Le plan anti-drogue : de la communication !
Selon Fatima Mostefaoui, présidente de l’association Pas Sans Nous 13, « cela fait des années que les ministres de l’Intérieur viennent à Marseille et ce n’est pas pour ça qu’on a résolu le problème ». Selon elle, la lutte contre la drogue ne va pas dans le bon sens. « Ce qui entraîne tout ça, c’est la pauvreté, le chômage, le manque de formation. Le problème doit être pris de ce côté-là. Ça ne sert à rien de faire des plans », déplore-t-elle.
Fatima Mostefaoui estime que ces campagnes de prévention et de sensibilisation auront peu d’impact sur les jeunes. »Il faut juste investir », exhorte-t-elle. C’est d’ouvrir les portes aux jeunes avec des formations, de l’éducation. Il y a plein de choses qui peuvent leur donner une autre vision que le cannabis ». La porte-parole d’un collectif de femmes des cités de Marseille rappelle d’ailleurs d’une première fabrique numérique va ouvrir dans les quartiers Nord. « On en est fiers ».
Selon le sociologue Michel Kokoreff, ce plan présenté par le gouvernement n’est pas le premier du genre. « Toucher aux portefeuilles des dealers, des trafiquants, ce n’est pas nouveau, explique-t-il. Rapprocher le parquet des douaniers des services de police, ce n’est pas nouveau, ça s’appelle les GIR, les groupes d’intervention régionaux. Ils ont été initiés par Nicolas Sarkozy au début des années 2000″. Selon lui, la présentation est « évidemment une opération de communication ».
Michel Kokoreff estime, comme Fatima Mostefaoui, que le problème n’est pas traité de manière efficace avec ces nouvelles mesures. »Pourquoi les réseaux de trafiquants attirent des jeunes ? Parce qu’ils trouvent là un moyen de gagner quelques sous et d’être quelqu’un parce que ce sont des gens qui sont en échec scolaire ».
Selon Michek Kokoreff, afficher une plus grande fermeté ne se révélera pas forcement efficace. Il compare la situation aux États-Unis dans les années 60 où l’État a lutté sans relâche. ‘Depuis une dizaine d’années, les plus hautes instances internationales ont souligné l’échec de cette guerre à la drogue parce que toutes les dimensions, notamment les dimensions sociales, ne sont pas prises en compte », conclut-il.
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