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Archive mensuelle de décembre 2019

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La France parmi les plus menacées pour les catastrophes climatiques

La France parmi les plus menacées pour les catastrophes climatiques

Certains pensaient  peut-être que les catastrophes climatiques étaient  surtout réservées aux pays exotiques notamment au pays pauvres. Force est de constater que la France est aussi de plus en plus concernés par des phénomènes assez exceptionnels. La France est même classée parmi les pays à plus fort risque . D’après une étude menée par l’association German Watch et publiée pendant la COP 25, la France est l’un des pays les plus exposés au monde aux phénomènes climatiques extrêmes. L’Hexagone se place au 15ème rang de ce classement, en zone rouge. 

Cette mauvaise place de la France trouve ses racines dans plusieurs épisodes climatiques plus ou moins récents : les canicules de 2003, 2008 et 2018 qui ont fait à elles seules plus de 18.000 morts, mais aussi les grosses tempêtes, comme celle de 1999 qui avait fait 35 morts, ou encore Xynthia, responsable en 2010 de 53 décès, 500.000 sinistrés, et des dégâts considérables.

Sans oublier les récentes intempéries dans le Sud de la France qui ont inondé coup sur coup une partie du territoire. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter, puisque selon les scientifiques il y aura 20% d’épisodes de pluies diluviennes en plus d’ici la fin du siècle.

Mais ce rapport montre aussi que, riche ou pauvre, aucun pays n’est épargné : le Japon, les Philippines ou l’Allemagne arrivent en tête des pays les plus touchés par ces catastrophes naturelles. L’organisation météorologique mondiale l’a encore rappelé lors de la COP25 à Madrid, 2019 devrait se placer au deuxième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées.

Retraites : « on ne peut pas reporter sur des générations le fardeau de la dette »( Olivier Dussopt dit le caméléon)

Retraites : « on ne peut pas reporter sur des générations le fardeau de la dette »( Olivier Dussopt dit le caméléon)

On a un peu de mal à suivre le cheminement du secrétaire d’État aux comptes publics, Olivier Dussopt, qui hier sur Europe 1 déclarait avec aplomb qu’on ne pouvait reporter sur des générations le  fardeau de la dette et qu’il fallait donc accepter la réforme des retraites à point.  Des propos qui peuvent s’entendre mais qui sont particulièrement contradictoires dans la bouche de celui dont la spécialité est de cheminer dans les courants politiques majoritaires. On se souvient que l’intéressé s’est fait élire sur une liste du parti socialiste en 2017 pour rejoindre ensuite au dernier moment Macron. L’ennui pour le secrétaire d’État, c’est  qu’il a encore un métro idéologique de retard puisque  de son côté Darmanin annonçait hier soir sur France 2 qu’on laissait tomber les mesures dites paramétriques d’ajustement financier. Le secrétaire d’État n’avait sans doute pas été mis au courant. Il faut dire qu’il ne joue aucun rôle et que ce converti de la dernière heure au macronisme  à défendu à peu près tout et n’importe quoi quand il était parti socialiste. Bref le type même d’oligarque issu de ces fameux instituts politique qui n’apprennent rien mais qui permettent d’accéder à des postes d’attachée parlementaire ensuite à des responsabilités politiques puis au  poste de ministre. Dans l’ignorance de ce que devait annoncer Darmanin, le secrétaire d’État a dû ce contenté de rabâcher des évidences de bistrot sans pour autant éclairer en quoi que ce soit, ni le contenu de la réforme et encore moins les moyens de redresser la politique budgétaire ; une politique budgétaire dont la rigueur est même remise en cause par Macon qui a déclaré que l’objectif des 3 % était désormais obsolète. Parmi les propos de bistrot du secrétaire d’État on retiendra :

« Le gouvernement, confronté à une grève massive, est en ordre de marche pour défendre la réforme des retraites. » Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics Olivier Dussopt a déclaré jeudi sur Europe 1 « qu’on ne peut pas mentir aux Français et reporter sur des générations le fardeau de la dette ».  »On doit trouver le moyen pour avoir un système équilibré dans le temps et accepté par tous. Mais on ne peut pas mentir aux Français et reporter sur des générations le fardeau de la dette. Cela fait partie des discussions, le Premier ministre rendra des arbitrages« , a assuré le secrétaire d’État. Budgétaire.

« Le rétablissement de l’équilibre est important. Il y a deux aspects à avoir en tête : nous construisons un système universel par points, qui doit être durable pour ne pas avoir à faire tous les cinq ans une réforme des retraites, et le système actuel génère des déficits. Pour que le système à venir soit équilibré, c’est bien de ne pas partir avec un boulet au pied qui est la dette », a estimé Olivier Dussopt.

« Nous allons devoir prendre des décisions dans les prochains jours. Le Premier ministre s’exprimera bientôt à ce sujet », a certifié le secrétaire d’État. Bref, à peu près le contraire de ce qu’a dit Darmanin !

Retraites: volet budgétaire reporté ?

Retraites: volet budgétaire  reporté ?

Il semble bien que face à la mobilisation de la grève du 5 décembre, le gouvernement soit contraint de faire marche arrière à propos des mesures dites paramétriques c’est-à-dire des mesures d’ajustement financières ( montant des cotisations, âge de la retraite, niveau des pensions ). On se contenterait dans un premier temps du caractère systémique de la réforme. Donc de cette fameuse réforme dite universelle qui crée tellement d’incertitudes  chez les futurs retraités et même si les pensionnés actuels. S’agit-il d’un renoncement ? Sans doute pas mais d’un décalage de plusieurs années. En clair un report après les prochaines élections présidentielles. Le recul du gouvernement s’explique par le niveau de mobilisation. Sur cette question, deux lignes s’affrontaient au sein du gouvernement : la ligne défendue par le Premier ministre, Lemaire  et Darmanin pour toute suite réduire les dépenses du régime tandis que d’autres considéraient qu’il convenait  d’abord de faire la réforme systémique avant d’en modifier les aspects paramétriques. En clair Macron a lâché son Premier ministre et les anciens républicains Lemaire et Darmanin  sur cette question. La réforme des retraites ne doit pas comporter « immédiatement » de volet budgétaire, tel un allongement du temps de travail, a déclaré jeudi soir le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, au premier soir d’une mouvement social massif.

