Pénibilité et retraite : le dossier n’avance pas
Il n’y a toujours pas d’accord entre les partenaires sociaux à propos des critères de pénibilité qui justifierait des mesures spécifiques concernant en particulier l’âge de départ à la retraite. Pourtant, c’est bien le cœur de la réforme qui vise à davantage de justice en tenant compte des contraintes des fonctions assurées. Pour schématiser, certaines conditions de travail difficiles ou accidentogènes pourraient justifier des départs autour de 57 ans tandis que d’autres ne pourraient partir autour de 65 ans.
Il est clair que sans accord sur cet aspect, la réforme manque complètement son objectif et se résume à des ajustements paramétriques, c’est-à-dire d’équilibre financier. La réunion multilatérale qui s’est tenue jeudi à Matignon sur le projet de réforme des retraites n’a pas permis de trouver un consensus. Pire, les deux oppositions sont assez nettes entre le Medef d’une part , les organisations syndicales d’autre part.
Cette rencontre a réuni autour de la table les représentants des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et patronales (Medef, CPME, U2P) et la ministre Muriel Pénicaud (Travail), les secrétaires d’Etat Laurent Pietraszewski (Retraites) et Olivier Dussopt (Fonction publique).
Les échanges ont porté sur quatre chantiers: la pénibilité, la fin de carrière, le minimum de pension et la gestion des transitions pour les générations concernées entre les 42 systèmes de retraite actuels et le régime “universel à points” souhaité par l’exécutif.
Pourtant le premier ministre essaye de faire bonne figure : “La réunion a conclu ce premier cycle de concertation sur un bon bilan (…) qui acte de nouvelles avancées sociales pour nos concitoyens et il nous laisse du temps pour régler quelques points à ce stade sans accord”, a déclaré Edouard Philippe lors d’une conférence de presse à l’issue de la rencontre.
Parmi ces points figure la question de “la réparation de la pénibilité s’agissant des trois critères ergonomiques” qui ne “fait pas consensus entre les organisations patronales et syndicales”, a-t-il ajouté. “J’ai bien noté la demande des organisations syndicales d’aller plus loin en matière de départ anticipé mais aussi les craintes exprimées par certains représentants des employeurs face à des évolutions de ce type”.
“Le dialogue doit donc se poursuivre sur ces sujets et les décisions devront être envisagées en cohérence avec les travaux de la conférence sur le financement de notre système de retraite”, prévue pour durer jusqu’à fin avril, a précisé le Premier ministre.
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