Le fiasco annoncé de la réforme des retraites
Contrairement à ce qu’indique la plupart des médias, on est sans doute loin de la mise au point de la grande réforme annoncée des retraites. Pour deux raisons essentielles ; d’abord la encore notoirement insuffisante. Et de nombreux flous ensuite et surtout du fait d’un manque de compétence sur un sujet particulièrement complexe. Pour l’instant, si on écoute la majorité, les slogans se résument à la retraite par points un euro égale un euro, un régime universel. La grande nouveauté serait un régime par points ! En fait c’est de l’ancienneté dont il s’agit c’est-à-dire des versements accumulés et du temps de versement. On peut évidemment traduire cela en termes points, de bons, de chèques mais cela ne change pas grand-chose. Même aspect flou et démagogique quand on affirme qu’un euro versé aura la même valeur tout le monde. Cela d’autant plus que le régime universel est une illusion. Certes la réforme des retraites est sans doute nécessaire en raison en particulier de l’évolution démographique aussi et surtout du déséquilibre entre actifs et retraités (qui renvoie à l’emploi et à la croissance). Mais les propositions et autres orientations du gouvernement ne parlent pas du premier préalable qui consisterait à intégrer le régime des fonctionnaires dans le régime général. Or on sait que c’est là que se trouve la principale inégalité. Dans le privé les pensions se calculent sur les 25 meilleures années alors que dans le public, on se fonde sur les six derniers mois. Avec en plus souvent une promotion chapeau au cours de ces six derniers mois justement pour faire augmenter le niveau des retraites. De toute manière certaines professions ne pourront jamais totalement intégrer le régime général allongé à 63 ou 65 ans comme l’armée, la gendarmerie, la police les pompiers, certains métiers liés à la sécurité par exemple dans les transports (pilotes notamment). Les régimes spéciaux ne seront donc pas tous supprimés mais seulement aménagés. Il n’est même pas certain qu’on touche aux fonctionnaires. Quant à l’intégration des indépendant, c’est très hypothétique compte tenu du coût de l’opération. (Les indépendants cotisent en moyenne autour de 14% de leurs revenus bruts. Le Haut-commissaire pourrait leur demander de cotiser autant que les salariés et les fonctionnaires (autour de 28%)). Pour éviter l’embrasement social le gouvernement a renoncé à imposer des mesures d’économies immédiates. Il n’y aura donc pas des 2020 un report de la retraite. Bien entendu ces mesures s’imposeront après (après peut-être les élections présidentielles de 2022 !). le conseil d’orientation des retraites (COR) a revu ses projections financières à la baisse. (Mais selon les gouvernemenet ce COR fait varier ses projections). L’Insee a révisé le solde migratoire et l’espérance de vie en 2017. La masse salariale a également progressé moins vite qu’attendu dans les prévisions du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019. Le besoin de financement du régime, évalué à 0,1% du PIB en 2018 s’établirait ainsi entre 0,3 et 0,6% du PIB (soit autour de 10 milliards d’euros) en 2025, date d’entrée en vigueur souhaitée du régime. L’équilibre ne reviendrait pas avant 2056 avec une hypothèse de croissance de 1,5%.Des prévisions tout à fait aléatoire car qui peut dire quelle seront les perspectives de croissance dans 25 ou 30 ans. Bref il se pourraiat bien que la France soit condamnée à faire uen reforme des retites à peu près tous les 5 ans comme d’habitude.
0 Réponses à “Le fiasco annoncé de la réforme des retraites”