Retraites : l’archaïsme du Medef
Il y a longtemps que le syndicalisme en général souffre d’un manque de représentativité, cela vaut pour les salariés comme pour le Medef. Le syndicat patronal ne réunit plus que les patrons les plus sectaires, et les plus réactionnaires. Certes quelques grandes entreprises continuent d’adhérer mais ne participent pas réellement aux instances. Sur les retraites par exemple, le Medef montre son caractère particulièrement archaïque en s’arc-boutant sur la nécessité d’un report de l’âge de la retraite. Un report général qui fait abstraction des réalités. En effet on sait que si l’âge légal est fixé à 62 ans, l’âge réel en moyenne de départ en retraite et de 63 ans et quatre mois. Mais au moment de la retraite, un futur retraité sur deux n’est plus en situation d’emploi.
Cela signifie clairement qu’il n’y a pas de politique pour favoriser l’employabilité des salariés les plus anciens. Un report général du départ en retraite n’a donc aucun sens économique et social. De ce point de vue, la durée de cotisation permet de mieux tenir compte de la pénibilité et de la justice sociale. Pourtant le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réaffirmé, dans son discours d’ouverture à la rencontre des entrepreneurs de France, que la future réforme des retraites ne pourra faire l’économie d’un relèvement de l’âge de départ à la retraite à la suite de la prise de position d’Emmanuel Macron en faveur d’une évolution de la durée de cotisation.
A l’inverse, CFDT précise que « si elle plaide pour un régime universel, elle reste en effet vigilante à ce que cette réforme soit bien l’occasion de créer un système plus juste qui prenne mieux en compte la pénibilité du travail et s’attaque à la question du minimum de pension ». L’organisation dirigée par Laurent Berger a dénoncé « l’instauration d’un âge d’équilibre collectif à 64 ans, différent de l’âge de départ légal à 62 ans ».
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