Que retenir de la rencontre entre Poutine et Macron : rien !
On a beau lire avec attention le contenu des déclarations de Macron et de Poutine, il est difficile de discerner les terrains d’accord. Macon a certes affirmé les grands principes amoureux de la France vis-à-vis de la Russie mais en réalité il n’a rien obtenu de concret sinon peut-être une réunion restreinte concernant l’Ukraine. Sur les autres dossiers, les oppositions étaient trop fortes pouvoir aboutir à des compromis entre parenthèses (Syrie, Iran, défense, droits démocratiques en Russie, rapport avec les États-Unis etc.). De toute manière, l’objectif n’était pas ni pour l’un, ni pour l’autre de déboucher sur des orientations communes concernant le champ international. La vérité c’est que l’un comme l’autre se sont servis de cette rencontre à des fins intérieures pour renforcer une crédibilité électorale. Grâce à Macon, Poutine montre qu’il compte parmi les grands de ce monde et que la Russie n’est nullement exclue du champ des discussions internationales en dépit de la position du G7. De son côté, Macron bousculé au niveau interne s’investit dans le domaine international afin de démontrer que lui aussi joue un rôle essentiel dans les grande affaire mondiale. D’où pour masquer le vide le recours à des grandes formules de nature un peu théâtral «Réarrimer la Russie à l’Europe, parce que c’est son histoire, son destin et notre intérêt»: Emmanuel Macron a clairement parié sur la détente en recevant lundi Vladimir Poutine dans le cadre «convivial» du fort de Brégançon. «Une Russie qui nous tournerait le dos ne serait pas notre intérêt», a insisté le président de la République devant son invité, soulignant le rôle «incontournable» de Moscou dans le règlement des diverses crises que les deux dirigeants s’apprêtaient à évoquer lors d’un entretien puis d’un dîner.
Emmanuel Macron s’est appliqué à faire prévaloir la cordialité, invoquant l’importance majeure du dialogue franco-russe dans un environnement géopolitique «à réinventer», invoquant l’histoire, l’ancrage européen de la Russie et citant les grands auteurs russes, tel Dostoïevski s’affirmant «d’autant plus russe qu’(il) est plus européen». Le président de la République, qui a annoncé qu’il se rendrait à Moscou en mai 2020, a notamment insisté sur le projet d’une nouvelle architecture «de sécurité et de confiance» sur le continent qui irait «de Lisbonne à Vladivostok» et où la Russie aurait, cela va de soi, toute sa place.
La thématique n’est pas nouvelle – «on la doit à de Gaulle», a rappelé Poutine – mais elle fait vibrer des cordes sensibles à Moscou, qui invoque, en la surjouant, sa mise à l’écart du champ géopolitique mondial après l’effondrement de l’URSS. Le dirigeant russe a précisé vouloir «en savoir plus» concernant les positions de la d’accord France sur divers sujets de sécurité, mentionnant à deux reprises la militarisation de l’espace – évoquée par Emmanuel Macron dans son discours à l’Hôtel de Brienne, à la veille du 14 juillet dernier.
Sur les crises, si des avancées majeures n’étaient pas envisageables, des jalons ont été posés à Brégançon. Sur l’Ukraine, «qui conditionne le retour de la Russie» dans le G8, a rappelé Macron
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