« Il ne faut pas être bêtement budgétaire, pas tout de suite », a-t-il déclaré sur France 2.

Au moins 800.000 personnes sont descendues dans la rue au cours de la journée et des secteurs entiers d’activité ont tourné au ralenti dans le cadre d’une mobilisation massive contre le projet de réforme des retraites, sur lequel l’exécutif réfléchit à d’ultimes arbitrages avant de le détailler d’ici quelques jours.

L’une des grandes incertitudes concerne la mise en place, à côté de la réforme structurelle, de mesures budgétaires destinées à résorber le déficit à venir du système, estimé à une dizaine de milliards d’euros en 2025. Parmi les  options possibles, l’exécutif ne veut ni augmenter les cotisations, ni baisser les pensions, ni relever l’âge légal de départ. Reste un allongement de la durée de cotisation, mais la CFDT, principal syndicat à ne pas s’opposer frontalement à la réforme, y est opposée.

« Notre proposition, c’est pas de baisser les pensions, c’est pas d’augmenter les cotisations, mais c’est de travailler plus longtemps puisqu’on vit plus longtemps », a confirmé Gérald Darmanin.

Mais « est-ce qu’on est pressé au point qu’il faut le faire [...] dès l’année prochaine ? », s’est interrogé le ministre. « Il ne faut pas casser la réforme sociale que nous voulons porter [...] en faisant effectivement une réforme budgétaire immédiatement. » « C’est une discussion qu’il faut avoir ensemble », a-t-il conclu, renvoyant aux annonces que doit faire le Premier ministre, Edouard Philippe, la semaine prochaine.

Jusqu’à maintenant, l’entourage du Premier ministre a toutefois plutôt défendu la mise en place d’un volet budgétaire, estimant qu’il fallait s’attaquer au déficit en même temps qu’au système de retraites dans son ensemble. Un report à 2021 des mesures d’économies, notamment, « n’est pas arbitré » à ce stade, assurait-on jeudi soir autour d’Edouard Philippe.

La France, encore champion du monde……des impôts

La France, encore champion du monde……des impôts

On peut s’étonner de la difficulté de la France à financer ses différentes réformes notamment celle des retraites alors que la France est toujours championne des économies des pays développés devant le Danemark et la Belgique. En dépit de ce record du monde des recettes fiscales, la France cumule aussi des déficits budgétaires record et une dette représente à peu près 100 % du PIB. La raison est pourtant bien connue, c’est l’incapacité des gouvernements successifs à gérer l’appareil d’État et des millions de fonctionnaires qui le composent. Macron avait bien annoncé une réduction du nombre de salariés du secteur public mais il y a renoncé sans explication.

 

Dans son programme de campagne, Emmanuel Macron avait promis 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires sur l’ensemble du quinquennat, dont 50.000 sur la périmètre de l’Etat et de ses opérateurs. A l’issue du grand débat, le chef de l’Etat s’est dit prêt à “abandonner” cet objectif, dans le cas où il ne serait “pas tenable”. Sans doute l’objectif n’est-il pas tenable puisqu’en réalité on va supprimer seulement 1200 postes dans le budget 2020. À ce rythme, on supprimera environ 5000 postes sur 5 ans à comparer à la promesse de 120 000 et aux chiffres d’un million de fonctionnaires qui sont certainement inutiles. ceux  qui n’entretiennent  avec l’intérêt général que des relations assez ésotériques dont l’activité devrait être soit supprimé soit transférée au privée. Le problème c’est que ces fonctionnaire inutiles nourrissent des superstructures, une hiérarchie, une logistique qui génèrent eux-mêmes des dépenses d’investissement évidemment de fonctionnement;  des dépenses devenues complètement incontrôlables. Et cela vaut au plan de l’État mais aussi des collectivités territoriales. Même dans les plus petites communes de l’ordre  de 2000 habitants par exemple on compte une centaine au moins de fonctionnaires.  Selon le rapport annuel de l’OCDE publié jeudi, la part des impôts dans le produit intérieur brut (PIB) s’est élevée en 2018 à 46,1 %, soit au même niveau qu’en 2017. Ces impôts, qui intègrent aussi les cotisations sociales, pesaient en moyenne 34,4 % dans les 34 pays membres de l’organisation internationale pour lesquels des chiffres sont disponibles.

Fait plus nouveau: le rapport relève pour la première fois une quasi-stagnation des recettes fiscales, alors qu’elles étaient en augmentation constante depuis la crise de 2009. C’est aux États-Unis que le recul est le plus marqué (2,5 points de pourcentage, à 24,3 %) suite aux amples réformes décidées par l’Administration Trump concernant l’impôt sur les sociétés et sur le revenu des personnes physiques.

Globalement, 19 pays sur 34 ont enregistré une augmentation des recettes fiscales par rapport au PIB. Le Mexique affiche la fiscalité la plus faible, à 16,1 %. En France, ces recettes s’appuient principalement sur les cotisations de Sécurité sociale (à 36,4 % du total contre 26 % en moyenne dans les pays de l’OCDE), l’impôt sur le revenu des personnes physiques (18,6 % contre 23,9 %) et la TVA (15,3 % contre 20,2 %). À l’inverse, les impôts sur les sociétés ne représentent dans l’Hexagone que 5,1 % contre une moyenne de 9,3 %, liée notamment aux pratiques d’optimisation des grandes entreprises. Selon l’Insee, qui utilise une méthode de calcul différente, les prélèvements obligatoires se sont élevés en 2018 à 45 % du PIB français.

