Le pétrole à 20 dollars : des conséquences à terme
Le cours du baril s’est écroulé tombant même lundi à 20 $. Un baril qui était autour de 60 $ début de l’année. Les conséquences sont pour l’instant bénéfique pour le consommateur qui a vu le prix du carburant baisser de l’ordre de 0,20 €. Les conséquences les plus importants concernent les pays producteurs. En effet, on est engagé dans une véritable guerre énergétique menée en particulier par l’Arabie Saoudite qui veut écraser la concurrence avec les prix. L’Arabie Saoudite a en effet refusé de s’engager dans une politique de restriction de l’offre. Elle espère ainsi asphyxier certains producteurs pour se retrouver dans une position encore plus dominante.
Au-delà de l’objectif économique, il y a aussi la volonté de tarir les revenus de l’Iran, l’ennemi irréductible. L’Iran déjà affectée par les sanctions des pays occidentaux et dont l’économie et dans un état dramatique, en plus qui malheureusement est l’un des pays les plus affectés par le Coronavirus. En même temps, l’Arabie Saoudite pèse sur les conditions économiques de la production de gaz de schiste et les États-Unis. Un gaz de schiste beaucoup moins compétitif que le pétrole d’Arabie Saoudite.
Pour amortir les investissements spécifiques de ce pétrole aux États-Unis, le coût doit se maintenir autour de 40 à 50 $. . Autre conséquence géopolitique, celle concernant la Russie qui elle aussi a refusé de limiter sa production. En cause a aussi une économie dans un état également assez catastrophique. Pour certains pays dont c’est le revenu essentiel, la baisse du pétrole est dramatique notamment en Algérie.
En Afrique, l’Algérie, le Nigéria ou encore l’Angola pourraient être les victimes collatérales du coronavirus et du conflit entre Riyad et Moscou. L’Irak, l’Iran, la Libye ou encore le Venezuela sont également concernés. Si les cours ne remontent pas rapidement, tous ces pays devront certainement prendre des mesures drastiques d’austérité, qui pourraient se traduire en crise sociale. Voire même en crise politique.
Pour le groupe pétrolier la conséquence sera un ralentissement des investissements et une politique d’attribution de dividendes moins généreuse que précédemment aux actionnaires.
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