Brexit: la passoire de l’Irlande
A juste titre , Patrice Cahart, ancien directeur général adjoint des douanes. attire l’attention dans le Figaro dans le piège tendu par Boris Johnson en Irlande. Il considère en effet que la frontière entre les deux Irlande risque de devenir une véritable passoire et une machine à blanchir les biens échangés entre l’extérieur et l’union européenne. En effet Irlande du Sud continue d’être membre de l’union européenne et Boris Johnson a obtenu de Bruxelles que, malgré le Brexit, il n’y ait pas de contrôles douaniers à la frontière entre l’Irlande du Nord (qui continuera de faire partie du territoire douanier du Royaume-Uni) et la république d’Irlande. Cette décision paradoxale fait naître une évidente tentation chez les professionnels installés en Grande-Bretagne qui voudront exporter des marchandises vers un pays de l’union européenne.
En clair , il suffira qu’une marchandise d’un pays tiers passe discrètement vers l’Irlande du Sud pour obtenir le label européen. Certes la situation est provisoire jusqu’à fin 2020. Reste à savoir si elle ne sera pas prolongée dans l’accord définitif. Par ailleurs, l Irlande du Sud pourrait se montrer très laxiste pour faciliter de manière artificielle l’européanisation de biens en réalité en provenance de pays tiers. On connaît déjà la fragilité des liens entre l’Irlande du Sud et l’Europe. La l’Irlande du Sud en effet ne cache pas que son principal avantage réside dans des accommodements fiscaux pour attirer les capitaux de multinationales alors autorisées à intervenir dans l’union économique.
Cette hypothèse de frontières passoire servirait les intérêts du Royaume-Uni et de l’Irlande du Sud et on voit mal le reste de l’Europe imposer des contrôles douaniers supplémentaires aux marchandises en provenance d’un membre de l’UE comme Irlande du Sud.
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