L’économie ne se réduit pas aux start-ups (Fabrice Le Saché)
Ce que rappelle à juste titre le vice-président du Medef, Fabrice Le Saché). En effet la mode vise à réduire l’ensemble de l’économie au développement des start-up et des licornes spécialisées dans le numérique. Or l’enjeu est sans doute encore plus important s’il s’agit de faire pénétrer davantage le numérique dans les entreprises traditionnelles. À noter que le vice président du Medef souligne aussi les inégalités des réseaux numériques dans le pays et pose finalement la question de l’aménagement du territoire et de la désertification de certaines zones
« Le numérique d’une façon générale provoque un basculement de l’économie traditionnelle vers une économie dématérialisée. Mais ces deux économies ne sont pas antinomiques. Le numérique est un prolongement de l’économie traditionnelle et doit venir en appui. On ne peut pas ignorer que beaucoup d’entreprises sont des pure players et disposent donc de plus d’agilité. Comme on ne peut pas ignorer que pour certaines entreprises traditionnelles, le numérique soit plus complexe« , pointe le vice-président du MEDEF.
Qui du coup embraye sur l’aspect encadrement législatif. Le sujet fait débat, taxation des GAFA en première ligne. « Les règles qui sont fondées sur une économie physique ont du mal à évoluer pour s’adapter à une économie numérique. Parfois même, elles créent des distorsions de concurrence. Or nous avons besoin des deux économies, nous avons besoin qu’elles s’appuient mutuellement« . Donc, « pour éviter cette distorsion, nous avons besoin que le législateur trouve un point d’équilibre« , afin d’éviter que les uns soient soumis à des charges fiscales quand ce n’est pas le cas pour les autres, une réactivité dans la remise à l’équilibre législatif qui doit être maximale.
Mais ce que dit surtout Fabrice Le Saché, c’est « qu’au-delà de toutes règles de concurrence saines et loyales, la transition numérique doit toucher tous les territoires et tous les types d’entreprises« . Certes, les « startups constituent une force pour le pays, mais cette élite numérique n’est pas l’alpha et l’omega. Au MEDEF, nous regardons aussi ce qu’il se passe dans les TPE/PME, dans les ETI et les régions« . Des entreprises – de taille, face à des croissances diverses mais qui parfois ont un point commun, celui de ne pas aller vers cette transition. « Certaines entreprises sont en retard car elles font face à des problèmes de marge, liés à une fiscalité qui représente tout de même un niveau de prélèvement le plus élevé d’Europe ». Et de rajouter que par exemple « l’industrie 4.0 ne se fait pas en un claquement de doigts, l’intelligence artificielle, les données à valoriser… tout cela coûte« .
A cela, s’ajoute la problématique de la fracture numérique, tous les territoires n’étant pas égaux face aux infrastructures de débit. Ce qui empêche bien sûr certaines entreprises installées dans ces territoires dépourvus, de basculer pleinement vers le numérique.
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