On peut s’étonner de la difficulté de la France à financer ses différentes réformes notamment celle des retraites alors que la France est toujours championne du monde des impôts parmi les économies des pays développés devant le Danemark et la Belgique. En dépit de ce record du monde des recettes fiscales, la France cumule aussi des déficits budgétaires record et une dette représente à peu près 100 % du PIB. La raison est pourtant bien connue, c’est l’incapacité des gouvernements successifs à gérer l’appareil d’État et des millions de fonctionnaires qui le composent. Macron avait bien annoncé une réduction du nombre de salariés du secteur public mais il y a renoncé sans explication.
Dans son programme de campagne, Emmanuel Macron avait promis 120.000 suppressions de postes de fonctionnaires sur l’ensemble du quinquennat, dont 50.000 sur la périmètre de l’Etat et de ses opérateurs. A l’issue du grand débat, le chef de l’Etat s’est dit prêt à “abandonner” cet objectif, dans le cas où il ne serait “pas tenable”. Sans doute l’objectif n’est-il pas tenable puisqu’en réalité on va supprimer seulement 1200 postes dans le budget 2020. À ce rythme, on supprimera environ 5000 postes sur 5 ans à comparer à la promesse de 120 000 et aux chiffres d’un million de fonctionnaires qui sont certainement inutiles. Ceux qui n’entretiennent avec l’intérêt général que des relations assez ésotériques dont l’activité devrait être soit supprimée, soit transférée au privé. Le problème c’est que ces fonctionnaire inutiles nourrissent des superstructures, une hiérarchie, une logistique qui génèrent eux-mêmes des dépenses d’investissement évidemment de fonctionnement; des dépenses devenues complètement incontrôlables. Et cela vaut au plan de l’État mais aussi des collectivités territoriales. Même dans les plus petites communes de l’ordre de 2000 habitants par exemple on compte une centaine au moins de fonctionnaires. Dans nombre de villes moyennes, la commune est le principal employeur.
Selon le rapport annuel de l’OCDE publié jeudi, la part des impôts dans le produit intérieur brut (PIB) s’est élevée en 2018 à 46,1 %, soit au même niveau qu’en 2017. Ces impôts, qui intègrent aussi les cotisations sociales, pesaient en moyenne 34,4 % dans les 34 pays membres de l’organisation internationale pour lesquels des chiffres sont disponibles.
Fait plus nouveau: le rapport relève pour la première fois une quasi-stagnation des recettes fiscales, alors qu’elles étaient en augmentation constante depuis la crise de 2009. C’est aux États-Unis que le recul est le plus marqué (2,5 points de pourcentage, à 24,3 %) suite aux amples réformes décidées par l’Administration Trump concernant l’impôt sur les sociétés et sur le revenu des personnes physiques.
Globalement, 19 pays sur 34 ont enregistré une augmentation des recettes fiscales par rapport au PIB. Le Mexique affiche la fiscalité la plus faible, à 16,1 %. En France, ces recettes s’appuient principalement sur les cotisations de Sécurité sociale (à 36,4 % du total contre 26 % en moyenne dans les pays de l’OCDE), l’impôt sur le revenu des personnes physiques (18,6 % contre 23,9 %) et la TVA (15,3 % contre 20,2 %). À l’inverse, les impôts sur les sociétés ne représentent dans l’Hexagone que 5,1 % contre une moyenne de 9,3 %, liée notamment aux pratiques d’optimisation des grandes entreprises. Selon l’Insee, qui utilise une méthode de calcul différente, les prélèvements obligatoires se sont élevés en 2018 à 45 % du PIB français.
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