Economie mondiale : alarme d’économistes internationaux

Economie mondiale : alarme d’économistes internationaux  

 

C’est un véritable cri d’alarme que lancent les économistes internationaux du CEPII et dont rend compte la Tribune. . Ils considèrent en effet qu’on n’a pas tiré les leçons de la crise de 2007 et que s’y ajoutent des facteurs d’instabilité découlant des tensions commerciales et des conséquences du dérèglement climatique notamment.

« Le bilan de santé n’est pas très encourageant. L’économie mondiale manque de tonus. Les principaux moteurs de l’économie mondiale sont en panne. Aujourd’hui, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Aux Etats-Unis, on note une dégradation des anticipations pour un futur proche. En zone euro, il y a également une dégradation des indicateurs. Le Brexit est source de tensions pour les perspectives en Europe. Entre la Chine et les Etats-Unis, les tensions perdurent. L’incertitude est là pour durer au delà de l’administration Trump », a déclaré, le directeur du CEPII, Sébastien Jean lors d’une présentation des perspectives pour 2020.

 

Et dans son introduction, il cite l’intellectuel italien Antonio Gramsci qui décrivait la situation de l’entre deux-guerres.  »Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître [...] dans ce clair-obscur surgissent les monstres ».

Le document des chercheurs met l’accent sur la crise du commerce international.  »En une décennie, les recommandations d’ouverture convenues ont fait place à la revendication du protectionnisme comme argument électoral [...] Ce renversement saisissant illustre l’ampleur du chamboulement du contexte institutionnel et politique du commerce international », notent les auteurs. « Depuis la crise de 2007-2009, le commerce a sérieusement changé de rythme par rapport aux années 90. Il suit le rythme de l’activité mondiale. Le commerce mondial en volume est au même niveau que début 2018″, a poursuivi l’économiste. En cause la régulation du commerce international. « Ce n’est pas juste les droits de douanes de Trump. C’est plus ancien », tient à préciser le responsable du centre de recherches.  »La situation actuelle reflète un changement profond des relations économiques internationales qui ne sont pas suivies d’un changement institutionnel des relations internationales. Les institutions sont périmées. Nous n’arrivons pas à définir ce nouveau cadre. C’est un contexte propice aux crises de tout ordre », ajoute-t-il.

S’ajoutent à cela un risque encore plus grave celui du dérèglement climatique.

« Aujourd’hui, il y a un consensus chez les économistes américains et européens pour expliquer que le changement climatique est un problème grave qui appelle une action immédiate et ambitieuse [...] Si l’on ne fait rien, il faut s’attendre à une élévation du niveau des mers avec des conséquences économiques sur toutes les zones côtières, des menaces sur les gains de productivité avec la multiplication des vagues de chaleur ». Pour le spécialiste des questions climatiques, « le risque climatique est un problème de dépendance du passé avec les énergies fossiles. En dépit d’avancées positives, l’accord de Paris est décevant. Le dilemme entre le développement économique et l’enjeu climatique perdure…. On peut décorréler la croissance économique des émissions ». Les chercheurs mettent en cause aussi la politique de fuite en avant des banques centrales

Les politiques monétaires accommodantes sont du pain béni pour les marchés. Cela pousse aux risques. Les marchés restent suspendus aux décisions des banques centrales. La dépendance des marchés à cette perfusion monétaire? Comment les banques centrales peuvent-elles dompter la finance ? ».

De son côté, l’universitaire, Jézabel Couppey Soubeyran ajoute que « les effets sur l’économie réelle sont incertains et inégalement distribués [...] Il existe des effets potentiellement dangereux au niveau financier. Les taux bas sont facteurs d’instabilité financière en l’absence de mesures d’accompagnement macroprudentielles. On continue d’en attendre trop alors que ces effets sont assez mal transmis et assez mal répartis ».

Sur le plan financier, La question fondamentale est de restructurer le modèle financier pour réorienter l’épargne vers le financement à long terme.

 

 En conclusion,  l’année 2020 s’annonce sous les pires auspices, une année charnière qui pourrait aussi bien basculer vers une vraie  régulation internationale ou vers une crise structurelle.

 

 

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