Croissance Chine : un écroulement historique
L’indice PMI manufacturier officiel a reculé en février à 35,7, après 50,0 le mois précédent, montrent les données communiquées par le Bureau national de la statistique (BNS), nettement en dessous du seuil qui sépare contraction et expansion de l’activité. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient un indice PMI de 46,0.
Ces données présentent un premier aperçu officiel de l’état de l’économie chinoise depuis que l’épidémie de coronavirus est apparue en décembre dernier, faisant près de 3.000 morts dans le pays. L’économie chinoise devrait subir un nouveau coup dur au premier trimestre de cette année, ce qui pourrait inciter le gouvernement chinois à déployer des mesures de relance supplémentaires. L’activité dans le secteur chinois des services s’est également contractée à un rythme record. L’indice PMI officiel du secteur s’est établi à 29,6 en février, après 54,1 en janvier, montrent les données du BNS.
L’économie de la Chine est davantage tournée vers le secteur des services depuis l’épidémie de Sras en 2002-2003 et représente désormais environ 60% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Les secteurs des transports, du tourisme, de la restauration et du divertissement ont été durement touchés depuis l’apparition du virus, les gens évitant les zones surpeuplées.
Un plongeon qui aura évidemment des conséquences sur l’activité mondiale. En général, on considère qu’une baisse d’un point de croissance en Chine ( qui pourrait passer de 6 % d’augmentation du PIB à 5 % si l’infection est maîtrisée avant l’été) se traduit par une diminution de 0,2 % de la croissance mondiale. Le problème, c’est qu’on ne connaît ni l’ampleur ni la durée et évidemment les conséquences mondiales de la crise chinoise.
La croissance mondiale pourrait ainsi perdre aussi un point passant de 3 % à 2 % si la propagation du virus chinois n’est pas maîtrisée avant l’été. La conséquence pour l’Europe ne sera pas négligeable puisque les perspectives d’activité étaient déjà très modestes en 2020 autour de 1 % de croissance. Du coup, nombre de pays pourraient tutoyer la stagnation voire la récession. Témoin déjà par exemple la France avec de très mauvais chiffres d’une consommation des ménages en janvier qui vont peser sur l’activité générale.
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