Immigration : une nouvelle politique ! (Amélie de Montchalin )
Amélie de Montchanin, aussi secrétaire d’État aux affaires européennes est un peu l’archétype du responsable macroniste atterri là un peu par hasard sans réelle compétence et sans réelle légitimité. Ainsi lors de l’émission du Grand rendez-vous , elle a débité banalités et contrevérités habituelles sur l’immigration. Pour elle, le gouvernement a mis en place une nouvelle politique qui se veut plus rigoureuse. Et d’affirmer qu’en un an, « on a augmenté de 44% le nombre de laissez-passer consulaires », .
Les laissez-passer consulaires sont ces procédures diplomatiques permettant à une personne en situation de devoir quitter le territoire français d’avoir des papiers pour rejoindre son pays d’origine. Selon la secrétaire d’État, « un peu moins de 3.000″ ont été émis sur les neuf premiers mois de l’année, soit une augmentation de près de moitié par rapport à 2018. Un chiffre de 44 % qui peut faire impression si on oublie la dimension du problème. En effet les migrations illégales représentent autour de 400 000 personnes avec un flux annuel de l’ordre de 40 000. Sur la même tendance on aura donc reconduit à la frontière ou dans le pays d’origine 4000 personnes. De quoi laisser interrogatif sur le caractère évoqué par la ministre aristocrate qui a sans doute rarement fréquenté les milieux de l’immigration ou même étudié les dossiers
La jeune macaroniste compte aussi sur une « nouvelle politique « d’aide au développement. Une aide en hausse qui passerait à 0.55% au lieu de 0,70% promis depuis des décennies. Observons que laide globale a plutôt diminué .
L’aide au développement a connu une baisse de 2,7% l’an dernier par rapport à 2017, pour s’établir à 149,3 milliards de dollars, a indiqué l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), qui a constaté que «l’aide bilatérale» accordée aux pays les moins avancés a baissé de 3% et qu’elle a même chuté de 4% pour l’Afrique. . Selon cette nouvelle méthode, le montant de l’aide au développement s’est élevé à 153 milliards de dollars l’an dernier.
«Cet affaiblissement de l’aide publique est particulièrement inquiétant car il fait suite à des données montrant que les apports privés en faveur du développement diminuent également», a regretté le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, cité dans un communiqué.
«Les pays donateurs ne tiennent pas leur engagement en faveur d’une augmentation du financement du développement pris en 2015, ce qui augure mal de notre capacité à concrétiser les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030», a-t-il prévenu.
Cette baisse de l’aide des pays plus riches aux plus défavorisés est également jugée «alarmante» par Julie Seghers, de l’organisation Oxfam international.
«L’aide totale accordée par les pays riches en 2018 n’est qu’à peine supérieure à la fortune de l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos (…). Il est scandaleux que la plupart des pays riches ne parviennent toujours pas à atteindre le niveau d’aide au développement promis il y a plus de 50 ans». Un particularité pour la France, seulement 2% de aide au développement passent par les ONG, le reste se perd dans les sables de la diplomatie et de la corruption.
Selon les chiffres de l’OCDE, l’aide au développement de la France a rebondi de 4,4% l’an dernier «en raison d’une augmentation globale de ses programmes d’aides» à 12,2 milliards de dollars. Avec 0,43% du Revenu national brut (RNB), elle reste encore loin de l’objectif de 0,7% recommandé par les Nations unies.
Plusieurs pays l’ont atteint voire dépassé: la Suède (1,04%), le Luxembourg (0,98%), la Norvège (0,94%), le Danemark (0,72%) et le Royaume-Uni (0,7%). En dehors des pays membres de l’OCDE, la Turquie avec 1,1% et les Emirats arabes unis avec 0,95% ont eux aussi dépassé l’objectif.
Pour Friederike Röder, directrice UE et France de l’ONG One, citée dans un communiqué, «ces chiffres confirment la tendance à la hausse amorcée par la France, mais c’est encore trop timide, et elle prend de plus en plus de retard».
«La France doit intensifier ses efforts dès maintenant pour atteindre l’objectif fixé par le président de la République d’allouer 0,55% du RNB à l’APD d’ici à 2022. C’est d’autant plus nécessaire en cette année de présidence du G7, alors que d’autres pays donateurs se désengagent et que la coopération internationale est remise en cause par certains», a-t-elle insisté.
Cette hausse est due à un changement d’habitudes entre les pays d’origine des demandeurs d’asile et la France, selon Amélie de Montchalin. Pendant longtemps, c’était « compliqué ». « Pendant des années, les pays d’origine nous disaient : ‘pourquoi devrais-je reconnaître un citoyen si je n’ai pas les moyens de le faire travailler, de le former’ », relate la secrétaire d’État. »Notre politique désormais, c’est du donnant-donnant », poursuit-elle avec une naïveté et ou une mauvaise foi désarmante.
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