 

Croissance Japon : un plan de 120 milliards de dollars

Croissance Japon : un plan de 120 milliards de dollars

Devant la grave crise qui menace le pays et alors que la croissance est dans le rouge, le gouvernement s’est résolu à utiliser l’arme budgétaire pour relancer son économie. Comme dans la plupart des zones économiques ,l ‘arme  monétaires a déjà rendu tout le jus qu’elle pouvait et ne dispose plus de beaucoup de manœuvre. En clair, on va favoriser la dépense avec l’objectif d’atteindre dollars 1,5 % de croissance. En fait ce que font déjà les États-Unis par exemple, la Chine et sans doute bientôt l’Europe. Le risque évidemment c’est d’accentuer encore le déficit budgétaire et d’accroître la dette. On espère cependant que les fruits attendus de la croissance permettront d’augmenter les recettes budgétaires. De toute manière,  chacun sait bien qu’un moment ou un autre se produira un vaste mouvement de réajustement monétaire. Cette enveloppe de 13.000 milliards de yens (environ 108 milliards d’euros) doit doper le PIB japonais de 1,4% sur l’année fiscale 2021.

L’intervention budgétaire massive décidée par le Premier ministre Shinzo Abe vise à suppléer la politique monétaire alors que la Banque centrale du Japon, de même que les autres instituts d’émission monétaire, sont en train d’épuiser leurs différentes options.

“Nous avons réussi à élaborer un ensemble de mesures politiques solides”, a annoncé le Premier ministre devant des élus du parti au pouvoir et des représentants du gouvernement.

“Il repose sur trois piliers: assurer la reconstruction et la sécurité en cas de catastrophe naturelle, fournir un soutien intensif pour surmonter les risques de déclin économique et maintenir la vitalité économiques après les JO de Tokyo”, a ajouté le chef de gouvernement.

Le gouvernement a cependant conservé à l’esprit la nécessité de combiner cette relance budgétaire avec son souci de réduire la dette publique qui, à plus de deux fois le PIB japonais, est la plus lourde de tous les pays industrialisés.

“La situation présente réclame toutes les mesures possibles pour éviter que les risques extérieurs ne réduisent non seulement nos exportations mais aussi les dépenses d’investissement et la consommation des ménages”, souligne le gouvernement dans un communiqué.

“Il est venu le temps d’adopter une politique budgétaire audacieuse pour surmonter les différents risques de détérioration et de sécuriser l’avenir tandis que la Banque du Japon poursuit patiemment sa politique forte d’assouplissement monétaire.”

L’économie japonaise a été pratiquement à l’arrêt au troisième trimestre, rattrapée par le ralentissement mondial qui a frappé de plein fouet ses exportations. Les ventes au détail ont aussi chuté en octobre à un rythme inédit depuis plus de quatre ans et demi, le relèvement de deux points de la TVA, de 8% à 10%, ayant freiné les achats des consommateurs.

Dans une note, l’économiste Steve Cochrane, de Moody’s Analytics, estime jeudi que le recours à la politique budgétaire est une “décision intelligente” en particulier parce qu’il n’y a plus beaucoup de marge du côté de la politique monétaire.

Ce plan de relance se concrétisera dans un collectif budgétaire sur l’année fiscale en cours, qui s’achève en mars, puis sur le budget de l’année suivante (avril 2020-mars 2019).

Tous deux seront dévoilés d’ici la fin de l’année.

“Ces dépenses supplémentaires aggraveront sans doute les finances publiques du Japon”, note Koya Miyamae, économiste chez SMBC Nikko Securities. “Malgré la hausse de la TVA, l’équilibre budgétaire primaire va empirer. Ce qui conduit à se demander pourquoi du reste on a augmenté la TVA.”

 

Une réforme du fonds de sauvetage européen qui pourrait bientôt servir

Une  réforme du fonds de sauvetage européen qui pourrait bientôt servir

La transformation du mécanisme européen de stabilité (MES) pourrait bien être utile assez rapidement. Un fond destiné à apporter une aide aux pays en difficulté  financière comme c’était le cas en Grèce mais il pourrait concerner assez vite l’Italie par exemple.  Le problème c’est que la mise en place de ce fonds va imposer à tous les pays concernés des critères de gestion plus rigoureux. Des évaluations des politiques budgétaires vont être renforcées avec des alertes éventuellement mais les alertes qui pourraient peser sur les taux d’intérêt de pays en difficulté , ce  qui les enfoncerait un peu plus. “Nous sommes parvenus à un accord de principe sur un ensemble d’éléments liés à la réforme du MES et nous avons posé les fondations de décisions à venir pour achever l’union bancaire, y compris sur la garantie commune des dépôts”, a dit Mario Centeno au cours d’une conférence de presse.

Il reste quelques “détails mineurs de nature juridique” à clarifier, a-t-il cependant ajouté. Cela pourrait être fait lors de la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro en janvier, a-t-il dit, en prédisant que la réforme serait ensuite adoptée avant la fin du premier trimestre 2020.

Parmi les points à régler en janvier figurent les clauses relatives à la restructuration de la dette publique des pays bénéficiant de l’aide du MES.

Cette question est l’un des facteurs nourrissant les réserves de l’Italie vis-à-vis de cette réforme.

Ces clauses doivent pouvoir faciliter la restructuration des dettes, si nécessaire, en limitant la possibilité de blocage par un unique créancier mais l’Italie, l’un des pays les plus endettés de la région, craint qu’elles n’entraînent une hausse des rendements de ses obligations, ce qui fragiliserait ses finances publiques et les bilans de ses banques.

Censée renforcer les capacités du MES en cas de crise financière et accroître ses pouvoirs de surveillance sur les pays présentant des déséquilibres économiques, cette réforme, dont le principe a été acté en juin dernier par l’Eurogroupe, devait initialement être adoptée ce mois-ci.

Un ras-le-bol social général

Un ras-le-bol social général

 

 Certains les experts politiques passent leur temps à expliquer qu’il n’y a pas une vraie convergence des luttes mais plutôt juxtaposition de revendications dont certaines peuvent même être contradictoires . L’analyse n’est pas complètement  fausse dans la mesure où le thème des retraites concerne la plupart des Français  mais s’y ajoute des revendications spécifiques concernant les effectifs, les rémunérations ou les conditions de travail. S’il fallait trouver un point réellement commun à toutes ces protestations, on pourrait convenir qu’il s’agit d’un ras-le-bol social général à l’égard de la politique de Macron. Une politique jugée à la fois inefficace et injuste par presque 70 % de l’opinion. Or on ne peut pas réformer un pays en étant soutenu par 30 à 35 % des Français. Cette réforme vient beaucoup trop tard. Elle aurait pu être imposée dés le débuts du mandat mais elle n’a plus aujourd’hui la légitimité politique même si la légitimité juridique ne peut être mise en cause.

