L’affaire Ghosn : Amélie de Montchalin (LREM) manque encore une occasion de se taire !
On peut légitimement demander se demander ce qui a pris la jeune Amélie de Montchalin de s’exprimer de façon particulièrement inopportune à propos de l’affaire Ghosn. Elle a en effet déclaré « Il n’y a pas d’affaire en France, ce n’est pas une affaire française. On est sur un sujet qui, aujourd’hui, concerne le Liban et le Japon », . Première observation, ce dossier ne relève pas de sa compétence puisqu’elle est secrétaire d’État aux affaires européennes. À moins que la géographie ait récemment évolué, le Japon demeure assez loin de la problématique européenne.
Sur le fond, sa déclaration est particulièrement malhabile. La France est forcément concernée d’abord parce que l’enjeu économique essentiel concernait les rapports entre Nissan et Renault. Nissan voulant rejaponiser son entreprise tandis que l’ancien PDG voulait effectuer une opération capitalistique hypothéquant l’indépendance de Nissan. Dans cette affaire, au Japon comme en France on a détourné l’objet du conflit en accusant, sans doute à juste titre, le PDG d’avoir abusé des fonds du groupe. Notons cependant que s’il fallait mettre en prison tous les grands patrons qui abusent de leur société avec des rémunérations injustifiées, des stock-options démesurés et des retraites chapeaux, il faudrait sans doute construire de nouveaux établissements pénitentiaires. Le ministre de l’économie, lui ,dans cette affaire s’est montré beaucoup plus prudent et pour cause car la France a aussi évidemment une responsabilité dans l’arrestation de Ghosn ; arrestation qu’elle a laissé faire pour éjecter un PDG un peu trop puissant, un peu trop indépendant.
Prudent, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire n’a souhaité faire »aucun commentaire particulier sur une affaire de justice ». »Ce qui m’importe, c’est l’avenir de Renault et de faire en sorte que Renault, qui est une magnifique entreprise française, se porte bien, investisse dans les nouvelles technologies et reste le champion industriel automobile mondial qu’il est aujourd’hui », a-t-il affirmé aux journalistes lors d’une visite aux commerçants parisiens. Aujourd’hui âgé de 65 ans, le Franco-libano-brésilien avait été arrêté en novembre 2018 au Japon puis inculpé pour diverses malversations financières présumées.
L’ex-patron de Renault-Nissan a affirmé jeudi avoir organisé « seul » sa fuite rocambolesque au Liban, où il vit librement malgré une demande d’arrestation relayée par Interpol. La jeune secrétaire d’État aux affaires européennes Amélie de Montchalin a aussi oublié les poursuites judiciaires actuellement en cours en France contre Carlos Ghosn.
Carlos Ghosn fait en effet l’objet de plusieurs procédures judiciaires en France. Une enquête préliminaire a été ouverte en mars 2019, qui s’intéresse à deux soirées organisées au château de Versailles en échange d’une convention de mécénat entre le constructeur automobile Renault et l’établissement qui gère le château. Une information judiciaire pour « abus de biens sociaux » et « corruption » a aussi été ouverte en France par le parquet national financier concernant des contrats de conseil conclus par la filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan, RNBV.
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