- Racisme : un débat trop simpliste
- Thuram, l’ancien footballeur, s’est sans doute emballé en déclarant que les blancs en général cultivaient leur sentiment de supériorité par rapport aux noirs. Un propos évidemment aussi excessif que maladroit qui précisément fait tomber Thuram dans le piège d’une généralisation qui entretient ce racisme. Dommage car cette expression un peu caricaturale jette une ombre sur l’action pourtant exemplaire de Thuram en matière de lutte pour l’égalité et le respect. Une partie du problème réside dans le fait que certaines personnalités connues médiatiquement s’aventurent un peu trop loin dans des terrains philosophiques mal connus d’eux . Il en va ainsi également du déclinisme récemment remis au goût du jour par des artistes comme Depardieu ou Sardou qui prétendent finalement que c’était mieux avant. De grands artistes sans aucun doute mais qui faute de connaissances et d’outils d’analyse ont tendance à caricaturer et à simplifier le débat. Il en va de même pour le débat sur le racisme. Certes on peut comprendre la colère de plusieurs joueurs de football vis-à-vis d’injures racistes inadmissibles de la part de supporters abrutis. Ils ont bien entendu le droit de s’exprimer mais leur parole est à relativiser car ils ont aussi tendance à simplifier le questionnement pour légitimer une approche un peu trop radicale, trop sommaire. La question du racisme-comme bien d’autres questions sociétales ou socio économiques- implique l’acceptation, de la complexité des facteurs explicatif sinon le risque est grand de tomber dans le sectarisme et ou dans le populisme. Cela vaut aussi bien pour les blancs que pour les noirs. Certaines tentatives d’indigénisation de la problématique ressemble dangereusement au mouvement de repli culturel qui alimente en fait le rejet et/ou la culpabilisation de l’autre. Les réassurances identitaires approximatives et partiales témoignent des peurs et des incapacités à vivre un multiculturalisme moderne.
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