Politique monétaire-Taux d’intérêts négatifs : en attendant la crise ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que nombre d’économistes sont dans le potage vis-à-vis des taux d’intérêt et des conséquences des taux négatifs. Normalement, l’épargne est rémunérée par un taux d’intérêt qui assure aux prêteurs de la récupération de son placement voire davantage en fonction de l’inflation. Cette fois, on propose aux épargnants de perdre d’entrée de l’argent lors de leur placement. Cette rémunération négative (un curieux concept économique) affaiblit aussi la rentabilité des banques et fragilise le système financier. Par ailleurs, le fait d’emprunter à bon compte incite des Etats à lâcher la bride des équilibres budgétaires et à reporter à beaucoup plus tard le remboursement de leurs dettes. Ce que fait d’ailleurs la France qui renvoie maintenant au-delà de 2022 la perspective d’équilibre budgétaire. Certains économistes se félicitent de ces taux négatifs qui peuvent permettre d’emprunter davantage et financer des investissements à long terme, exemple la transition écologique. Mais cela peut aussi servir à financer le fonctionnement qui va augmenter la dette. Une augmentation de la dette financée le plus souvent par de nouveaux emprunts mais dont les taux d’intérêt risquent d’être nettement supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Ce qui semble faire l’unanimité des experts, c’est que c’est situation ne pourra durer. Or pour l’instant les banques centrales n’envisagent nullement de relever les taux d’intérêt ; bien au contraire, elles réengagent presque toutes une politique accommodante pour soutenir une économie qui se tasse dangereusement. D’ailleurs elles n’ont pas de légitimité à augmenter les taux d’intérêt puisque l’inflation est plus que maîtrisée ; elle est même très inférieure aux objectifs. En cause évidemment, la faiblesse de la demande, donc le déséquilibre au détriment de l’offre qui pèse les prix. Un cercle très peu vertueux car dans le même temps, le pouvoir d’achat a tendance lui aussi à diminuer (notons que lorsqu’il augmente légèrement comme en France les consommateurs préfèrent plutôt épargner que de consommer justement en raison des incertitudes économiques et financières). Les taux négatifs qui permettent d’emprunter à bon compte constituent une sorte de fausse monnaie ou de planche à billets qu’il faudra régler un jour lors des les ajustements. Des ajustements qui pourraient intervenir lors d’un crack immobilier ou monétaire par exemple. On objectera que ce n’est pas la première fois qu’on fait tourner la planche à billets pour relancer l’économie et ou boucher les trous budgétaires. Mais cela ne pourra pas durer et nécessairement se transformera en crise le moment venu. En attendant les experts, utiles bien entendus pour comprendre les phénomènes économiques, sont un peu dans le potage comme ils le sont traditionnellement à la veille des grandes crises. Des grandes crises, de type 2007 ou des années 30 que pratiquement qu’aucun expert n’avait prévu.
Affaire De Rugy : comment ne pas payer d’impôts avec un revenu de plus de 13 000 euros mensuels ?
Affaire De Rugy : comment ne pas payer d’impôts avec un revenu de plus de 13 000 euros ?
Comment ne pas payer d’impôt avec un revenu d de 13 000 €. C’est la question qui se pose puisque le ministre de l’écologie a réussi à ne pas être imposable en 2015 et cela paraît-il en toute légalité. Or de Rugy touche pas moins de 11.552 euros par mois : 7.209,74 euros bruts chaque mois, plus la jolie indemnité de frais de mandat qui s’élève à 5.770 euros, que chaque député peut dépenser comme il le souhaite, excepté pour acheter un bien immobilier et pour participer à une campagne électorale. Il faut donc que disposer d’un très compétent conseiller fiscal pour parvenir à éviter l’imposition. Nombre de français dont le salaire représente 15 à 20 % du revenu du ministre de l’écologie sont pourtant condamnés à payer cet impôt sur le revenu. On objectera sans doute que nombreux de dirigeants de grandes entreprises sollicitent aussi l’évitement fiscal par exemple en se faisant rémunérer par des filiales à l’étranger dont la fiscalité est faible voir nulle. Les sommes sont alors considérables. Cela aussi en toute légalité. Cela vaut pour les individus, chefs d’entreprise mais aussi pour l’imposition des sociétés. La combine la plus légale consiste à externaliser les profits dans des filiales situées dans des pays à très faible fiscalité ou sans fiscalité du tout et inversement à internaliser les pertes dans les sociétés en sur facturant les filiales françaises. Il existe bien d’autres mécanismes. La fraude légale ou pas porterait sur une somme de l’ordre de 50 milliards. Une somme en réalité très approximative car par définition on ne dispose pas de chiffres pertinents dans ce domaine. Bien sûr les sommes économisées par de Rugy en 2015 n’ont rien à voir avec les fraudes qui viennent d’être évoquées. Pour autant c’est parce qu’elle présente un caractère d’exemplarité que cette affaire choque. Cela d’autant plus que Macron et de Rugy en particulier dés le début du mandat ont affirmé le principe de la transparence et de la rigueur. Une rigueur qu’on applique aux autres mais pas à soi-même. En fait il n’y rien il n’y a rien de nouveau sous le soleil mais aujourd’hui compte tenu du contexte d’une part et des millions d’observateurs des réseaux sociaux les petites combines sont de plus en plus difficile à dissimuler.