Pour le gouvernement les mécontentements est due à une incompréhension de la réforme. En réalité sous couvert d’universalité, il s’agit d’un plan pour réduire de manière assez drastique le niveau moyen des pensions et d’opérer une redistribution, prendre aux uns et donner aux autres. Mais pas forcément une réforme du juste et plus progressiste. Le concept de retraite par points est  en effet une énorme arnaque qui consiste à calculer la retraite sur l’ensemble de la carrière au lieu des meilleures années. Mécaniquement les droits vont diminuer tout le monde. Il y aura cependant des catégories qui risquent de payer davantage comme les enseignants, les femmes à carrière courte, les cadres, les infirmiers ou les avocats. En même temps c’est l’occasion de répondre favorablement à une très vieille revendication du Medef concernant la mise en cause d’une partie du système par répartition pour y substituer des assurances. Des assurances dans le cout sera forcément exorbitant pour  d’obtenir des compléments un peu significatif. La réforme se résume à une baisse générale des tensions et à une privatisation du risque découlant de cette baisse. On ne peut évidemment nier le problème de déséquilibre démographique dans le système actuel de répartition qui fait peser évidemment le financement des retraites sur les actifs. Or la grande faiblesse de la France c’est précisément l’insuffisance de ce nombre d’actifs, environ 7à 9 millions de personnes qui ne travaillent pas. Deuxième grande faiblesse de la France, l’insuffisance de sa compétitivité qui  vient en grande partie à d’ une productivité trop faible. En moyenne sur une année, les français sont ceux qui travaillent de moins en Europe. La réforme aurait consisté à s’attaquer à ce problème fondamental de compétitivité pour créer de la richesse au lieu de viser la méthode classique du rabot qui consiste à diminuer le montant des prestations.

Déficit ou pas des retraites: la vraie question !

 

 Déficit ou pas des retraites: la vraie question !

 

 

Selon les années et les majorités, le évaluation du  comité des retraites évolue. Après la réforme de 2010, on avait annoncé l’équilibre. Un équilibre repoussé  2036 et maintenant à 2042. Et comme par hasard le déficit s’emballe ces prochaines années. – Le besoin de financement du régime de retraites s’établirait entre 0,3% et 0,7% du PIB en 2025, soit entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros, selon un rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). Justement ce que veut démontrer le gouvernement avec  sa réforme des retraites qui bien entendu ne vise pas tellement à davantage de justice mais à rogner sur les pensions; car il faudrait raisonner en termes de métier et de conditions de travail de  chaque pensionné au lieu d’appliquer le même régime pour l’ensemble d’un secteur (  ouvrier, technicien, cadre). Ce que réclame notamment Le médecin Pierre Gallois  dans une tribune au Monde ( voir ci-dessous) . Pourtant il y a une différence de vie d’environ 10  ans entre ouvriers et celle des cadres. Pourquoi de telles approximations concernant les régimes de retraite. On a évidemment des idées sur l’évolution démographique mais beaucoup moins voire pas du tout sur le niveau de croissance sur lesquels sont assises les cotisations retraites des salariés. Personne ne peut dire que la croissance sera de 1 % de 3 % en 2040.

Les évaluations du comité d’orientation des retraites ont souvent fluctué compte tenu de la nature même de ce comité. Une sorte de comité de chapeaux à plumes qui dépend du premier ministre et dont la plupart des membres sont bienveillants à l’égard du pouvoir en place.« Le Conseil est composé de trente-neuf membres. Il réunit sous la présidence de Pierre-Louis Bras, inspecteur général des Affaires sociales (IGAS), des élus, des représentants des organisations représentatives des employeurs, des travailleurs indépendants et des salariés des secteurs privé et public, des représentants des familles et des personnes âgées, les directeurs des administrations centrales principalement concernées par les questions de retraite, ainsi que des personnalités choisies pour leur expérience et leur compétence. »

 

Bref pas vraiment un organisme statistique indépendant et compétent. En mettant en avant l’importance du déficit des régimes de retraite des 2025, le comité d’orientation donne donc une légitimité au gouvernement pour prendre des mesures surtout budgétaires lors  de sa réforme des retraites qui s’enlise dans les contradictions vis-à-vis de l’objectif d’universalité. Pour parler clair, ce rapport prépare l’allongement de la durée de cotisation et la non réévaluation des retraites pendant longtemps. En clair une diminution des pensions par rapport à l’inflation. Ce rapport avait été commandé par le Premier ministre pour servir de base de réflexion pour d’éventuelles mesures permettant de ramener le régime à l’équilibre d’ici 2025, date probable d’entrée en vigueur du système universel.

Cette idée est toutefois fortement décriée par les partenaires sociaux. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui soutient l’idée d’un régime universel en points, avait menacé en juillet de se mobiliser si des mesures paramétriques étaient adoptées d’ici 2025. Plusieurs pistes sont évoquées par le COR pour parvenir à l’objectif d’équilibre. La première consiste à reculer l’âge de départ à la retraite de 2,5 mois à 5,4 mois par an à partir de la génération 1959 et jusqu’à la génération 1963, première génération concernée par le système universel.

L’âge de départ légal de la génération 1963 se situerait ainsi entre 63 ans et 64,3 ans, contre 62 ans, selon les règles actuelles. Les chiffres présentés dépendent de la méthode de calcul et des scénarios de croissance retenus, précise le COR. Si le gouvernement ne souhaitait pas toucher à l’âge d’ouverture des droits, il pourrait augmenter de cinq à dix mois la durée de cotisation de chaque génération. La durée légale d’assurance pour la génération 1963 se situerait ainsi entre 44,1 ans et 46,3 ans, contre 42 ans aujourd’hui. L’exécutif pourrait encore décider de mettre en place un âge minimal de taux plein assorti d’une décote et surcote, une option déjà retenue par le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, pour le système universel. Selon le COR, cet âge minimal du taux plein devrait se situer entre 63,1 et 64,3 ans pour la génération 1963, après une montée en charge à partir de la génération 1959. Jean-Paul Delevoye propose de fixer cet âge à 64 ans dans le régime universel.

