Boris Johnson dans le viseur de la justice pour conflit d’intérêts
Le donneur de leçons ultra libérales, Boris Johnson est pris dans la nasse de ses contradictions. Lui, qui ne cesse de contester les interventions de l’État, aurait mis les mains dans le pot de confiture publique pour en faire bénéficier (selon le Sunday Times), Jennifer Arcuri, ancienne mannequin américaine devenue femme d’affaires, aurait touché au total 126.000 livres sterling (141.000 euros) d’argent public ; sans parler des autres facilités offertes par Boris Johnson que l’intéressée développe son business. Bref quand l’ultralibéralisme est conseillé pour les autres mais pas pour ses propres combines. On peut évidemment comprendre que Johnson est entretenu des liens d’amitié solide avec l’ancien mannequin mais rien ne justifiait sans doute qu’on utilise des fonds publics pour continuer de nourrir cette amitié.
Le Premier ministre britannique, qui a essuyé depuis son arrivée au pouvoir fin juillet plusieurs revers cuisants de la part du Parlement comme de la justice face à sa volonté de réaliser coûte que coûte le Brexit au 31 octobre, était maire de Londres de 2008 à 2016.A la suite de la révélation de cette affaire, l’administration régionale du grand Londres a saisi le service compétent en la matière – l’Independent Office for Police Conduct (IOPC) – afin qu’il évalue s’il y a lieu d’ouvrir une enquête pénale contre l’ancien maire de Londres, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué.
Il apparaîtrait que, grâce à ses liens d’amitié avec Boris Johnson, Jennifer Arcuri a pu participer à des missions commerciales et bénéficier de contrats de sponsoring dont elle et ses sociétés n’auraient pas pu bénéficier autrement, selon le texte.
En cause, un contrat de sponsoring en 2013 pour un montant de 10.000 livres sterling (11.200 euros) et un autre de 1.500 livres sterling (1.700 euros) en 2014 dont a bénéficié la société de Mme Arcuri, Innotech. Elle avait également pu avoir accès à des événements à Singapour ou en Malaisie, ou encore à New York.
Selon le Sunday Times, Jennifer Arcuri aurait également reçu 15.000 livres sterling (17.000 euros) de fonds gouvernementaux en 2014 dans le cadre d’un programme destiné à encourager les entrepreneurs étrangers à monter des sociétés au Royaume-Uni et réussi à décrocher 100.000 livres sterling (112.000 euros) cette année de fonds destinés aux entreprises britanniques, alors qu’elle s’est réimplantée aux Etats-Unis.