Classement PISA: toujours catastrophique pour la France
d’après le classement PISA qui porte sur 79 pays et qui concerne les élèves de 15 ans la France est en 22e position en lecture, le domaine qui était étudié de manière approfondie pour cette édition 2018, dont les résultats paraissent ce 3 décembre. Avec 493 points, l’Hexagone dépasse légèrement la moyenne des pays participants, proche de l’Allemagne, la Belgique, le Portugal, la République tchèque et la Slovénie. Avec un noyau dur d’élèves qui ont un niveau très faible en français. De l’ordre de 5 à 10% qui, à 15 ans, ne savent pas déchiffrer facilement un texte simple et en distinguer le message principal. Une proportion qui serait plutôt de 20% d’illettrés selon les chiffres de la Journée de défense et de citoyenneté où sont appelés les jeunes à partir de 16 ans.
Nous sommes tout aussi moyen, loin derrière le peloton de tête des pays asiatiques en maths. Bref, le système scolaire français est tout à la fois peu efficace et très inégalitaire.
En France, l’écart de résultat entre les élèves issus d’un milieu favorisé et ceux issus de classes sociales défavorisées est de 107. C’est considérable, et très nettement au-dessus de la différence observée en moyenne dans les autres pays (87 points). Comme si les élèves français étaient coupés en deux planètes. Comme s’ils n’appartenaient, en fin de compte, pas au même système scolaire.
« Les élèves défavorisés ont cinq fois plus de risque de se retrouver en difficulté que les autres, en compréhension de l’écrit », relève Pauline Givord, analyste à l’OCDE qui a codirigé une partie de l’enquête Pisa. Plus inquiétant encore : les jeunes issus de milieux populaires nourrissent peu d’ambitions d’études post-bac, même quand ils sont bons élèves.
Au chapitre des inégalités, il n’y a qu’en Israël et au Luxembourg que les écarts sont encore plus élevés qu’en France. Ce constat alarmant n’est pas nouveau : le creusement des inégalités en France s’est observé entre 2003 et 2012 sans produire de choc significatif dans les politiques publiques. Cependant, « des efforts ont été faits depuis 2012, constate Eric Charbonnier de l’OCDE. Mais il est encore trop tôt pour en mesurer les effets. » Les premiers élèves à avoir bénéficié de la priorité accordée au primaire, et à la création de nouveaux postes d’enseignants, sous le quinquennat de François Hollande, ne seront en effet testés par Pisa que lorsqu’ils seront devenus lycéens… pour l’édition 2024.
Ce sont les jeunes eux-mêmes qui l’affirment, corroborant un constat déjà dressé par leurs enseignants : il y a trop de bruit dans les salles de classe. Un jeune de 15 ans sur deux déclare qu’il y a du chahut ou du désordre dans la plupart des cours, et un quart dans tous les cours! Un niveau inquiétant qui place l’Hexagone très bas dans le tableau des élèves sages. « Il n’y a qu’en Argentine et au Brésil où l’indice du climat de discipline est inférieur à la moyenne observée en France », indique l’étude de l’OCDE.
Le phénomène pénalise surtout les élèves déjà les plus fragiles, puisqu’il s’observe majoritairement dans les établissements les plus en difficulté. Comment le résorber ? En améliorant la formation des enseignants français sur la gestion de classe, répondent les analystes de l’OCDE. Un conseil qui vaut pour la discipline comme pour le niveau en écriture, en maths ou en sciences.
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