 

Le médecin Pierre Gallois rappelait, dans une tribune au « Monde », qu’il serait juste que l’âge de départ en retraite soit fixé à partir des données socio-économiques dont dispose l’Etat.

Tribune. 

 

A l’heure où le problème de la retraite est un sujet d’actualité, je suis étonné que les inégalités d’espérance de vie entre catégories socioprofessionnelles ne soient pas prises en compte dans le débat, alors que l’on dispose de données scientifiques solides dans ce domaine.

L’espérance de vie des Français va en croissant régulièrement et c’est cette augmentation qui accroît le coût de retraites et justifie les demandes de politiques et d’économistes de retarder l’âge de départ en retraite. Mais cet allongement de la durée de vie n’est qu’une donnée statistique moyenne, et il est trop souvent méconnu qu’il existe des variations importantes selon les facteurs socio-économiques.

 

 

 

Conduit depuis de nombreuses années à suivre régulièrement la littérature de santé française et internationale, de par mes responsabilités au sein de la formation continue des médecins et de la Société française de documentation et de recherche en médecine générale (SFDRMG), j’ai été frappé par les résultats d’une importante étude française de l’Institut national d’études démographiques (INED) montrant les différences d’espérance de vie, avec et sans incapacités, et en fonction des activités professionnelles (E. Cambois, C. Laborde, J.-M. Robine. « La “double peine” des ouvriers : plus d’incapacité au sein d’une vie plus courte », Institut national d’études démographiques (INED), in Population et sociétés, n° 41, 2008) et j’ai été surpris que cet aspect ne soit pas pris en compte dans la définition de l’âge de la retraite, et donc du coût de celle-ci pour chaque catégorie professionnelle.

 

Selon cette étude, en 2003, l’espérance de vie totale à 35 ans était de 42,8 ans chez les hommes et de 48,8 chez les femmes et à 60 ans de 20,7 ans chez les hommes et de 24,9 chez les femmes. Mais si on tient compte des données socio-économiques, à 35 ans les hommes cadres supérieurs ont une espérance de vie de 47 ans, soit quatre années de plus que la moyenne et six de plus que les ouvriers. Et ils vivront trente-quatre de ces quarante-sept années indemnes de toute incapacité (soit 73 % de leur espérance de vie totale), alors que les ouvriers, sur leurs quarante et une années d’espérance de vie, n’en auront que vingt-quatre sans incapacité (60 % de leur espérance de vie).

Et globalement le taux d’incapacité est plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres. Chez les femmes, l’écart d’espérance de vie entre cadres et ouvrières est un peu moins important (environ deux ans), mais la différence d’espérance de vie sans incapacité est similaire à celle des hommes. On retrouve des données intermédiaires dans les autres catégories professionnelles (professions intermédiaires, agriculteurs exploitants, professions indépendantes, employés), qui ont toutes des chiffres moins bons que les cadres supérieurs et meilleurs que les ouvriers ».

 

Réforme des retraites : génération 1973 , report des mesures financières et maintien de certains régimes spéciaux

Réforme des retraites : génération 1973 , report des mesures financières et maintien de certains régimes spéciaux

 

 

Compte tenu des déclarations des différents membres du gouvernement au soir de la grande manifestation du 5 décembre, on peut déceler ce que seront les principales annonces du Premier ministre. On peut d’ailleurs s’étonner qu’il ne les fasse pas dès maintenant, on se demande ce qu’il attend! . La première annonce concerne le report à plus tard des mesures financières dites paramétriques ( âge de la retraite, niveau de la retraite, niveau des cotisations). En clair, on reporte ces mesures d’équilibre financier après les prochaines élections présidentielles. En théorie, le report est prévu jusqu’en 2021 mais on voit mal une opération de ce type réalise à la veille d’une élection. Le deuxième aspect concerne la totalité des futurs pensionnés. A l’origine, cette retraite devait concerner ceux nés  1963 (et après)  à partir donc de 2025. Le report d’une génération décalerait donc la réforme à 2035. Elle concernerait ceux nés en 1973 et après.

Le troisième aspect concerne le maintien de certains régimes spéciaux. Ce sera le cas des policiers, sans doute des enseignants, des pompiers . d’autres suivront.  De quoi évidemment rassurer les plus proches de la retraite mais de créer  une incertitude pour la totalité des retraités compte tenu des ambiguïtés qui demeurent en particulier concernant le niveau de la retraite et ses modalités précises.

Les  soudaines déclarations de plusieurs membres du gouvernement  témoigne à l’évidence de l’affolement du pouvoir sans doute prêts à lâcher  morceau par morceau le principe même de l’universalité de la réforme. Pour les régimes spéciaux, la discussion sera renvoyée dans chaque corporation  afin d’étudier les conditions rapprochement avec système dit universel. Ce qui domine d’abord dans la problématique de la réforme des retraites, c’est l’incompétence du gouvernement. Un gouvernement qui n’a pas été capable de mesurer les conséquences de la réforme des  retraites qui va profondément redistribuer les cartes avec par exemple de grands perdants comme les enseignants, les cadres,  les avocats, les infirmiers et les femmes à  carrière courte. Sous couvert d’universalité, il s’agit bien entendu compte tenu du déséquilibre démographique de diminuer le montant moyen des pensions. Un montant moyen pourrait baisser de 25 % d’ici 2070 (d’ après Jean Peyrelevade). Comme d’habitude, Macron s’est assis sur les corps intermédiaires et ce n’est que dans les jours récents qu’  une pseudo négociation a été entamée. De toute façon chacun sait bien que seul Macron décide et qu’il  manifeste un profond mépris pour tous les corps intermédiaires y compris le Parlement.

