Ségolène Royal : un licenciement politiquement utile
Depuis qu’elle a perdu les élections présidentielles face à Sarkozy, Ségolène Royal se remet difficilement de cet échec transformé par elle en victoire bien illusoire. Elle a toujours été à la recherche d’une ouverture qui pourrait être l’occasion de relancer sa carrière politique. Visiblement comme François Hollande, elle ne sait rien faire d’autre. Du coup en soutenant Macron en 2017, elle espérait bien entrer au gouvernement. Macron qui tolère assez mal les responsables à forte responsabilité ( voir par exemple la manière dont il a humilié publiquement Borloo avec son rapport pourtant apprécié sur les banlieues) lui a accordé un strapontin, celui d’ambassadeur des pôles. Un poste finalement assez symbolique puisque la question est suivie de près par le ministère des affaires étrangères lequel ne manque pas d’effectifs de haut niveau pour représenter la France dans les conférence relatives à cette question. Notons que c’est pour des raisons voisines qu’on avait confié ce lot consolation à Michel Rocard qui, lui, méritait beaucoup mieux.
En fait, Macron rend service à Ségolène Royal en envisageant de lui retirer ce gadget d’ambassadrice des pôles. Cela permet à Ségolène Royal de mettre en scène sa stratégie de victimisation et de se requalifier un peu à gauche dans l’hypothèse d’une nouvelle candidature à l’élection présidentielle. L’ancienne ministre a publié sur son compte une lettre des ministères des Affaires étrangères et de la Transition, datée du 7 janvier, devançant ainsi Le Canard Enchaîné qui annonçait la publication d’un article mercredi sur sa convocation en vue de sa mise à l’écart.
“Je ne suis pas convoquée car le licenciement de cette mission bénévole sur les pôles a déjà eu lieu, sans entretien préalable, comme indiqué dans la lettre ci-jointe”, écrit-elle. Dans cette lettre, Ségolène Royal est informée qu’un décret mettant fin à ses fonctions d’ambassadrice sera examiné lors d’”un prochain conseil des ministres”. “Il est envisagé de mettre fin à vos fonctions au regard de vos récentes prises de parole publiques, qui mettent en cause la politique du gouvernement à la mise en oeuvre de laquelle, en votre qualité d’ambassadrice, titulaire d’un emploi à la décision du gouvernement, vous êtes étroitement associée”, peut-on lire.
Ces dernières semaines, Ségolène Royal a maintes fois critiqué le gouvernement, notamment sur la réforme des retraites, dénonçant sa “brutalité” et son “ego machiste”.
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