Retraites: fin brutale des travaux de la commission
La commission de l’assemblée nationale mais brutalement fin à ses travaux noyés dans 22 000 amendements. Du coup, le texte initial est envoyé directement à l’assemblée plénière. Le problème ,c’est que la situation risque de se reproduire avec encore un nombre ingérable d’amendements. Le gouvernement pourrait bien être contraint d’utiliser une procédure rapide. Soit le 49 -3, soit encore le vote d’un texte très allégé renvoyant l’ essentiel de la réforme à des ordonnances. Le problème c’est que l’Assemblée nationale paye aujourd’hui l’addition résultant du refus de négocier réellement avec les organisations professionnelles. Certes il y a eu la commission Delevoye qui portait sur les aspects systémiques ( les principes de la réforme) et non sur les aspects paramétriques c’est-à-dire ceux ajustant la réforme en fonction de la conjoncture. De ce point de vue, le Premier ministre a largement entretenu la pagaille d’une réformes déjà mal engagée avec son aspect pivot à 64 ans . Le problème c’est qu’il ne semble pas que le compromis puisse se dessiner compte tenu en particulier de la rigidité du Premier ministre et d’une façon plus générale des responsables gouvernements venus de la droite, plus explicitement des Républicains. Des républicains se montrent encore volontaristes dans leur volonté de réduire les dépenses( et cela contre la volonté d’une grande majorité de leurs sympathisants !). Notons évidemment les positions complètement contradictoires entre les syndicats réformistes et les gauchistes. L’affaire est donc très mal engagée. Elle va traîner jusqu’à l’été devant l’Assemblée nationale avec sans doute nombre de rebondissements. Il n’est même pas certain qu’on trouve une majorité solide au sein de la république en marche pour défendre en permanence et en totalité le texte présenté par le gouvernement. Tout dépendra aussi de l’évolution de l’opinion publique qui pour l’instant est très majoritairement opposée au texte gouvernemental. Le problème c’est qu’évidemment Macon ne peut pas retirer sa réforme sans que soit affecté son image de réformateur. Macron a politiquement absolument besoin de cette réforme ne serait-ce que pour continuer d’obtenir le soutien des sympathisants de droite qui compensent la fuite des sympathisants de gauche qui ont voté Macron mais ce sont maintenant détachés complètement du président de la république. Bref pendant encore plusieurs mois la France va connaître de nombreux soubresauts non seulement sans doute à l’Assemblée nationale mais aussi dans la rue même s’il semble bien que la tendance soit à l’affaiblissement de la mobilisation.
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