Emploi: 54% des Français pour la «préférence nationale»
Une étude qui n’apprend pas grand chose, celle de l’Ipsos réalisée dans plusieurs pays pour mesurer la préférence nationale dans l’emploi. Sans surprise, 54 % des Français approuvent cette préférence, c’est d’ailleurs moins que la moyenne des autres pays qui se situent autour de 60 % et qui peut atteindre plus de 80 % chez les russes. De toute façon, une préférence qui ne change pas grand-chose à moins évidemment de fermer complètement les frontières et l’économie en même temps. Citons par exemple le secteur agricole ou le bâtiment où il n’est pas possible de recruter suffisamment de main-d’œuvre française faute de candidats. Même chose parmi les médecins où les étrangers représentent environ 50 % des hospitaliers ; cela en raison du numerus clausus qui limite encore pour longtemps le nombre de médecins formés en France. Dans nombre de métiers manuels, la présence étrangère ne peut être qu’en progression car on ne forme plus suffisamment d’apprentis depuis très longtemps et on a orienté trop d’élèves vers des bacs bidon qui conduisent directement à pôle emploi. En cette période de populisme de nationalisme, «La préférence nationale en matière d’emploi est une idée qui est aussi présente dans beaucoup d’autres pays», explique Chloé Morin, chef de projet chez Ipsos.
L’étude de l’institut Ipsos a testé un certain nombre d’affirmations, notamment d’ordre économique. Intitulée «Populist and nativist sentiment in 2019», cette étude a été réalisée auprès de 18.000 personnes dans 27 pays, ce qui permet de faire une comparaison internationale. Parmi les phrases proposées, on trouve notamment l’affirmation suivante: quand les emplois sont «rares», les employeurs devraient embaucher en priorité les nationaux plutôt que les immigrés. Une manière de tester l’adhésion à la «préférence nationale» en matière d’emploi. 54% des Français se disent d’accord avec cette proposition (soit 3 points de plus qu’en 2016). Si on prend l’ensemble des 18.000 personnes interrogées (tous pays confondus), la France se situe en dessous de la moyenne puisque 60% des interrogés estiment que les entreprises doivent privilégier les nationaux. Les Serbes (82%), les Russes (81%), les Hongrois (75%) ou encore les Turcs (73%) sont les plus en phase avec cette affirmation.
Chloé Morin, chef de projet chez Ipsos Global Affairs
«La préférence nationale en matière d’emploi est une idée présente dans beaucoup de pays», explique au Figaro Chloé Morin, chef de projet chez Ipsos Global Affairs, qui lie cette tendance au contexte «post-crise économique de 2008». «En France, nous sommes très focalisés sur le discours et la préférence nationale est souvent liée au Rassemblement national mais cette question est portée partout dans le monde, parfois par des partis politiques moins ostracisés», poursuit Chloé Morin. La politologue note que de nombreux pays souscrivent encore plus que la France à la préférence nationale, ce conduit à «relativiser» le score français.
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