Réforme des Retraites : les jeunes générations doublement sacrifiées
C ‘est sans doute le plus grand paradoxe de la réforme, qui se voulait universelle, à savoir le sacrifice des jeunes générations. Des jeunes générations doublement punies, d’une part parce qu’elles doivent financer les pensions des retraités actuels et futurs très proches, ce qui pèse évidemment sur leur pouvoir d’achat, mais en plus ces jeunes générations seront privées des avantages de leurs parents et grands-parents quand le moment sera venu de faire valoir leurs droits à la retraite. En fait, on substitue à une injustice sociologique et professionnelle, une injustice générationnelle. En matière d’universalité en fait mieux ! En plus le gouvernement s’apprête à piller des maintenant les réserves de l’AgircArrco, 60 milliards d’euros pour financer avec les excédents des salariés du privé les déficits du public. Desexcédents justement prévus pour financer les retraites à venir des plus jeunes puisque le régime est équilibré. Le Premier ministre n’a guère rassuré les syndicats notamment la CGC quand il assure que la gestion des retraites sera assurée de manière paritaire mais précisant aussitôt sous le contrôle du Parlement ! Autrement dit sous le contrôle du gouvernement et de Bercy. On s’apprête en fait à créer une espèce d’organisme paritaire bidon qui pourra faire des observations et des propositions mais qui ne seront pas nécessairement entendues puisque le pouvoir final appartiendra au gouvernement et à sa majorité du moment. Contrairement aux slogans bêtement répétés par la plupart des députés boutonneux d’En marche, il n’y aura pas d’égalité entre les Français. Un euro cotisé n’ouvrira pas les mêmes droits. L’euro cotisé par les jeunes générations ne permettra pas d’obtenir le même niveau de pension que celui des retraités actuels et proches (en gros qui ont plus de 45 ans puisque la réforme s’appliquera à partir de ceux nés en 1975). Il se confirme donc que cette réforme est à la fois idiote et inefficace. Première observation, la priorité n’était pas celle de la réforme des retraites mais celle plus globalement du temps de travail annuel des actifs en France, le plus faible de l’Europe et qui a tué la compétitivité. Second élément, la réforme est trop globale et doit prendre en compte de façon très fine la charge de pénibilité supportée tout au long de la vie d’un actif au lieu de raisonner globalement par coopération, par entreprise par statut. Au total compte tenu de toutes les exemptions et les mesures d’adaptation ( exemple l’augmentation nécessaire et forte des enseignants pour compenser une perte de 30 % des pensions), le nouveau système risque de coûter plus cher que l’ancien !
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