Coronavirus-Croissance : moins 1 % pour la France (OCDE)
Le ministre de l’économie, Bruno Lemaire, reconnaît lui-même que les conséquences du virus chinois seront beaucoup plus importantes que ceux qu’il avait envisagé au départ quand il pensait que l’épidémie serait confinée à la Chine. Non seulement la France ne connaîtra pas une petite croissance de 1 % mais elle pourrait tomber dans le rouge. Certes on va imputer ce tassement économique au Coronavirus. Le problème, c’est il y il a déjà plusieurs mois que la tendance générale est nettement à la baisse. En fait, l’épidémie ne va faire qu’accentuer le phénomène et même le révéler. Ce qui est à craindre en plus de la crise économique, c’est La crise financière car le système financier déjà très malade qui a inondé le marché avec la planche à billets pourrait lui-même être déstabilisé avec les faillites d’entreprises très endettées et qui le seront encore davantage avec le ralentissement de l’économie. L’épidémie de Covid-19 va donc mettre un coup de frein à l’économie mondiale, et la France ne va pas y échapper: sa croissance devrait tomber à 0,9% en 2020, selon les prévisions publiées lundi par l’OCDE, première grande institution internationale à évaluer l’impact économique de l’épidémie. C’est 0,3 point de moins que sa dernière prévision fin novembre.
Le gouvernement, qui espérait mettre fin au ralentissement de l’économie française cette année et entamer une baisse du déficit public, va donc devoir patienter.
La semaine dernière déjà, le gouverneur de la Banque de France avait indiqué que l’institut d’émission allait certainement abaisser « légèrement » fin mars sa prévision de croissance pour 2020, attendue jusqu’ici à 1,1%.
Le gouvernement, qui tablait jusqu’ici sur une progression du PIB de 1,3% cette année, se voulait, lui, prudent. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire évoquait encore la semaine dernière un impact de 0,1 point si l’épidémie restait essentiellement cantonnée à la Chine. Mais lundi, il a dû se rendre à l’évidence: l’impact sera « beaucoup plus significatif », a-t-il concédé, sans donner de chiffre précis.
Car en une semaine la situation s’est rapidement détériorée. L’Italie est devenue un des principaux foyers de Covid-19 et une des sources de diffusion de la maladie en Europe, tandis que la France a dépassé la centaine de personnes contaminées.
Ces mesures, qui commencent déjà à peser sur le quotidien des Français, pourraient, si elles se durcissent, altérer aussi la consommation des ménages et l’activité des entreprises. Elle s’ajoutent aux perturbations que subissent déjà certains secteurs du fait de la crise sanitaire en Chine, incontournable dans les circuits industriels mondiaux, notamment dans l’automobile, la pharmacie ou l’électronique.
Pour la première fois en sept mois, l’activité de l’industrie française s’est d’ailleurs contractée en février, selon l’indice de référence publié par le cabinet IHS Markit, les entreprises ayant enregistré une forte baisse de leurs commandes en lien avec le coronavirus. La consommation des ménages s’est aussi affaiblie.
Les secteurs du tourisme et du luxe se voient eux privés de leurs clients chinois, une perte évaluée lundi à 1 milliard d’euros par mois à l’échelle européenne par le commissaire européen Thierry Breton.
« Le coronavirus c’est d’abord un effet sur l’offre, c’est-à-dire sur la capacité de production de la Chine et des entreprises. (…) Plus cet effet sur l’offre se prolonge, plus ça devient aussi un effet sur la demande, c’est-à-dire du côté de la consommation », a prévenu lundi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
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