Politique industrielle : le grand vide
Il est symptomatique que l’industrie soit régulièrement absente des discours du gouvernement. Au mieux, on regrette la fermeture d’usines ou de sites. Pour combler le vide le gouvernement a attribué 100 millions par an aux 124 territoires industriels, une goutte d’eau ! Pourtant depuis des années, notre secteur industriel ne cesse de se déliter et la balance commerciale témoigne de cet affaiblissement progressif. Alors que l’Allemagne, pays fortement industrialisés, enregistre chaque année un excédent de l’ordre de 250 milliards, la France, elle, connaît un déficit annuel de leur de 60 milliards. La situation pourrait être encore plus dramatique s’il n’y avait pas la vente de matériel de transport et en particulier des Airbus pour limiter la casse. Dans les discours officiels et chez Macron en particulier, la priorité est donnée aux services, au développement du numérique et aux startups. Évidemment un vue un peu restreinte du panorama économique. Depuis des années, les pouvoirs publics ont abandonné toute stratégie de redynamisation du secteur industriel et même consenti parfois à brader notre potentiel à des entreprises étrangères. Dernière catastrophe en date, celle de l’usine de Ford Aquitaine qui a concerné près de 800 salariés et de l’ordre de 2000 personnes avec la sous-traitance. Une usine que Ford veut fermer et dont elle a empêché même la reprise par un éventuel successeur. La seule réaction de Macron a été d’indiquer qu’il demanderait le remboursement de fonds publics. Un peu court comme politique industrielle Ce n’est pas ce qui donnera de l’emploi aux chômeurs potentiels. Autre catastrophe celle d’Ascoval, l’une des dernières aciéries françaises dans le nord qui concerne près de 300 salariés. Il faut dire que depuis déjà longtemps le mot stratégie, filière et ou encore davantage plan est tabou en France. La régulation est laissée aux seuls marchés. Avec un tel raisonnement on n’aurait jamais pu développer et réussir Airbus par exemple. Enfin Alstom dont on a bradé la branche énergie à General Electrique voit son alliance -pourtant plus pertinente avec Siemens-refusée par la commission européenne. Comme on ne peut pas raisonner globalement, de manière trop générale et trop verticale, il conviendrait bien sûr de reprendre une réflexion sur les forces et les faiblesses de notre industrie par secteur et de conclure cette réflexion par la définition d’axes stratégiques encourageant la recherche, le développement et notamment l’exportation. Certes les données macro-économiques ne peuvent être négligées mais d’autres facteurs doivent être pris en compte pour comprendre et au-delà soutenir l’industrie. On notera que le mot industrie est absent du discours de Macron. Par ailleurs qu’aucun ministre n’est spécifiquement responsable de ce champ d’activité placé en seconde priorité chez le ministre de l’économie.
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