UE: une allemande présidente de la commission, pourquoi ?
Evidemment aujourd’hui, tout le monde se félicité pour la nomination des nouveaux responsables européens. En fait, les grands médias se contentent de reprendre intégralement les dépêches d’agence et les déclarations des chefs d’État notamment celle de Macron. Macron qui hier attribuait l’échec des négociations à la plupart de ses collègues européens mais qui aujourd’hui déclare être l’acteur principal du compromis qui s’est dégagé. C’est même lui qui aurait eu l’idée de mettre d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission. Il est vrai que l’Allemagne pensait un autre candidat qui n’a pu recueillir le soutien nécessaire. L’essentiel pour l’Allemagne était cependant de récupérer très stratégique poste de président de la commission européenne. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est la commission qui impulse les négociations pour les accords de libre-échange. l’Allemagne a un impérieux besoin de ces accords pour vendre notamment ses automobiles et ses machines outils. Les exportations allemandes sont aujourd’hui fortement affectées par les tentations protectionnistes notamment des États-Unis et indirectement de la Chine. Ce n’est pas par hasard si l’Allemagne a été très favorable au CETA, accord entre l’union européenne et le Canada entré en vigueur alors qu’il n’a même pas été ratifié par les Etats ! De la même manière, l’Allemagne est très favorable à l’accord Mercosur passé avec les pays d’Amérique du Sud. Il est vraisemblable aussi que l’Allemagne va militer très fortement pour trouver un accord avec les États-Unis. En effet les menaces de Trump visent surtout l’Allemagne. Après l’euphorie classique qui suit toute nouvelle nomination, l’Europe risque de se réveiller en constatant que l’Allemagne reprend les commandes de l’Europe. On objectera que la France a obtenu le poste de présidente de la banque centrale européenne. Un poste qui n’est pas dérisoire mais qui n’est pas aussi stratégique que celui de la commission. En outre, il restera à vérifier si Christine Lagarde est plus proche des thèses françaises que des thèses allemandes concernant la rigueur de gestion de l’euro. En clair si Christine Lagarde favorise une politique accommodante ou un haut niveau de la monnaie.
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