Charcuterie : le danger nitrite vis à vis du cancer
Pour le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) chaque portion de 50 grammes de charcuterie par jour fait augmenter de 18 % le risque d’avoir un cancer colorectal (le deuxième le plus répandu en France et en Europe).
Le livre de Guillaume Coudray intitulé Cochonnerie, comment la charcuterie est devenue un poison (La Découverte), en librairie ce jeudi 14 septembre, vient rappeler que ce sont les nitrites présents dans la charcuterie industrielle qui sont à l’origine de la maladie, relate ce mercredi L’Obs.
L’auteur du livre confirme en tout cas qu’il ne faut pas mettre toutes les charcutailles dans le même panier d’infamie et que toutes ne sont pas cancérogènes. La nocivité ne vient pas des produits charcutiers eux-mêmes mais de deux additifs ajoutés par l’industrie agro-alimentaire : le nitrate de potassium ou salpêtre (E 252) et le nitrite de sodium (E 250).
La raison officielle de leur utilisation est la lutte contre le botulisme, affection neurologique grave provoquée par une bactérie présente dans les aliments non-conservés. Celle-ci se développe notamment dans les aliments mal conservés. Mais aujourd’hui, il existe d’autres moyens de prévention – non cancérogènes – contre cette maladie. Les nitrites servent surtout à colorer les chairs pour leur donner ce joli rose que l’on connaît tous. Sans nitrite, le jambon serait plutôt d’un blanc grisâtre peu appétissant. Quant à leur utilisation dans le jambon cru, elle permet d’accélérer la maturation de la viande à bas coût. Un procédé que l’industrie refuse d’abandonner.
Aiguillonné par le député Richard Ramos, qui vient d’arracher la création d’une mission d’enquête parlementaire sur leur dangerosité après avoir proposé une taxe en octobre, le professeur Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, se donne « trois à quatre ans » pour obtenir leur éradication. En 2015, l’OMS avait levé le voile sur un scandale sanitaire en classant la viande transformée parmi les cancérogènes avérés. Les scientifiques savaient que la consommation de charcuterie augmentait – certes modérément – le risque de souffrir d’un cancer colorectal.
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