L’ENA : école d’administration, d’oligarques ou de business
La question centrale qui se pose pour avec l’ENA n’est pas seulement le problème des conditions d’entrée et de sortie mais de sa réelle utilité. En effet au départ, l’ENA a été créée après la guerre pour former et unifier le profil des grands administrateurs publics. Or progressivement ,cette école a évolué pour former aussi des oligarques du monde politique. La plupart des partis ont en effet à la tête d’anciens élèves de l’ENA à gauche comme à droite. Certains ont même été présidents de la république. Dans l’histoire de la république, ce ne sont sans doute pas ces responsables qui auront marqué le plus d’histoires. L’autre dérive de l’ENA, c’est de former également de futurs businessman ou prétendu comme tels. Il faut noter que parmi les énarques figurent des managers particulièrement efficaces mais aussi de piètres dirigeants qui ont tué certaines grandes entreprises voir certains secteurs économiques. Dans une formation de deux ans, on ne peut évidemment couvrir l’ensemble du champ des connaissances concernant la gestion de l’administration, le business ou la politique. Du coup, la formation est assez superficielle. Elle aborde à peu près tous les sujets mais sans en approfondir aucun. Surtout, elle donne des connaissances théoriques qui ne s’appuient sur aucune expérience concrète, sur aucune réalité sociale, technique, économique ou environnementale. C’est le même reproche qu’on pourrait faire à la multitude d’instituts d’études politiques qui préparent d’ailleurs à l’ENA. Nombre des élèves de ces instituts noyautent d’ailleurs le parti de la république en marche. Des anciens élèves tous formatés de la même manière répétant les idées à la mode, les idéologies approximatives, voir les pires âneries. Le problème de tous ces anciens élèves c’est qu’ils ont constitué une sorte de caste dont les membres se reproduisent parce qu’ils s’occupent maintenant l’essentiel des fonctions dans la politique, dans l’administration et dans le business. On recrute un énarque dans le privé en raison de son carnet d’adresses parce qu’il pourra facilement communiquer avec l’administration ou encore avec les finances et réciproquement. Globalement ces écoles sont à la fois inefficace sur le plan public si l’on en juge par les résultats du pays et non démocratique puisque réservée aux fils de l’élite (60 à 70 %).
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