RATP : Grève quasi totale
La bataille des retraites a véritablement commencé avec la grève de la RATP qui sera quasi totale. Il n’y aura même pas de service minimum et la plupart des lignes seront fermés. Cela pourrait expliquer la prudence manifestée par le premier ministre sur TF1 à propos de l’évolution de la réforme. D’abord et en premier lieu, on a sans doute sous-estimé la complexité de cette réforme en survendant des slogans comme un euro égal un euro de cotisation, ce qui ne veut pas dire grand-chose en matière de valeur des futures pensions et de dates pour prétendre à une retraite pleine. Même chose pour le concept de retraite à points. Tout dépend de la valeur du point. L’idée de la prise en compte de la durée de cotisation (au lieu de l’âge pivot) paraît plus sérieuse mais reste à déterminer aussi le montant des retraites.
Bref, le dossier est loin d’être au point. D’ailleurs le Premier ministre a indiqué que la réforme ne commencerait à s’appliquer qu’à partir de 2025 et que les régimes spéciaux auraient au moins une quinzaine d’années pour s’insérer dans le régime universel. Ce qui nous conduit vers 2040 ou 2050. En outre, il sera tenu compte des spécificités du métier autant dire des particularités qui avaient justifié certains régimes spéciaux. Compte tenu du caractère très massif de la première manifestation significative contre la réforme des retraites, il est clair que le pouvoir va d’une part tenter de rassurer mais aussi décaler dans le temps une réforme à laquelle d’ailleurs les Français ne croient pas (plus de 70 % d’entre dans les récents sondages).
Enfin pour la RATP plusieurs réformes des retraites ont déjà été menées qui rapprochent progressivement le régime spécial du régime général. Edouard Philippe, qui s’est adressé en matinée aux partenaires sociaux pour détailler le calendrier et la méthode de la réforme, a confirmé que les régimes spéciaux, dont faisait partie la RATP, au même titre que la SNCF ou encore les entreprises du secteur électrique et gazier, disparaîtraient, et avec eux, tous les avantages de ces professions.
Les agents de la RATP œuvrant dans des ateliers peuvent en effet partir à la retraite à 57 ans s’ils ont travaillé 27 ans au sein du groupe. Les conducteurs et agents qui travaillent en souterrain peuvent accéder à la retraite à 52 ans.
“En réalité, les régimes ont déjà été fortement diminués dans les précédentes réformes”, explique Frédéric Ruiz.
Les réformes de 2008, 2010 et 2014 ont en effet déjà prévu un alignement progressif sur le régime de la fonction publique et à terme du régime général.
Les agents de la RATP, engagés après 2009, par exemple, devront avoir cotisé 172 trimestres (43 ans) en 2035 pour prétendre à une retraite pleine, comme les salariés du privé.
“Avec la réforme, on risque de nous demander de cotiser encore d’avantage. Tout le monde est perdant dans l’entreprise, le personnel sédentaire comme le personnel roulant”, craint le syndicaliste.
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