Pesticides: la grande hypocrisie

Pesticides: la grande hypocrisie

 

Une double hypocrisie du gouvernement celle qui consiste à définir une zone tampon de 5 à 10 m entre les habitations et les champs traités  par des pesticides. L’autre qui consiste à lancer une consultation nationale qui ne débouchera sur rien. Les écologistes soutiennent que selon les cas la distance doit être comprise entre 50 m et 150 m.  Cela dépend évidemment de la nature des pesticides, des volumes utilisés et les conditions d’utilisation. Les pesticides couvrent une large palette de produits notamment les herbicides, les fongicides ou encore les insecticides. Certains sont peu dangereux d’autres peuvent être cancérigènes en fonction des volumes et des fréquences.  De ce point de vue, certaines productions subissent moins de traitement que d’autres. Par exemple, les blés sont davantage traités que les maïs. La vigne et les pommiers sont les cultures les plus traitées. La distance de 5 à 10 m est évidemment ridicule et ne correspond pas à grand-chose. Pourtant la nouvelle ministre de l’écologie affirme qu’elle respecte les avis des scientifiques. Le problème c’est qu’il existe très peu d’études indépendantes sur le sujet et il faut des études épidémiologiques très longues pour évaluer les risques sur l’humain. Il faut évidemment se protéger de la contamination du produit épandu par fort vent  aussi se protéger de la contamination par évaporation sans parler des infiltrations. Yannick Jadot ne mâche pas ses mots. «C’est une proposition totalement dingue», a lâché le député européen d’EELV lundi au micro d’Europe 1.

 

Son collègue d’EELV, David Cormand, secrétaire national du parti, a lui regretté sur RFI la «contradiction du gouvernement». «L’État reconnaît la dangerosité des produits. S’ils sont dangereux, il faut aller vers leur interdiction et en attendant, il faut réellement protéger les habitations de ces produits», a-t-il demandé. «On voit bien que cinq à dix mètres, c’est une question de bon sens, ça ne protège rien du tout».

Les deux écologistes ont par ailleurs soutenu la quarantaine de maires qui ont pris partout en France des arrêtés pour encadrer, sinon interdire, les pesticides dans leur commune. «Ce n’est pas de la désobéissance civile, c’est l’application de la loi. La directive européenne impose de protéger les habitations», a souligné Yannick Jadot. David Cormand a lui déploré les poursuites contre ces élus. «C’est un paradoxe. L’État dit “Il y a un danger” et en même temps, les préfets qui agissent au nom de l’État poursuivent les maires qui veulent protéger leur population face à ce danger».

 

Fin août, Emmanuel Macron avait pourtant affirmé «soutenir les intentions» du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) qui avait interdit l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres des habitations. «Monsieur le maire, il a raison sur ses motivations», avait souligné le chef de l’État, avant de rappeler: «Mais je ne peux pas être d’accord quand on ne respecte pas la loi».

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