• Accueil
  • > environnement
  • > Face à la catastrophe climatique: un changement radical du capitalisme est indispensable Michel Aglietta, économiste

Face à la catastrophe climatique: un changement radical du capitalisme est indispensable Michel Aglietta, économiste

Face à la catastrophe climatique: un changement radical du capitalisme est indispensable Michel Aglietta, économiste

L’économiste Michel Aglietta, conseiller scientifique au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), suggère un changement profond du capitalisme,  actuellement incompatible avec la  problématique environnementale.

« Le changement climatique et la destruction des écosystèmes sont une catastrophe d’un type nouveau. Le potentiel de destruction est irréversible s’il se produit. Il peut être prévenu, mais pas enrayé », a-t-il expliqué, mercredi, à l’occasion de la présentation de l’ouvrage Capitalisme, le temps des ruptures (Odile Jacob, 2019, 33 euros), dont il a dirigé la rédaction. Pour Michel Aglietta, ce danger se distingue des crises financières, qui peuvent être catastrophiques, mais dont les effets peuvent être atténués par la puissance publique et les banques centrales. En revanche, si la température moyenne sur la planète grimpe de quatre degrés d’ici à 2100, soit la trajectoire actuelle, « les difficultés dureront des siècles », alerte l’économiste.

Investir dans la durée. Il recommande donc un « catastrophisme éclairé », concept théorisé par l’économiste Jean-Pierre Dupuy dans un livre éponyme en 2002. L’idée est que les responsables au pouvoir mèneront une politique d’investissement public sur la durée, seulement si on se persuade que la catastrophe va se produire. Michel Aglietta veut un « Green new deal », une nouvelle donne verte, un vaste plan d’investissement public dans la transition écologique.

Mais selon lui, la théorie économique actuelle n’encourage pas cet investissement dans la durée, pour trois raisons. D’abord à cause de la financiarisation de l’économie, qui implique une pression du court terme. Ensuite, parce qu’on laisse entendre qu’il suffit de fixer un prix au carbone pour que les acteurs privés changent leur comportement et se « verdissent ​», alors que cela ne suffit pas. Enfin, car « ​l’adhésion des citoyens ne va pas de soi, parce que la survie future de la civilisation n’est pas incluse dans les préférences individuelles ​».

Il s’oppose ainsi à l’idée que l’économie de marché peut mener au bien-être social considéré comme un équilibre optimal entre les utilités individuelles. Ce « ​principe utilitariste ne peut faire société ​», estime Michel Aglietta, qui recommande un nouveau contrat social consistant à satisfaire le bien-être de la génération présente sans mettre en péril celui des générations futures.

Dogmes.« ​La théorie économique a peu bougé depuis la crise financière, renchérit Thomas Brand, responsable de l’observatoire Macroéconomie au Cepremap (Centre pour la recherche économique et ses applications). Nous n’avons pas les outils, les modèles macroéconomiques pour traiter de problèmes essentiels aujourd’hui. ​»

Dans un article paru cette semaine dans la revue américaine The New York Review of Books, l’économiste américain David Graeber, l’un des initiateurs du mouvement Occupy Wall Street, écrit qu’il faudrait « ​regarder l’histoire des religions pour trouver des dogmes ayant eu autant de succès et d’autorité intellectuelle que les théories économiques traditionnelles ​».

Certes complexes, ces discussions montrent que les chercheurs s’interrogent sur la trop lente adaptation des économies au changement climatique, au point de peut-être donner naissance à de nouvelles théories. »

 

0 Réponses à “Face à la catastrophe climatique: un changement radical du capitalisme est indispensable Michel Aglietta, économiste”


  • Aucun commentaire

Laisser un Commentaire




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol