Catastrophe météo en France: température et urbanisation en cause (Emma Haziza, hydrologue)
Au rythme maintenant d’une voire deux fois par mois, des alertes de météo sont lancées en France (et ailleurs). Elles témoignent des dérèglements climatiques facteurs explicatifs dominants des tempêtes, inondations ou au contraire des périodes de sécheresse exceptionnelle. Comme la température de la mer est particulièrement élevée, on a des phénomènes plus violents et plus intenses estime Emma Haziza, hydrologue dans une interview à France Info. L’activité humaine est en grande partie responsable de cette situation compte tenu de l’impact catastrophique de l’effet de serre ( par exemple record mondial de CO2 en 2018 d’après l’ONU). A cela s’ajoutent d’autres facteurs comme la su-rurbanisation et d’une façon générale le bétonnage des sols. Une tendance qui n’est pas prête d’évoluer de manière positive avec la mode de la Métropolisation. Actuellement environ 60% de la population sont concentrées dans les villes. D’ici quelques années dans nombre de pays la concentration urbaine sera de 80%. Il y a aujourd’hui une cinquantaine de villes de 10 millions d’habitants dans le monde, certaines atteignent 30 millions ,elles pourraient se situer entre 50 et 100 millions d’ici 50 ans. . Une véritable folie sociale, économique, sanitaire ,et environnementale. Notons qu’en 1900, 10% seulement de la population mondiale résidaient dans les villes.
Interview Emma Haziza hydrologue:
Emma Haziza : -Deux épisodes en une semaine, est-ce lié au réchauffement climatique ?
On a toujours connu des épisodes intenses, notamment en 1958 dans le Gard où on a eu plusieurs événements qui se sont succédé, et qui ont d’ailleurs été plus importants la deuxième fois. Maintenant, ce que l’on voit aujourd’hui, c’est que sur des territoires extrêmement urbanisés, on observe une vulnérabilité accrue. Ce qui est exceptionnel, c’est cette vigilance de niveau rouge, deux fois de suite, en l’espace de huit jours. Cela n’était pas arrivé depuis la création du système de vigilance de Météo France, ce qui montre bien que l’on est sur des phénomènes de plus en plus intenses, de plus en plus forts. Parce que la mécanique qui permet la puissance de ces phénomènes, c’est la température de la mer, et comme elle est particulièrement élevée, on a des phénomènes plus violents et plus intenses.
Que faut-il faire face à ces phénomènes plus violents justement ?
Je pense qu’il existe de nombreuses solutions à mettre en place sur le territoire. On s’est beaucoup focalisé sur le principe de contrer l’aléa, notamment en mettant des digues, en essayant de contrôler le cheminement de l’eau, mais on voit bien qu’avec l’urbanisation sur la côte, c’est quelque chose qui devient compliqué. Il faut se concentrer sur les enjeux, car il y a beaucoup de choses à faire. Aujourd’hui, on est capable de travailler à l’échelle du bâti, des entreprises, et donc d’essayer de transformer chaque habitation, pour leur permettre de subir jusqu’à une certaine hauteur d’eau sans qu’elle ne pénètre dans le bâtiment.
En France, on a un million de personnes qui vivent en zone inondable, on ne va pas pouvoir détruire toutes ces habitations, ni déloger ces habitants. La principale solution c’est d’aller vers de la résilience et de l’adaptation du bâti. L’heure est assez grave pour que l’on puisse se pencher sur la problématique puisque les assurances ne pourront pas tenir plusieurs années à ce rythme-là.
Record mondial de CO2 en 2018 (ONU)
D’une certaine manière, on pourrait considérer que l’enflure des discours écolos des responsables politiques est d’autant plus grande que chaque année sont dépassés les records de pollution. De ce point de vue le très médiatique accord de Paris sur le climat apparaît comme une chimère. Selon l’OMM, le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, “ la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3°C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel”, a-t-il souligné dans une nouvelle mise en garde.
Selon le rapport du Programme des Nations unies pour l’Environnement (Unep) publié ce mercredi. , on ne s’oriente pas vers un limitation à 2 mais plutôt 3 degrés.
En cause la dépendance aux énergie fossiles qu’il faudrait diviser par deux pour respecter un accord de Paris tout à fait théorique et inefficace. un accord qui ne comportait aucune contrainte, aucun contrôle et aucune sanction. Bref, surtout un accord pour valoriser la posture diplomatique de la France ( notamment celle de Ségolène, de Fabius puis de Macron) mais qui ne gênait et n’engageait personne; pas même la France qui ne respecte pas ses quotas d’émissions polluantes;.
« Ce rapport montre, pour la première fois, l’ampleur de la déconnexion entre les objectifs de l’Accord de Paris, les plans nationaux (de réduction d’émissions) et les politiques de production de charbon, de pétrole et de gaz », indique Michael Lazarus, l’un des principaux auteurs.
Les énergies fossiles représentent toujours 80% de l’énergie primaire mondiale, tandis que les acteurs du secteur continuent à investir massivement. Elles contribuent à 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, qui ne baissent pas.
« Malgré plus de deux décennies de politique climatique, les niveaux de production d’énergies fossiles n’ont jamais été aussi élevés », relève Mans Nilsson, directeur du Stockholm environnement institute, l’un des auteurs du rapport.
A Paris en 2015, les pays se sont engagés à appliquer des plans de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, mais leurs promesses cumulées conduiraient la planète vers une hausse de plus de 3°C.
Aussi, l’accord prévoit qu’ils rehaussent leurs ambitions d’ici fin 2020.
Mais, selon le rapport, les prévisions de production de charbon, de gaz et de pétrole pour 2030 sont également excessives pour remplir les engagements nationaux de 2015: 17% de charbon, 10% de pétrole et 5% de gaz en trop.
Les scientifiques se sont appuyés sur les projections nationales de 10 pays clés: les sept principaux producteurs d’énergies fossiles (Chine, États-Unis, Russie, Inde, Australie, Indonésie et Canada) ainsi que sur l’Allemagne, la Norvège et le Royaume-Uni.
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