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Politique- Le discours macronien: sophisme et diarrhée verbale

Politique- Le discours macronien: sophisme et diarrhée verbale

Dans un article récent, nous nous  interrogions sur la consistance idéologique du macronisme. Un courant politique dont on saisit mal  la philosophie exacte et dont l’incarnation se résume à un seul homme. Le macronisme  n’a pas d’autre porte-parole que Macron lui-même et ne réussit pas à pénétrer la culture et le système politique français. En outre, eu  égard à ses nombreuses contradictions, Macron peine à donner une lecture accessible de son projet politique. Pour schématiser, on  pourrait convenir que le en même temps permet de penser et de dire tout et son contraire. On pourrait multiplier les exemples, comme  la laïcité ou les retraites. Sur la laïcité , Macron a d’abord défendu  une conception assez humaniste pour maintenant hystériser le débat et se rapprocher des thèses de Le Pen. Certains supporters de Macron pourraient le contester en ressortant quelques phrases récentes prouvant le  contraire. En fait souvent des banalités, des évidences pour rééquilibrer une orientation un peu trop droitière. On pourrait prendre un autre exemple celui des retraites.. Le réformisme de Macron s’est d’abord heurté à des difficultés  méthodologiques qu’il a complètement estimées car la question est plus complexe qu’il n’y paraît. Le régime universel cherche un contenu opérationnel. Pour l’instant, il se résume à  des slogans : un euro versé aura la même valeur ou encore la retraite à points. Une retraite à points n’a guère de sens si on ne connaît pas précisément la valeur de ce point et la date à laquelle on pourra prétendre à bénéficier de la pension. Pour tenter de la justifier, la majorité a d’abord considéré que c’était l’occasion de supprimer les régimes spéciaux. Or très rapidement ,on s’est aperçu que dans certaines professions ce serait impossible en regard des spécificités ( armées, police, enseignants, certains services publics) qu’en outre il conviendrait de tenir compte de la pénibilité dans certaines professions. Évidemment, on a aussi intégré les réticences corporatistes et le Premier ministre a pratiquement déclaré qu’il abandonnait le concept d’universalité laissant le temps nécessaire aux régimes spéciaux rejoindre le régime général. Macron lui-même, en contradiction avec Jean-Paul Delevoye,  ancien ministre des retraites, a déclaré qu’il adhérait au principe du droit grand-père. En clair ,la réforme ne s’appliquerait qu’aux nouveaux entrants pour les régimes spéciaux. Edouard Philippe a affirmé le contraire sur ce sujet  mais doucement on glisse vers des aménagements proches de la loi du grand père à la SNCF et à la RATP. Du coup, on reporte de 45 ans les effets de cette réforme. Initialement, la réforme devait être mise en application en 2035 mais pour des considérations financières Macron veut anticiper la mise en œuvre en 2025.. Évidemment son contenu dépendra surtout des suites du  mécontentement social et des formes que cela prendra . On peut dire que dans ce domaine comme dans bien d’autres le macronisme se  réduit à un opportunisme politique de nature très électorale. Autre contradiction, celle de l’environnement où le chef de l’État veut apparaître comme l’un des grands leaders mondiaux sur ce terrain de la nouvelle modernité mais à côté des grands discours prononcés dans les cercles internationaux, la pratique ne change guère et la France est toujours accusée par l’Europe de ne pas respecter ses propres objectifs. On pourrait multiplier les exemples. Dès lors,  on peut se demander comment Macron parvient quand même à donner une apparence de cohérence à son projet politique. Tout simplement par le déversement continu d’un verbiage véhiculé par les grands médias.

 

Macron est le seul à pouvoir s’expliquer sur sa philosophie et son projet, il multiplie donc les déplacements, les interventions et les interviews. Mais le fleuve du verbe présidentiel ressemble surtout à une sorte de diarrhée verbale. Des propos souvent contradictoires, des mots, des phrases, des périphrases en forme de torrent qui inonde et saoule l’auditoire. Des exemples, le premier concernant le fameux débat avec les intellectuels qui avaient fini par user les intéresser vers une heure du matin au point que certains dormaient et que d’autres ont  rejoint leur lit avant la fin du monologue. Autre  exemple, l’interview fleuve dans le très droitier magazine valeurs actuelles où finalement Macon ne dit rien clairement ou plus exactement dit tout, son contraire aussi, cela noyé dans des propos d’une grande banalité et des évidences. La vérité c’est que Macron n’a pas vraiment de philosophie ni de projet politique autre que celui de son maintien pouvoir. Il n’y a pas non plus de mouvement, ni même de personnel politique susceptible d’expliquer le macronisme et encore moins de l’incarner. La seule personnalité qui lui ressemble, c’est sans doute la porte parole du gouvernement Sibeth Ndiaye; elle aussi  verse dans une diarrhée verbale impossible à supporter , un flot inarrêtable de mots pour masquer le vide total de la pensée. Macron, lui, a au moins l’avantage de donner une enveloppe pseudo intellectuelle à ses discours sophistes et verbeux.

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