Évidemment Macron décidera en fonction du rapport de force; pour l’instant , aucun responsable du gouvernement n’est en capacité d’indiquer de façon claire quels sont les objectifs de la réforme, sa philosophie et ses modalités de mise en œuvre. À telle enseigne que les orientations varient entre une application de la réforme à  partir de 2025 ou de 2070 ( avec le droit du grand-père). Cette réforme dite universelle va s’appliquer de manière idiote à le monde s’en vraiment tenir compte de la spécificité et de la pénibilité des métiers alors qu’il y a une différence d’ espérance de vie d’environ 10 ans  entre des cadres et des ouvriers.  Enfin cette réforme se trompe  d’objectif car la vraie faiblesse de la France ne réside pas dans la de la retraite mais dans le manque de compétitivité qui résulte d’une durée annuelle de travail la plus faible de l’Europe. Une faiblesse mortifère s’ajoute à la faiblesse du nombre d’actifs par rapport au inactif non retraité 7 à 8  millions de personnes. Coupé du monde, coupé des réalités économiques socio-économiques, Macron applique sa méthode théocratique suicidaire pour lui comme pour le pays.

Réforme Retraites: l’ erreur stratégique fondamentale de Macron

Réforme Retraites: l’ erreur stratégique fondamentale de Macron

 

 

 

Macron vient de commettre une erreur stratégique fondamentale en se trompant de réforme. L’urgence n’est pas  de définir ce que seront les retraites de ceux qui aujourd’hui ont 47 ou 57 ans et moins ( donc avec application en 2025 ou 2035). Ce n’est pas l’âge de la retraite qu’il faut reculer mais le temps de travail qu’il faut augmenter. Notons que la France la durée de travail annuelle la plus faible de l’Europe.  1646 heures travaillées, soit 434 heures de moins que la Roumanie !

 La solution, c’est de travailler plus longtemps tout au long de sa vie pour partir plus tôt, à 62 ans. Au lieu de travailler 35 heures, il faut travailler 37 heures et ça équilibrera les retraites et la balance commerciale qui accuse régulièrement un déficit de 50 à 60 milliards par an.

Pour des questions démographiques et de justice, une réforme des retraites est indiscutablement nécessaire. Mais l’urgence n’est sans doute pas de retarder de manière uniforme l’âge de la retraite mais de travailler davantage tout au long de sa vie en tenant compte des spécificités du métier.  Le problème, c’est que la France a pris l’habitude d’enfiler les réformettes tous les cinq ans en moyenne sans s’attaquer aux questions de fond. Il y a forcément l’équilibre financier à trouver entre les actifs et les retraités. De ce point de vue, la France souffre d’un taux d’inactivité trop important ( 6 à 8 millions de personnes ) comparé aux autres pays . Ce sont en effet  les cotisations d’actifs qui permettent d’assurer le financement des pensions. Jusqu’alors,  on a surtout raisonné en termes de catégories professionnelles, d’entreprises et de secteurs. De sorte qu’on a fait l’amalgame entre les conditions de vie d’un employé dont le travail ne comporte pas de sujétion particulière avec celui d’un autre  salarié soumis à des conditions de travail difficiles ( charge physique, charge mentale, cadence, horaires, travail des dimanches et jours de fête etc.).

Si une véritable réforme égalitaire devait intervenir, elle devrait prendre en compte les conditions individuelles de chaque salarié et non son appartenance à un secteur à une entreprise. À l’hôpital, tous les salariés sont loin d’être soumis aux contraintes d’un service d’urgence; à la SNCF nombre de postes ne justifient nullement une retraite anticipée par rapport à la norme;  chez les fonctionnaire en général s’ajoutent des conditions de travail généreuses à des sureffectifs. Certes certains métiers, dans certaines fonctions et dans certaines circonstances subissent des contraintes qui justifient un départ en retraite anticipé. Cette réalité ne doit toutefois pas servir d’alibi pour justifier la généralisation de cet avantage a la masse des autres salariés concernés. On objectera qu’un salarié peut au  cours de sa carrière changer de poste, certains plus difficiles que d’autres. Ce sont précisément ces sujétions particulières qui doivent être évaluées, prises en compte pour justifier un niveau de retraite particulier.

C’est l’approche globale qui rend la réforme actuelle complètement confuse en même temps qu’injuste. Pour preuve , il y a une différence d’espérance de vie de 10 ans environ  entre certains ouvriers et des cadres. C’est la philosophie même du régime des retraites qui doit être mise en cause. L’approche méthodologique par secteur, statut, grande entreprise est complètement obsolète et nourrit l’inefficacité et la justice. Enfin pour éviter d’avoir à engager une réforme tous les cinq ans, il convient de prendre le temps d’organiser les inévitables transitions car on ne passe pas d’un système aujourd’hui particulièrement incohérent et inégalitaire à un système universel. Bref comme sur beaucoup d’autres sujets, l’approche du gouvernement se caractérise par une grande incompétence technique et sociale. Enfin et peut-être surtout l’ urgence n’est sans doute pas le report uniforme de l’âge de la retraite mais l’augmentation du temps de travail tout au long de la vie. Ce qui permettrait de maintenir un âge de départ réel autour de 62 ans.

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Nozha Boujemaa, directrice science & innovation chez Median Technologies essaie de rassurer à propos des dérives possibles de l’IA et cela  grâce aux algorithmes responsables . Un concept encore un peu flou !

 

 Tribune dans le Monde (extraits)

 

«  Des chercheurs des universités Stanford et du Massachusetts ont publié, le 22 novembre, dans la revue Science une nouvelle approche en apprentissage automatique permettant de prévenir les comportements indésirables éventuels de l’intelligence artificielle. Ils ont montré leurs résultats dans deux cas applicatifs : la discrimination du genre et la gestion du diabète.

Le cadre proposé permet de mettre en place des algorithmes dits « seldoniens », en référence au personnage de Hari Seldon, créé par l’auteur de science-fiction Isaac Asimov. Ce dernier avait inventé les « robots positroniques », gouvernés par trois lois protégeant les êtres humains, connues depuis comme les « lois d’Asimov ».

En réalité, il s’agit d’une famille d’approches qui intègrent, dans leurs fonctions objectives à optimiser, des contraintes à respecter pour éviter de causer des dommages à l’humain. Ainsi, le respect de son intégrité physique est transféré au concepteur de l’algorithme d’apprentissage plutôt qu’à celui qui l’utilise ou le déploie. Il s’agit d’algorithmes « responsables par conception », dont la publication a été bien théâtralisée par l’équipe américaine avec la référence à Seldon et à Asimov.

