Le pétrole s’écroule
En quelques jours, les cours du pétrole se sont écoulés et ont perdu presque la moitié de leur valeur. Ils résistent pour l’instant tout juste au-dessus de 30 $ le baril. Avec la crise économique que provoque le Coronavirus et surtout la décision de l’Arabie Saoudite d’inonder le marché pour étouffer la concurrence, les prix pourraient encore tomber plus bas au point de créer un véritable krach pétrolier.
Le pétrole s’écroule donc avec un prix autour de 30 $. Un prix qui ne permet pas d’amortir les investissements et qui vident les caisses de certains Etats dont les ressources pétrolières sont essentielles par exemple en Russie , en Iran ou encore en Algérie- .Les pays de l’OPEP ont par ailleurs été incapable de se mettre d’accord sur une réduction de la production qui serait susceptible de faire remonter les cours. Pire, l’Arabie saoudite a réduit le prix de vente officiel pour le mois d’avril de toutes ses qualités de brut vers toutes les destinations, une décision prise après l’échec des discussions entre l’OPEP et la Russie sur un nouvel accord d’encadrement de la production.
L’Arabie saoudite est le premier exportateur mondial de pétrole et de facto le pays dont le poids est le plus important au sein de l’OPEP.
Les prix du pétrole se sont de nouveau repliés mercredi alors que l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont annoncé leur intention d’augmenter drastiquement leur production d’or noir au moment où la demande est fragilisée par la propagation du coronavirus dans le monde.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a lâché 3,8%, ou 1,43 dollar, pour clôturer à 35,79 dollars. A New York, le baril américain de WTI pour avril a perdu 4%, ou 1,38 dollar, à 32,98 dollars. Les deux barils de référence s’affichaient pourtant en hausse en début de journée, après avoir déjà vivement rebondi mardi au lendemain de leur pire chute depuis le début de la guerre du Golfe en 1991.
Mais la tendance s’est inversée quand l’entreprise publique saoudienne Aramco a fait savoir qu’elle allait encore augmenter sa capacité de production de pétrole pour la porter à 13 millions de barils par jour (mbj), soit plus de 3 mbj de plus que sa production actuelle. Le premier exportateur mondial de brut avait déjà décidé mardi d’augmenter sa production à 12,3 mbj à partir d’avril. Les Emirats arabes unis se sont par la suite dits prêts à augmenter leur approvisionnement en pétrole de plus d’un million de barils par jour (bpj).
L’OPEP a déjà revu fortement à la baisse sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2020 mercredi, prévoyant désormais une croissance de la demande à 60.000 barils par jour. Le cartel anticipait jusqu’ici une progression de 990.000 barils par jour. L’annonce en cours de séance par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) d’une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis pour la septième semaine de suite, et bien supérieure aux attentes, a conforté la tendance baissière des cours. L’EIA a aussi abaissé d’environ 30% ses anticipations sur les cours du brut pour l’année en cours: elle anticipe désormais un prix moyen du baril de Brent à 43 dollars en 2020, contre 65 dollars auparavant, et à 38 dollars pour le baril de WTI, contre 59 dollars auparavant.
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