La dérive droitière d’Edouard Philippe

La dérive droitière d’Edouard Philippe

 

Édouard Philippe illustre parfaitement la dérive droitière d’une partie de la technocratie française. Certes, Édouard Philippe aime à rappeler que son grand-père était communiste mais rapidement Philippe  a sans doute senti qu’une carrière politique n’était pas assurée  dans cette gauche. Alors qu’il était encore étudiant à l’institut d’études politiques de Paris et à l’ENA, il a  milité dans les années 90 au  parti socialiste, un passage au demeurant rapide avant de rejoindre les thèses très libérales de la droite. Un libéralisme d’autant plus dogmatique qu’il n’a pratiquement jamais travaillé dans le privé sinon comme lobbyiste. Il doit surtout sa carrière politique à avoir été choisi par Alain Juppé comme membre du cabinet de ce dernier au ministère de l’écologie à partir de 2007. On pourrait citer nombre d’exemples de ces politiciens de carrière qui commencent  à gauche voir à l’extrême gauche , qui flirtent ensuite avec la social-démocratie pour virer carrément à droite. Cohn-Bendit par exemple l’ancien révolutionnaire de 68 devenu adepte de l’ultra libéralisme de Macron en est sans doute l’exemple le plus significatif. même chose pour Romain Goupil,  le leader lycéen de 68. Les convictions changent à 70 ans quand on s’est bien embourgeoisé .  Mais on pourrait citer nombre d’anciens responsables  du parti socialiste , anciens trotskistes ou maoïstes,  révolutionnaires de papier dans leur jeunesse qui ont ensuite nagé dans les eaux troubles du parti socialiste avant de rejoindre la droite puis  Macron. La vérité, c’est que le Premier ministre comme nombre des professionnels de la politique n’entretient qu’un rapport très approximatif avec les réalités économiques et sociales. En outre il ne peut justifier d’aucun  passé professionnel qui légitime ses connaissances et ses orientations. Ce type de personnalité a besoin de se relégitimer en permanence en rajoutant du libéralisme au libéralisme. Un exercice d’autant plus facile qu’il n’en  mesure pas les conséquences. Dernier exemple en date, évidemment le report idiot et général de la retraite à 64 ans. Une réforme bête et inefficace. Si effectivement les Français doivent travailler davantage pour retrouver la compétitivité qui manque cruellement à l’économie ce n’est pas en retardant l’âge de la retraite 62 à 64 ans mais en augmentant la durée de travail annuelle des actifs puisque la France a la durée annuelle de travail  la plus faible de l’Europe ( ne parlons pas du monde). Aussi en  améliorant le rapport entre actifs et inactifs. La France est encore là le pays qui détient le record de personnes inactives comparées à ceux qui travaillent ( et pas que des anciens). Bref, Édouard Philippe est bien le fils spirituel de Juppé, un exemple de cette élite qui a transformé le mandat politique en métier, qui ne connaît rien aux réalités pour n’avoir pratiquement jamais travaillé dans le monde de la production et qui sans doute comme son mentor finira vraisemblablement au conseil constitutionnel et dans les pages oubliées de l’histoire .

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