Coronavirus : une gestion de crise irresponsable
La gestion de crise par les pouvoirs publics est de plus en plus critiquée, c’était encore le cas hier à l’assemblée nationale où notamment le gouvernement a été mis en accusation du fait de son impréparation notamment sur le tragique manque de masques. Le Premier ministre s’est tiré avec une pirouette en imputant cette insuffisance a des vols et un trafic. La vérité est tout autre, le renouvellement des masques n’a pas été assuré et les masques massivement produits en France ont été vendus à l’étranger. Un véritable scandale. Force est de constater que dans cette affaire les pouvoirs publics auront adopté quatre types d’attitude. D’abord en observant avec condescendance la situation en Chine, ensuite en admettant la pénétration du virus en Europe mais sous-estimant les conséquences. Avec la propagation indiscutable, on est passé un autre stade affirmant que la situation était sous contrôle. Enfin ce n’est que très récemment, en fait lors du discours président de la république dimanche dernier, que les pouvoirs publics ont pris enfin la mesure du drame sanitaire et économique en cours. Pour parler simplement, la stratégie de lutte contre le virus a toujours enregistré environ un mois de retard. C’est même le cas encore aujourd’hui car le confinement est toujours appliqué de manière très laxiste et le gouvernement hésite à prendre des mesures draconiennes. De la même manière, les pouvoirs publics soutiennent que le port du masque est inutile pour les personnes saines. Première observation, personne ne sait quels sont les personnes saines car 90 % des porteurs de virus sont asymptomatiques. En fait, les pouvoirs publics se refusent à appliquer de manière drastique les seules mesures qui ont permis à des pays asiatiques de faire face à la crise à la fois le port du masque, la détection systématique et le confinement effectif.
Un papier du monde synthétisait les interrogations et les critiques de la stratégie sanitaire française.
« Sur quelles bases scientifiques, médicales, épidémiologiques, la stratégie actuelle de lutte contre l’épidémie de coronavirus a-t-elle été mise en œuvre en France et, plus généralement, en Europe ? Pourquoi les autorités sanitaires ont-elles, dans ces pays, décidé de ne suivre ni les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ni l’exemple chinois de lutte contre l’épidémie ? En décidant de laisser l’épidémie suivre son cours et d’attendre samedi 14 mars pour tenter de l’arrêter en fermant tous les lieux publics non indispensables, les pouvoirs publics français ont, sans le dire, accepté l’idée qu’une part importante de la population va être, dans les prochains mois, infectée par le coronavirus. Avec à la clé, à tout le moins, probablement, des dizaines de milliers de personnes décédées dans l’Hexagone. Une telle stratégie, encore une fois non avouée mais de facto mise en œuvre, ne devrait-elle pas être au minimum discutée ?
On sait aujourd’hui pas mal de choses sur la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19), maladie infectieuse causée par le coronavirus SARS-CoV-2. Son taux de mortalité est de 20 à 30 fois supérieur à celui de la grippe saisonnière. Très contagieux, le SARS-CoV-2 est sensible aux désinfectants usuels. En France, le diagnostic spécifique de la Covid-19 est réalisé actuellement par une méthode de biologie moléculaire (RT-PCR spécifique) sur un écouvillonnage nasopharyngé dont le résultat est obtenu en 24 heures. Aucun test commercial simple n’est actuellement disponible.
Le SARS-CoV-2 infecte toutes les classes d’âge, mais de façon différenciée. 87 % des patients ont entre 30 et 79 ans, alors que moins de 1 % sont dans la classe d’âge inférieure à 10 ans. La fréquence des formes sévères et le taux de mortalité augmentent avec l’âge (15 % chez les patients de plus de 80 ans et 8 % chez les patients entre 70 et 79 ans). »
0 Réponses à “Coronavirus : une gestion de crise irresponsable”