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La confiance, le ressort de l’intelligence collective ? ( Mathieu Laine)

La  confiance, le ressort de l’intelligence collective ? ( Mathieu Laine)

 

 

Une interview intéressante sur la confiance et l’Etat (même cela peut  être discutée notamment parce que  intelligence, même collective, n’est pas nécessairement la morale) de Mathieu Laine, entrepreneur et professeur affilié à Sciences Po  (tribune dans l’Opinion).

 

C’est l’un des pièges les plus retors de notre monde et nous finissons tous par nous faire avoir : parce que le monde nous paraît, à raison, de plus en plus complexe, parce que la demande d’intervention se fait plus pressante, il nous semble inéluctable que les Etats doivent toujours plus intervenir. Or, qui dit intervention de l’Etat, dit, si ce n’est défiance, du moins recul de la confiance accordée aux individus de trouver par eux-mêmes la solution aux difficultés rencontrées.

Sans basculer dans l’anarchie, nous aurions grand intérêt à questionner notre habitude à déresponsabiliser les hommes et les femmes composant nos sociétés alors que leur intelligence collective, sans même qu’elle soit organisée par une instance supérieure, produit des résultats bien souvent éblouissants.

Pour mieux le comprendre, il faut lire ou relire le splendide livre d’Alain Peyrefitte, La société de confiance. Dans cette enquête fascinante au creuset de ce qui a fait le succès de l’Occident, l’auteur découvre que « le ressort du développement réside en définitive dans la confiance accordée à l’initiative personnelle, à la liberté exploratrice et inventive – à une liberté qui connaît ses contreparties, ses devoirs, ses limites, bref sa responsabilité, c’est-à-dire sa capacité à répondre d’elle-même ».

. Ce qui a fait la beauté de notre monde, ce sont les valeurs du monde libre, la liberté, la responsabilité, la propriété, la séparation des pouvoirs et la libre circulation des idées, notamment dans le domaine scientifique et juridique. Dans le cadre de l’Etat de droit, c’est la confiance qui libère et la défiance qui opprime.

Nous sommes toutefois biaisés par notre passé, nos réflexes, nos habitudes. Le recul de la confiance pointait déjà chez certains penseurs comme Hobbes et Rousseau, quand ils ont théorisé le contrat social par lequel chacun remet une partie de sa liberté d’action à un souverain supérieur supposé capable de les représenter et de savoir mieux que lui ce qui est bon pour lui. Benjamin Constant n’aura de cesse d’alerter sur les dangers d’une telle approche. « En se donnant à tous, il n’est pas vrai qu’on ne se donne à personne. On se donne au contraire à ceux qui agissent au nom de tous », écrit-il dans Principes de politiqueHayek décrira derrière le concept de constructivisme la fragilité majeure de l’intervention publique en raison d’un défaut congénital d’information du dirigeant politique. Aucune raison, aucun esprit humain, fusse-t-il supérieur, n’est en mesure d’appréhender l’intégralité et la complexité des informations nécessaires à la construction d’un ordre social. Cessons de raisonner sur cette illusion synoptique consistant à enfermer la confiance et, par là même, la liberté. La vraie transformation, c’est de refaire confiance à l’intelligence de chacun. Résultats garantis !

 

 

Mathieu Laine est entrepreneur et professeur affilié à Sciences Po. Il vient de publier Il faut sauver le monde libre chez Plon.

 

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