Enrichissement d’uranium : le chantage de l’Iran
Pratiquement sous les yeux des inspecteurs de l’agence internationale de l’énergie, l’Iran a repris son processus d’enrichissement de l’uranium. En fait , il s’agit certes de chantage. En effet, les sanctions américaines commencent à peser très lourdement sur l’économie iranienne de plus en plus étranglée. Cette reprise spectaculaire de l’enrichissement d’uranium vise surtout à faire pression sur les états garants de l’accord sur le nucléaire iranien à savoir : Russie, Chine, Royaume-Uni, France ( les États-Unis en font également partie mais n’apporteront aucune contrepartie aux sanctions qu’ils ont décidées). Iran veut surtout des compensations économiques que jusque-là leur a été bien incapable d’apporter craignant de la part des États-Unis des sanctions sur les exportations.
L’agence de presse Tasnim a confirmé mercredi soir que du gaz d’uranium avait été injecté dans les centrifugeuses de Fordow.
“Il va falloir plusieurs heures avant que le processus se stabilise”, a déclaré le porte-parole de l’agence nucléaire iranienne, Behrouz Kamalvandi, à la télévision d’Etat iranienne.
“Et d’ici dimanche, quand les inspecteurs de l’AIEA reviendront, sur le site, le niveau d’enrichissement de l’uranium aura atteint 4,5%”, a-t-il ajouté.
Les autorités iraniennes ont annoncé mardi que l’Iran franchirait ce mercredi la quatrième étape de son désengagement progressif de l’accord nucléaire de Vienne en reprenant les injections d’hexafluoride d’uranium (UF6) à Fordow, permettant de reprendre l’enrichissement de l’uranium.
En vertu de l’accord signé en juillet 2015 dans la capitale autrichienne, les 1.044 centrifugeuses de Fordow ne peuvent être utilisées à des fins d’enrichissement d’uranium mais peuvent servir à d’autres tâches, comme la production d’isotopes stables employés dans divers domaines comme la recherche médicale.
L’Iran a cependant décidé en mai dernier de s’affranchir par étapes du Plan d’action global conjoint (JCPOA), conclu entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France) et l’Allemagne, un an après la décision de Donald Trump de dénoncer l’accord et d’imposer des sanctions économiques à Téhéran.
L’Iran espère ainsi contraindre les signataires européens à compenser les mesures de rétorsion américaines.
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