Elysées Affaires sondages- : l’entourage de Sarkozy devant la justice
Un nombre incalculable de sondages, des sondages sans appel d’offres et certains sans rapport avec la présidence de la république. Autant de motifs au renvoi devant la justice d’anciens collaborateurs de Sarkozy qui commandaient ces consultations et dont on soupçonne qu’ils en ont tiré financièrement profit.
Les faits décrits par les grands médias sont vagues aussi vaut-il mieux se rapprocher de Wikipédia pour comprendre :
« Durant le mandat de Nicolas Sarkozy, la présidence de la République commande des sondages, dont certains pourraient intéresser plus le candidat à la présidentielle 2012 que le président en fonction (Par exemple : « Souhaitez-vous que le anticapitaliste fasse cause commune avec le Parti de gauche et le Parti communiste ? » ; « Diriez-vous que le NPA est une menace pour» le PS ? » ) ou avoir été attribués par « favoritisme »7.
Dès le début du quinquennat, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet entre mai 2007 et juillet 2008 signe le contrat avec Politifact, la société de Patrick Buisson7. Dans le détail, les frais se répartissent ainsi:
- Versement annuel de 1,5 million d’euros à Publifact pour conseil et sondages
- Versement de 10 000 euros de rémunération mensuelle pour Patrick Buisson
- Paiement de commandes auprès de Georges Buisson (fils de Patrick Buisson) à hauteur de 300 000 euros
- Paiement de commandes auprès d’Ipsos pour 1,8 million d’euros, d’OpinionWay et de l’Ifop (société dont l’ex-présidente du Medef, Laurence Parisot, est vice-présidente) pour 550 000 euros chacun.
Entre 2008 et 2012, le cabinet Giacometti Perón se voit verser 2,56 millions d’euros par la présidence. Alors que Patrick Buisson est chargé des sondages, le cabinet fondé en 2008 par Pierre Giacometti se voit confier la « stratégie d’opinion ». Le 11 octobre 2011, un ancien membre du cabinet Giacometti Perón précise au Monde que « personne ne se pose la question de rédiger un appel d’offres ». Après le contrôle des comptes de l’Élysée en 2009, les honoraires du cabinet sont revus à la baisse : de 65 780 € mensuels, ils passent à 52 000 puis à 39 600 euros. Cependant le cabinet trouve d’autres contrats au sein du gouvernement Fillon : il travaille avec Rachida Dati sur la réforme judiciaire, sur les interventions publiques d’Éric Besson à l’immigration, et sur les discours des ministres de l’intérieur Brice Hortefeux et Claude Guéant. François Fillon, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez auront également recours aux conseils de Giacometti Perón »
En clair Buisson et d’autres profitaient financièrement des sondages. Évidemment Sarkozy n’était au courant de rien, comme dans l’affaire Bettencourt, comme dans l’affaire du financement de la campagne par la Libye comme dans les quatre ou cinq autres affaires !
Parmi les éventuels bénéficiaires figurent Claude Guéant, qui fut l’homme de confiance de Nicolas Sarkozy, puis son secrétaire général à l’Elysée et enfin son ministre de l’Intérieur, Patrick Buisson mais également Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de l’ex-chef de l’Etat au début de son quinquennat.
Est également renvoyé l’ancien sondeur Pierre Giacometti, lui aussi conseiller de Nicolas Sarkozy à cette époque.
L’ex-président ne risque rien dans ce dossier mais il reste sous la menace de procès dans d’autres affaires toujours en cours d’instruction, en premier lieu celle du financement de sa campagne présidentielle de 2012, dite “affaire Bygmalion”, et celle des écoutes, dans laquelle il est soupçonné d’avoir cherché à obtenir indûment des informations confidentielles sur une enquête alors en cours. Notons que les affaires est appliqué Sarkozy sont discrètement en train d’être enterré depuis le rapprochement avec Macon !
Patrick Buisson a dit son intention de saisir la chambre de l’instruction pour contester son renvoi en correctionnelle. “On a affaire à un juge qui instrumentalise la justice à des fins politiques”, a-t-il dit sur franceinfo, parlant de “discrimination politique”. “Il y a eu, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, 470 prestataires de service. Je suis le seul à être mis en examen et renvoyé en correctionnelle”.
Claude Guéant a déclaré pour sa part à RTL qu’il n’était pas surpris tout en déplorant un “réel acharnement”. “Nous sommes poursuivis parce que nous n’avons pas utilisé la formule de l’appel d’offre, et par conséquent le code du marché public pour commander un certain nombre de sondage. Je voudrais simplement rappeler qu’à cette époque il y avait une tradition selon laquelle l’Elysée ne faisait pas d’appel d’offre pour ces différentes commandes”, a-t-il dit. “J’attends en tout état de cause, sereinement, la décision du tribunal, avec le sentiment, je ne vous le cache pas, d’un réel acharnement.”
L’affaire des sondages, lancée en 2009 par un rapport de la Cour des comptes sur la gestion du budget de la présidence, a pris un tour judiciaire l’année suivante après une plainte de l’association Anticor.
“C’est une affaire qui avance très, très lentement”, a dit à Reuters le président d’Anticor, Jean-Christophe Picard, qui regrette que Nicolas Sarkozy soit “le grand absent” du futur procès. “Notre déception c’est de voir que Nicolas Sarkozy est épargné, protégé par son immunité alors que selon nous certains marchés n’avaient rien à voir avec sa fonction de président. Donc il a été protégé peut-être de manière exagérée”, a-t-il ajouté.
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