Recul des investissements chinois : tant mieux !
La chute des investissements chinois en Europe, plus de 80 % sur une année, peut effectivement constituer une mauvaise nouvelle à court et moyen terme. Par contre à plus long terme, on ne peut que s’en réjouir car le cœur de cible des Chinois est d’investir dans des sociétés pour en récupérer les capacités technologiques. Et l’Europe de ce point de vue a fait preuve d’une très grande naïveté avant de commencer à réagir comme en Allemagne. On a même autorisé en France des investissements chinois dans les infrastructures stratégiques ou dans les éoliennes subventionnées par l’État. On notera surtout la différence entre la possibilité pour les Chinois de devenir majoritaire dans les sociétés européennes alors que les Européens ne peuvent monter jusque-là que des coentreprises en Chine où ils sont minoritaires. (Une situation qui pourrait changer car la Chine a compris que ce verrou constituait un obstacle à la venue de capitaux étrangers). (
Le recul a été particulièrement marqué en Allemagne, qui a cédé à la Grande-Bretagne sa place de destination favorite des investisseurs du géant asiatique, avec 17 rachats ou prises de participation entre janvier et juin de cette année, contre 11 en Allemagne et 7 en Italie et en France. En volume, les investissements chinois en Allemagne sont passés de 10,1 à 0,5 milliard de dollars sur la même période, toujours selon EY qui relève toutefois que le niveau des transactions est resté stable par rapport au deuxième semestre 2018.
Outre-Rhin, l’appétit chinois pour l’acquisition de technologies européennes a aussi soulevé des résistances, comme en Allemagne après le rachat en 2016 du fabricant de robots Kuka par le groupe chinois Midea, qui a amené Berlin à se doter l’année suivante d’un droit de veto sur les acquisitions d’entreprises étrangères.
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