Cela nous renvoie vers un imaginaire de science-fiction qui éveille à la fois curiosité et étonnement. L’idée essentielle est d’anticiper la responsabilité dans la conception plutôt que de contrôler a posteriori le comportement de l’algorithme par un mécanisme d’auditabilité. Ces approches s’opposent à l’école de pensée considérant que les biais viennent uniquement des données et que les algorithmes sont irréprochables.

Ce qui prime par-dessus tout, c’est la préservation de l’intégrité physique et mentale de l’humain. C’est bien la règle d’or pour tout développement technologique incluant l’intelligence artificielle. Si on regarde de près ses implications, on y trouve la sécurité physique (par exemple pour les véhicules autonomes), la protection des données personnelles, mais aussi la préservation du libre arbitre et l’évitement du nudging (l’« influence d’opinion »). Nous avons vu récemment que ce dernier, dans le cas du marketing politique, a des impacts préjudiciables sur nos démocraties, alors qu’il n’est pas illégal. C’est un bel exemple du fossé entre le droit et la responsabilité et l’éthique.

Il est crucial d’avoir une interprétabilité du comportement algorithmique et de disposer des moyens de contrôle (a priori ou a posteriori) de leurs capacités à respecter les règles éthiques, morales et juridiques. L’explicabilité est aussi essentielle : c’est la capacité de justifier le processus de décision d’un algorithme. Cette explicabilité, qui a été popularisée par le programme Explainable AI (XAI) de la Defense Advanced Research Projects Agency, est multiforme et pas toujours réalisable d’un point de vue technique. »

 

Macronisme: incompétence dans sa dimension régalienne (Luc Rouban)

Macronisme: incompétence dans sa dimension régalienne     (Luc Rouban)

 

Luc Rouban, Directeur de recherche au CNRS, Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) considère que le macronisme ne comprend rien du pays et est incompétent à gérer la dimension régalienne. (extraits Tribune au Monde) )

« Pratiquant le libéralisme dans un pays qui n’a rien de libéral, Emmanuel Macron reste prisonnier d’une appréhension économiste et managériale du monde, explique le politiste Luc Rouban dans une tribune au « Monde ».

 

« Le face-à-face annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui signifie l’appauvrissement du débat politique, est loin de pouvoir exprimer ou résoudre le malaise démocratique, qui naît non pas de la convergence mais de la diversité des attentes sociales. Plusieurs sondages récents réalisés à l’automne (sondage Elabe pour BFM-TV du 29 octobresondage IFOP pour Le Journal du dimanche du 3 novembre), analysant les intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, nous dévoilent un paysage politique figé.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont au coude à coude, les représentants de la gauche socialiste ne percent pas, Jean-Luc Mélenchon reste à son étiage habituel des 12 %, l’écologie politique rate une fois de plus son entrée dans la cour des grands en ne dépassant pas les 7 %, et les candidats de la droite parlementaire, quels qu’ils soient (les sondages émettent plusieurs hypothèses), ne suscitent aucun renouveau. Ces sondages nous apprennent également que 80 % des personnes interrogées pensent que l’action d’Emmanuel Macron n’a pas permis d’améliorer leur situation personnelle.

Il est vrai que deux années de macronisme ont débouché non seulement sur la multiplication des conflits, mais aussi sur leur radicalisation. Que l’on observe le débat autour du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires ou la multiplication des conflits sociaux longs, comme celui qui secoue la SNCF et ceux qui minent les services de police ou les établissements hospitaliers, voire les conflits politiques, comme celui qui secoue depuis 2018 les élus locaux des petites communes ou encore celui des « gilets jaunes », le même schéma est à l’œuvre.

 

Tout semble indiquer que la réalité du terrain ne parvient plus à prendre forme politique, alors que des conflits fondamentaux – soit philosophiques, sur le sens de la laïcité, soit sociopolitiques, sur les fonctions de l’Etat et la place des services publics, soit économiques, sur la compatibilité du capitalisme et de l’écologie – sont renvoyés à la société civile afin de libérer le gouvernement de choix difficiles. Celui-ci est tenté d’user et d’abuser d’une communication du « en même temps » qui ne résout évidemment rien et ne protège pas l’Etat, qui semble incompétent même dans sa dimension régalienne, comme l’a illustré l’affaire de l’usine Lubrizol à Rouen. » 

Réforme des retraites : Edouard Philippe prêt à décaler de 2025 à 2035

Réforme des retraites : Edouard Philippe prêt à décaler de 2025 à 2035

curieusement et tout aussi soudainement,  le Premier ministre s’est dit prêt à envisager de décaler d’une vingtaine d’années la réforme des retraites. À l’origine, cette retraite devait concerner ceux nés  1963 et après à partir donc de 2025. Le report d’une génération décalerait et donc la réforme à 2035. De quoi évidemment rassurer les plus proches de la retraite mais de créer  une incertitude pour la totalité des retraités compte tenu des ambiguïtés qui demeurent en particulier concernant le niveau de la retraite et ses modalités précises. Cette soudaine déclaration témoigne à l’évidence de l’affolement du pouvoir sans doute prêts à lâcher  morceau par morceau le principe même de l’universalité de la réforme. Ce que vient de faire le ministre de l’intérieur qui hier a adressé une lettre à tous les policiers en leur indiquant il n’y aurait aucune modification concernant leurs futurs régimes de retraite.

Ce qui domine d’abord dans la problématique de la réforme des retraites, c’est l’incompétence du gouvernement. Un gouvernement qui n’a pas été capable de mesurer les conséquences de la réforme des  retraits qui va profondément redistribuer les cartes avec par exemple de grands perdants comme les enseignants, les avocats, les infirmiers et les femmes à  carrière courte. Sous couvert d’universalité, il s’agit bien entendu compte tenu du déséquilibre démographique de diminuer le montant moyen des pensions. Un montant moyen pourrait baisser de 25 % d’ici 2070. Comme d’habitude Macron s’est assis sur les corps intermédiaires et ce n’est que dans les jours récents qu’  une pseudo négociation a été entamée. De toute façon chacun sait bien que seul Macron décide et qu’il  manifeste un profond mépris pour tous les corps intermédiaires y compris le Parlement.

