Coronavirus : les «achats de précautions »
On se souvient des grandes crises d’il y a 50 ou 60 ans qui faisaient parfois s’entasser les boîtes de sucre, les pâtes ou le riz par crainte de manque. Le même phénomène commence à s’amorcer avec des chiffres records dans la grande distribution. De quoi vraiment s’interroger sur le concept de civisme. En effet aujourd’hui, les processus de distribution ont considérablement évolué et on n’attend plus trois semaines entre une commande et la livraison dans l’alimentaire.
En outre et surtout, la crise n’est pas telle qu’elle justifie des achats de panique complètement irrationnels. Notons aussi que la plupart des produits alimentaires viennent d’Europe et non d’Asie et que les processus de production et de distribution ne sont pas mise en danger. D’après les distributeurs, ces anticipation seront suivies d’un net tassement des achats qui avec les stocks disponibles permettront de faire face à la demande. Reste que ces comportements sont assez significatifs de la déliquescence du concept de civisme et du recentrage général sur la cellule familiale et l’individu. Des records de progression dans la grande distribution ont en effet été battus dimanche 1er mars, avec un chiffre d’affaires en hausse de 21%. En Île-de-France, les ventes ont augmenté de 15,5% en moyenne la semaine du 24 février au 3 mars.
Sur la semaine du 24 février au 1er mars, une hausse des ventes de 6,2% en valeur et de 5,4% en volume a été enregistrée dans la distribution alimentaire par rapport à la même semaine l’an dernier. «Les produits de grande consommation ont connu l’une de leurs meilleures semaines des dernières années», commente l’institut Nielsen, auteur de cette analyse. Un phénomène particulièrement marqué le week-end du 29 février et 1er mars. «Le samedi 29 février, avec 460 millions d’euros [de chiffre d'affaires], est en progression de 7,8% par rapport à l’an passé, et le dimanche 1er mars a lui aussi battu des records de progression, avec un chiffre d’affaires en hausse de 21%», détaille Emmanuel Fournet, directeur analytique chez Nielsen.
C’est en Île-de-France que les «achats de panique» sont les plus nombreux : les ventes ont augmenté de 15,5% en moyenne dans la région. En tête des départements, on retrouve les Hauts-de-Seine et les Yvelines, qui enregistrent respectivement des hausses des ventes de 21% et de 20%. Les hausses en Île-de-France atteignent des sommets sur certains produits : +136% sur les premiers soins (gels désinfectants inclus), +111% sur les légumes secs ou 90% sur le riz et les pâtes.
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