Privatisation aussi des certaines routes nationales
Non seulement l’état envisagerait de transférer au privé les 2600 km d’autoroute qui sont encore sous son contrôle mais aussi tout ou partie des 9000 km de réseau routier national. Une aubaine évidemment pour les sociétés d’autoroute sur ces axes les plus fréquentés. L’avantage c’est qu’évidemment les réseaux pourraient être en meilleur état qu’actuellement mais l’inconvénient c’est que cela imposerait un péage. Il est probable qu’il n’y aura pas de transfert global au privé d’un coup mais que cela pourrait se faire très progressivement pour ne pas heurter l’opinion. Le problème c’est que l’État serait parfaitement capable d’entretenir ses propres autoroutes et son réseau national si les ressources fiscales prises sur les automobilistes n’allaient pas pour partie se perdre dans le trou du budget au lieu de servir à l’entretien. La question se pose encore davantage pour l’ensemble du réseau routier avec des voix secondaires souvent dans un état lamentable et qui ont bénéficié depuis plusieurs années de l’absence de température basse et de forte période de dégel. De toute évidence, tant qu’un fonds spécifique ne sera pas uniquement affecté à l’entretien des routes, le réseau ne cessera de se dégrader. Faute de crédit, l’état du réseau non concédé se dégrade. « Les responsables de sociétés d’autoroutes que j’ai rencontrés m’ont clairement dit qu’elles étaient intéressées par l’idée d’élargir le champ de leurs concessions (autoroutes ou transversales), confirme le sénateur centriste Hervey Maurey. Elles partent du constat qu’aujourd’hui l’état des voiries non concédées n’est pas satisfaisant. Du coup, les sociétés d’autoroutes disent qu’elles veulent bien récupérer ces sections, en échange d’une prolongation de la durée des concessions.«
« Ce qui nous intéresse, c’est de répondre au défi des nouvelles mobilités, explique le président de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA), Arnaud Hary. Nous proposons de moderniser l’accès aux grandes métropoles, d’aménager les sections des autoroutes non concédées, comme nous le faisons déjà pour les sections concédées, afin de les remettre à niveau.«
Mais la stratégie des sociétés d’autoroutes ne s’arrête pas là. Selon les informations de la cellule investigation de Radio France, les sociétés d’autoroutes ont également un œil sur le réseau routier national qui représente près de 10 000 kilomètres.
Une note interne de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA) datée du 17 avril 2014 que nous nous sommes procurée explique que »ce modèle vertueux [des concessions] pourrait s’élargir à l’ensemble du réseau routier national, dans sa configuration resserrée aux seuls grands itinéraires qui est devenue la sienne suite aux décentralisations ». On comprend que les sociétés d’autoroute ne soient intéressées que par les seuls axes à forte circulation !
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