Début 2020: une explosion des violences et des délinquances
Après une année 2019 déjà catastrophique, les chiffres des violences explosent début 2020. Les règlements de comptes, homicides et tentatives ont littéralement explosé en un mois (+18,7 %), avec 380 affaires en janvier, contre 320 le même mois de l’année précédente. Les coups et blessures volontaires, qui trahissent le climat de tension dans la société, ont atteint le rythme moyen de 140 agressions par jour (+21 %). Sans parler des prises d’otages (+36,8 %), des séquestrations (+13,7 %), des menaces et chantages (+9,6 %).Même les vols à main armée, qui ont beaucoup baissé ces dernières années, repartent à la hausse en janvier (+5,9 %), alors que les vols avec arme blanche croissent dangereusement
De nombreux facteurs explicatifs peuvent évidemment expliquer la montée des violences urbaines. Il y a nécessairement interaction entre des aspects économiques, sociaux, sociétaux et culturels. Ces violences se déroulent souvent dans des quartiers relativement défavorisés caractérisés par un très fort taux de chômage, la désertion de nombre de services publics et le développement du trafic de drogue comme mode de régulation économique et sociale.
On ne saurait cependant attribuer l’ampleur et la nature des violences au seul fait du misérabilisme de ces quartiers. En effet, d’autres violences se déroulent ailleurs dans la plupart des villes et même des villages. Des dégradations de biens publics ou privés de la part d’enfants ou de sauvageons comme disait Chevènement. L’environnement économique et social peut permettre de comprendre la montée d’une partie de cette délinquance. Pour autant , une partie non négligeable de la responsabilité incombe à la société tout entière. D’abord peut-être aux parents dont certains ont adopté la pédagogie de l’enfant roi. L’enfant gâté, pourri, autorisé à s’affranchir de toute règle de vie collective y compris familiale. Dans certains cas, on comprendra que dans certaines familles monoparentales, le parent -souvent la mère qui travaille– ait des difficultés à encadrer sa progéniture.
Mais le phénomène affecte un très grand nombre d’autres familles de tous les milieux, de toutes les zones géographiques. Cette perte d’autorité se nourrit d’un individualisme mortifère pour les relations collectives. Un seul exemple, combien d’adultes disent encore bonjour en pénétrant dans une boulangerie ou chez le médecin ? Il est loin le temps où en zone rurale un enfant se devait de saluer chaque adulte rencontré. L’urbanisation à outrance, l’amollissement de l’éducation, le laisser-aller général autorisent désormais enfants et adolescents à toutes les dérives. La société, c’est-à-dire l’État, l’école, la justice ou encore la police sont aussi responsables.
La délinquance est finalement largement tolérée; les auteurs ne sont soumis qu’à des peines symboliques et la prévention, comme la sanction sont anecdotiques. On devrait évidemment sanctuariser l’autorité des représentants locaux de la république. Une seule question : pourquoi est-il possible d’obtenir le respect et l’attention d’un instituteur dans une classe de 70 élèves en Côte d’Ivoire quand en France les enseignants sont débordés avec 25 . la réponse est assez simple on a conservé en Côte d’Ivoire les règles et les valeurs qui existaient en France dans les années 50 . Et on ne trouvera pas Côte d’Ivoire, des parents pour venir protester contre les notations de leurs enfants voire les punitions dont ils sont l’objet.
Encore une fois, les dérives ne concernent pas seulement les quartiers sensibles même si la elles prennent des formes très spectaculaires et même parfois criminelles. Les actes de délinquance se généralisent dans toutes les situations géographiques. Si des facteurs socio-économiques sont à prendre en compte, la dimension culturelle et civilationnel doit aussi être intégrée. Les civilisations ne meurent pas seulement en raison des mutations de l’environnement mais aussi de la déliquescence des valeurs font société.
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