Évidemment Macron décidera en fonction du rapport de force; pour l’instant , aucun responsable du gouvernement n’est en capacité d’indiquer de façon claire quels sont les objectifs de la réforme, sa philosophie et ses modalités de mise en œuvre. À telle enseigne que les orientations varient entre une application de la réforme à  partir de 2025 ou de 2070 ( avec le droit du grand-père). Cette réforme dite universelle va s’appliquer de manière idiote à le monde s’en vraiment tenir compte de la spécificité et de la pénibilité des métiers alors qu’il y a une différence d’ espérance de vie d’environ 10 ans  entre des cadres et des ouvriers.  Enfin cette réforme se trompe  d’objectif car la vraie faiblesse de la France ne réside pas dans la de la retraite mais dans le manque de compétitivité qui résulte d’une durée annuelle de travail la plus faible de l’Europe. Une faiblesse mortifère s’ajoute à la faiblesse du nombre d’actifs par rapport au inactif non retraité 7 à 8  millions de personnes. Coupé du monde, coupé des réalités économiques sociaux économiques Macron applique sa méthode théocratique suicidaire pour lui comme pour le pays.

 

Retraites Enseignants: une garantie de 1000 euros par mois !

Retraites Enseignants: une garantie de 1000 euros par mois !  

Comme Kaas Tanner, le ministre de l’éducation vient aussi d’adresser de toute urgence une lettre aux fonctionnaires de son ministère. Le problème c’est que cette lettre n’est guère rassurant. On sait en effet que les conséquences de la réforme pourront se traduire mécaniquement par des baisses de 600 à 1000 € par mois.  pour les retraités de l’éducation nationale. À moins évidemment d’augmenter de manière très substantielle les rémunérations, ce qui n’est prévu que progressivement; actuellement respons2 308 euros en moyenne par mois dans le premier degré et 2 781 euros dans le second. Par exemple par rapport à l’Allemagne ils sont payés moitié moins ! En compensation partielle en quelque sorte , il bénéficie d’une retraite calculée sur en gros 75% de  leur dernier salaire  (Leur pension est en moyenne de 2 603 euros brut par mois (2 054 euros dans le premier degré et 2 850 euros dans le second degré) et ils partent à la retraite à 61,3 ans en moyenne dans le premier degré et à 62,4 ans dans le second degré.  La lettre est arrivée dans les boîtes mail des quelque 850 000 enseignants de l’Education nationale, mardi 3 décembre. Leur ministre, Jean-Michel Blanquer, a tenu à leur adresser un courrier, afin de « partager le sens du projet de réforme des retraites« , et de les rassurer, à la veille d’une mobilisation annoncée massive contre ce projet.

Sur la réforme des retraites, ma lettre aux Professeurs:

-les pensions ne baisseront pas.
-Pour y arriver, les rémunérations augmenteront sur l’ensemble de la carrière.

C’est l’objet du dialogue social qui est mené sur cette question depuis la rentrée: https://t.co/IMMaa7HTNW

— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) December 4, 2019

Dans cette lettre, le ministre de l’Education nationale promet à l’ensemble des personnels enseignants « une revalorisation salariale permettant de garantir un même niveau de retraite pour les enseignants que pour des corps équivalents de la fonction publique ». Il assure que cette réforme présente, pour l’ensemble des fonctionnaires, « un progrès », du fait d’une cotisation sur l’ensemble de leur rémunération (y compris les primes), et de la prise en compte de la pénibilité dans la fonction publique.

Mais le message, communiqué à deux jours d’une grève qui s’annonce particulièrement suivie dans l’Education nationale, a été mal reçu par bon nombre d’enseignants. Sur Twitter, des internautes n’ont pas caché leur colère à la lecture, notamment, de cet extrait de la lettre présentant la réforme : « Nous mettrons en place un minimum de pension à 1 000 euros par mois pour ceux qui ont une carrière complète. » 

Le ministre nous écrit. Il nous promet une pension #retraites de 1000 € minimum pour ceux qui ont une carrière complète, soit 43 ans ! C’est une blague ? Rendez-vous le #5decembre #grevedu5decembre pic.twitter.com/OTyr2ZpBFj

— Joël Mariteau (@James_Tib_Kirk) December 3, 2019

Dans son courrier, Jean-Michel Blanquer se veut rassurant sur cette question des revenus des enseignants. Beaucoup d’entre eux craignent que cette réforme ne les dévalorise : elle prendra en compte l’ensemble de leur carrière et non plus leurs six derniers mois de travail, mieux rémunérés. Le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, avait lui-même reconnu que « les enseignants sont pénalisés si nous appliquons sans correction le système ». 

Face aux inquiétudes, le ministre rappelle que les personnels éducatifs cotiseront aussi sur leurs primes, ce qui veut dire « plus de droits qu’aujourd’hui », promet-il. « Le problème, c’est que les primes, c’est 10% de notre rémunération globale, affirme Jean-Baptiste Mullet. Ce n’est rien. On ne gagnera pas grand-chose à partir de ça ». Un constat partagé par Pierre Friedelmeyer : « Pour les enseignants du primaire, les primes représentent entre 5 et 8% de notre rémunération », assure-t-il.

Le ministre de l’Education nationale s’engage à la mise en place d’« une revalorisation salariale », afin de garantir des retraites plus avantageuses à l’entrée en vigueur de la réforme. Mais comme Jean-Michel Blanquer l’a confié lui-même au Parisien, il s’agit plutôt d’une revalorisation des primes qu’une hausse directe des salaires. Et à cette heure, l’Etat n’a pas donné de chiffres précis pour garantir aux enseignant un maintien de leur niveau de pensions, souligne le HuffPost.

« La revalorisation des salaires, il nous l’a déjà promise », commente Loez, confiant n’accorder « aucun crédit » aux annonces de Jean-Michel Blanquer. « Cette revalorisation salariale, on n’y croit pas du tout, renchérit Pierre Friedelmeyer. Nous n’avons plus aucune confiance. Et nous en avons assez de nous faire taper dessus. » 

 

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