« Il faut écouter Greta Thunberg » (PDG de Total)
Les zélateurs serviteurs des grands intérêts financiers sont pris à revers par celui même qu’ils pensaient penser servir. En effet, le patron le plus important de France à savoir Patrick Pouyanné dirigeant en plus d’une entreprise qui produit du carburant déclare qu’il faut savoir écouter la jeune militante Greta Thunberg et tous les jeunes qui manifestent pour une meilleure protection de la planète. Dans le même temps et à juste titre d’ailleurs, le président de Total insiste les délais nécessaires à la mise en œuvre d’une nouvelle politique énergétique. Il ne faut pas être naïf, bien sûr cette déclaration habile sert l’image de Total qui n’entend pas se désengager brutalement de son cœur d’activité mais qui parallèlement opère une mutation vers des énergies alternatives. Cette déclaration est toutefois beaucoup plus intelligente que la condamnation prononcée par les suppôts du productivisme sans contrainte, par les serviteurs des grands intérêts économiques aussi par le clergé négationniste des primates climatosceptiques . Sans parler des vieux cons a prétention plus ou moins intellectuelle qui n’admettent pas les leçons de la jeunesse. Le président de Total a raison de dire que la transition énergétique doit s’inscrire dans la durée car à court et moyen terme un changement brutal est impossible aussi bien pour la production d’électricité que pour l’énergie nécessaire au transport routier. Par ailleurs de grandes inquiétudes demeurent quant à la réussite possible des voitures électriques qui pourraient être mises en cause par le développement de la filière à hydrogène. Une filière pourrait être utilisée pour produire de l’énergie dans d’autres secteurs ou de la chaleur ( comme la géothermie). Pour l’instant les énergies alternatives sont encore loin d’être compétitives tant d’un point de vue énergétique qu’ économique. Il faudra encore des progrès techniques et une diminution notable des couts de productions.
Le PDG de l’entreprise énergétique Total voit donc d’un bon œil les manifestations des jeunes pour la planète, incarnées par la militante suédoise Greta Thunberg. « Il faut les écouter », insiste même Patrick Pouyanné Interrogé à ce titre par le JDD dans son édition de ce dimanche.
Mais il nuance immédiatement: « Il ne faut pas non plus tomber dans l’alarmisme: annoncer la fin du monde ça n’incite pas à agir, ça fait peur. » Plus que de les écouter, le président de l’entreprise française propose alors un dialogue, où il dirait à ces jeunes « que ce serait une erreur de croire qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour trouver la solution ».
Ce « bouton », le patron le chiffre à des investissements de l’ordre de trillions de dollars. « On ne change pas un système énergétique d’un coup de baguette magique. On parle d’investissements extrêmement lourds qui vont prendre du temps. »
Total dépense ainsi plus de 1,5 milliard de dollars par an dans l’électricité bas carbone, annonce Patrick Pouyanné. « C’est plus que pour l’exploration de pétrole et de gaz », fait-il remarquer. L’entreprise en vend à 4 millions de Français et de Belges, chiffre qu’elle veut doubler d’ici 2025. Elle investit également dans les centrales solaires et les éoliennes, ainsi que dans le gaz et l’hydrogène pour faire rouler les camions.
Mais, nuance l’interviewé toujours dans le JDD, « Total ne peut pas s’adapter plus vite que ses clients à moins de se mettre hors du marché », rappelant que les énergies renouvelables sont plus chères que les énergies classiques. Pour accompagner la transition du chauffage au fioul à un chauffage au gaz ou à l’électricité, Total vient par exemple de mettre en place des prêts à taux zéro. Il renvoie maintenant la balle dans le camp de l’Etat.
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