Transports gratuits au Luxembourg : un champ d’expérimentation à suivre

Transports gratuits au Luxembourg :  un champ d’expérimentation à suivre

 

Une véritable révolution en matière de transport au Luxembourg. Ces derniers deviennent gratuits pour le train le bus ou le tram. L’objectif est d’opérer un transfert modal significatif. Les transports collectifs sont en effet moins utilisé qu’ailleurs par exemple à Paris où 70 à 80 % des déplacements domicile travail sont effectuées via  les transports publics. Cette mesure sera à suivre de près car il y a aujourd’hui deux camps assez opposés en matière de développement des transports publics. Ceux qui prétendent qu’il convient de maintenir une tarification ne serait-ce que pour que l’usager prenne conscience du coût en tout cas d’une partie et ceux  qui sont pour une mesure plus radicale de gratuité. De toute manière,  il y a forcément un cou qui d’ailleurs est très peu couvert par l’usager puisqu’une grande partie est supportée par l’impôt notamment local. Il y a aussi le coup de perception de la tarification qui quelquefois est proche du prix payé par le voyageur.

Quelque 40 % des ménages utilisent les transports publics au Luxembourg et la gratuité, vantée par le gouvernement comme « une mesure sociale », représentera une économie estimée à environ 100 euros en moyenne par foyer et par an.

Pour le ministre chargé de la mobilité, l’écologiste François Bausch, « il faut vraiment changer le système »« Partout dans le monde, on doit faire le même constat : la mobilité, telle qu’elle est organisée aujourd’hui, est un échec : des embouteillages partout, l’espace urbain ne fonctionne plus, au niveau rural les gens sont délaissés », a-t-il expliqué samedi à l’AFP. Les embouteillages sont fréquents dans ce petit pays prospère de 610 000 habitants où la voiture est reine. Quelque 47 % des déplacements professionnels y sont effectués par ce moyen.

Le bus n’est utilisé que pour 32 % des déplacements pour se rendre au travail, devant le train (19 %). A titre de comparaison, à Paris, près de 70 % des travailleurs empruntent les transports publics.

Quelque 200 000 transfrontaliers rejoignent, en outre, quotidiennement le Luxembourg pour y travailler, dont 100 000 en provenance du Grand-Est. Les frontaliers représentent près d’un salarié sur deux. Tout comme la population résidente, ils utilisent majoritairement la voiture.

Des investissements massifs pour améliorer les infrastructures

Pour le ministre, qui rêve de faire du Luxembourg « un laboratoire de la mobilité du XXIsiècle », la gratuité « est d’abord un levier, pour provoquer le débat et améliorer la convivialité ». Elle s’inscrit dans une stratégie globale qui prévoit des investissements massifs dans des projets destinés à améliorer les infrastructures de transports. Pour le train, 3,2 milliards d’euros sont prévus pour accroître les capacités du réseau ferroviaire jusqu’en 2027, après 2,8 milliards d’euros entre 2008 et 2019.

Le gouvernement prévoit aussi de doubler le nombre de places dans les parkings relais, d’adapter les lignes de bus, de fournir des informations en temps réel aux voyageurs, de doubler le nombre de points de recharge pour les véhicules électriques, d’améliorer les pistes cyclables, d’étendre le réseau de tramway et d’utiliser une troisième voie sur les autoroutes, dédiée au covoiturage.

 

Ce plan ne fait pas pour autant l’unanimité. « On a investi durant des années dans la construction de routes. Le gouvernement fait des efforts, mais on a un énorme retard en ce qui concerne le développement des transports en commun », explique Blanche Weber, présidente du Mouvement écologique luxembourgeois, une association environnementale. Pour cette responsable, « l’amélioration de l’offre » est plus importante que la gratuité. En France aussi certaines villes mènent des expérimentations de transports gratuits. Un bilan de ces différentes expériences méritera d’être effectué car pour l’instant aucune doctrine majoritaire n’est parvenue à s’imposer quant au devenir des transports collectifs. Évidemment plus le pays est grand et étendu et plus les coûts à supporter par la collectivité seront importants. Reste donc à savoir ne conviendrait pas de cibler de façon précise la gratuité de certains services. Au-delà de la gratuité se pose aussi la question de la quantité et de la qualité de pour opérer un basculement modal significatif. 

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