dédiés au nouveau coronavirus parus dans un journal de réputation internationale, Science ​», et des déclarations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

 

Le 11 janvier, on y apprend que « ​les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage ​». Le 5 février, la revue se demande si le nouveau coronavirus sera contenu ou évoluera en pandémie. « ​L’article fait le point sur trois tournants cruciaux dans la connaissance de la maladie et de la gestion de l’épidémie ​», écrit Pascal Marichalar. 1) Il existe des patients asymptomatiques, ce qui « complique grandement les efforts pour contenir l’épidémie, parce qu’on ne peut savoir avec certitude où elle se trouve à un instant t sans dépister tout le monde ​». 2) Entre une réussite du « ​containment ​» et la pandémie, les épidémiologistes font dès cette époque le pari de la pandémie. 3) Les études réalisées en Chine montrent « ​qu’environ 20 % des personnes infectées souffrent de formes graves de la maladie, nécessitant une hospitalisation ​».

Le 25 février, Science est formel, la pandémie l’a emporté (l’OMS a déclaré la pandémie le 12 mars). Les experts du monde entier préconisent alors une stratégie ​: « ​aplatir la courbe ​», c’est-à-dire retarder la maladie. « ​Une étude montre qu’en Chine, ce sont la suspension des transports publics, la fermeture des lieux de loisir, l’interdiction des rassemblements qui semblent avoir été les mesures les plus efficaces pour ralentir la progression de la maladie ​», peut-on lire dans la revue scientifique. « Tout est question de vitesse. Plus les mesures seront prises tôt, plus elles seront efficaces ​», fait valoir l’un des principaux experts de l’OMS ce 25 février.

 

Le 2 mars, Science publie les conclusions d’une équipe de l’OMS qui a passé deux semaines en Chine à visiter les foyers de Covid-19. Un constat s’impose ​: les Chinois ont réussi à contenir l’épidémie. « ​L’analyse du rapport de la visite de l’OMS montre deux choses ​: il est possible d’arrêter la course folle du virus ; la manière de le faire est de procéder à des dépistages massifs et ultra-rapides, avec traçage et isolement immédiat des contacts des personnes positives ​», résume Pascal Maricharal. Le chercheur précise que « ​dès le 11 février, les lecteurs de Science sont alertés sur la possible pénurie de tests biologiques de dépistage » et le 28 février « ​qu’il existe d’autres techniques ​», comme « ​la prise régulière des températures, l’examen des poumons par scanner ​».

Comment, en dépit d’une telle documentation sur l’épidémie et son évolution, la France se retrouve-t-elle aujourd’hui confrontée à une pénurie de masques, de tests de dépistage et confinée pour une période indéterminée, selon des règles changeant tous les jours ? Un collectif de médecins a porté plainte au pénal le 19 mars contre Agnès Buzyn et Edouard Philippe, au motif qu’ils « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ».

Macron à Mulhouse : il ferait mieux de rester confiné (Le professeur Lantieri)

Macron à Mulhouse : il ferait mieux de rester confiné (Le professeur Lantieri)

 

 D’un côté Macon ne cesse de se déplacer partout presque chaque jour et souvent pour ne pas annoncer grand chose ,  de l’autre il ne cesse de vanter les vertus du confinement. Macron  aurait mieux fait de rester chez lui à l’Élysée estime le professeur Laurent Lantieri qui a critiqué cette visite. Ce déplacement  a été critiqué par plusieurs médecins. 

« La reconnaissance du président est toujours importante, cela dit la symbolique de rester chez soi aurait été plus importante. Je ne suis pas le seul à le penser. Il est très important de respecter le confinement. C’est plus important que la reconnaissance des soignants », a jugé le chef du service de chirurgie plastique à l’hôpital Georges Pompidou de Paris, mercredi soir sur Europe 1.

Laurent Lantieri a poursuivi en estimant que « ce qui a de plus important, c’est que la population respecte strictement ce confinement ».  »Des médecins sont morts. C’est important de reconnaître l’action des soignants, qui n’ont pas toujours été reconnus à leur juste valeur. Mais ce qui a de plus important, c’est que la population respecte strictement ce confinement, jusqu’à ce qu’on trouve une solution. A Paris aussi, comme dans le Grand Est, la situation devient très compliquée », a estimé le médecin.  Le professeur Lantieri a également déploré qu’il n’y ait « pas assez de tests. Nous sommes dans l’inconnue sur l’étendue réelle de la population atteinte par le coronavirus. » Selon le dernier bilan, le coronavirus a provoqué la mort de 1.100 personnes en France, alors que 22.300 cas ont été confirmés.

Le médecin a cependant refusé de polémiquer sur le manque de protections et de tests, remettant ce débat à plus tard. « Il y aura ensuite un moment pour voir ce qui a été bien fait et mal fait durant cette crise. Mais ce que je vois c’est que les soignants ont été exemplaires, des médecins généralistes aux réanimateurs en passant par les chefs de service. Ce n’est pas une guerre, c’est une épidémie. Ce n’est pas la même chose », a-t-il conclu, une allusion aux propos du président de la République, qui avait estimé que la France « est en guerre » contre le coronavirus.

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