Supprimer l’ENA ou réformer l’Etat ?
La question de la suppression de l’ENA revient à la surface avec la sortie prochaine du rapport commandé par Macron a F. Thiriez( énarque et responsable du foot français). Macron avait préconisé la suppression de cette école. Comme on connaît les trésors de la sémantique politique, cela veut tout dire et rien dire à la fois; l’éventail, des possibilités allant de la destruction à l’aménagement en passant par un simple coup de peinture.
Ce n’est d’ailleurs pas forcément l’ENA qui constitue en tant que telle la grande tare française qui alimente la machine administrative et ce qui l’accompagne à savoir les prélèvements obligatoires. On peut surtout reprocher à l’ENA d’être une sorte de mafia d’élites qui se réservent les postes prestigieux du conseil d’Etat, de la Cour des Comptes, des entreprises publiques et autres administration sans avoir la même la moindre expérience socio-économique et même administrative. Ce corps d’élite constitue une sorte de mafia dans la mesure où les anciens élèves sont présents partout dans la haute administration bien sûr mais aussi dans la politique et dans les entreprises. Leur recrutement est donc utile sinon indispensable pour bénéficier surtout de leur carnet d’adresses.
La véritable réforme n’est pas seulement celle d’une école fut- elle aussi prestigieuse. Ce qui s’ imposerait, c’est une révolution copernicienne du champ régalien. Nombre d’activités dans lesquelles s’inscrit l’État n’ont pas grand-chose à voir avec l’intérêt général , d’autres pourraient être utilement sous-traitées par voie de délégation de service public par exemple. À l’évidence, on diviserait les coûts au moins par deux. Il est clair que les champs régaliens doivent être plus réduits géographiquement et en même temps mieux assurés alors que pour l’instant la grande grosse partie des moyens financiers est au service d’une masse salariale que plus personne ne contrôle compte tenu de la dérive des effectifs centraux et surtout territoriaux. L’État doit bien entendu conserver son rôle de régulateur mais cela ne signifie pas pour autant ils doivent assurer aussi la fabrication de boîtes de conserve ou d’automobiles. Cette dispersion nuit aux investissements sur des enjeux autrement plus stratégiques comme par exemple le numérique, les énergies nouvelles comme l’hydrogène ou encore la recherche en général, médicale en particulier.
La réforme de l’État sur des champs plus restreints doit parallèlement s’accompagner d’une véritable décentralisation, ce qui n’a jamais été le cas puisque tout dépend encore pour l’essentiel des supers gendarmes que sont les préfets qui décident de tout en dernier ressort. La décentralisation a surtout créé des milliers et des milliers de postes politiques et administratifs sans réel effet en matière socio-économique voir culturelle. Elle a surtout permis d’alimenter une baronnie qui reproduit à son niveau les phénomènes du pouvoir central. Force cependant est de constater que la réforme de l’État est à peu près le seul champ politique dans lequel Macron a refusé de s’investir pour l’instant. Sans doute un investissement trop risqué, trop complexe mais qui pourtant nourrit le manque de compétitivité de l’économie du fait de l’étouffement
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