Aérien un scandale écologique
Un scandale car le transport aérien est très polluant mais très peu soumis à une fiscalité environnementale. En cause, le fait que les avions sont essentiellement utilisés par les couches supérieures et moyennes. Et que le secteur aérien s’appuie sur le lobby sociologique pour s’opposer aux taxes environnementales ; Pourtant, la quantité de dioxyde de carbone émise pour un même trajet diffère selon le mode de transport. Pour le trajet Londres-Édimbourg (600 km), le département britannique des transports a calculé des quantités d’émissions moyennes par modes de transports et par passager :
- en voiture : 71 kg (pour une moyenne de 1,56 passagers par voiture, soit 111 kg par voiture) ;
- en avion : 96,4 kg ;
- en train express : 12 kg ;
- en autocar : 9,2 kg.
Sur un trajet plus long, de 500 km aller-retour environ, l’avion émet entre 145 et 241 kg de CO2 par passager. La voiture est également très polluante, avec une émission de 170,6 kg de CO2. Et seulement 12kg pour le TGV ou le métro. .Le secteur du transport aérien, en forte croissance, représente 2% des émissions mondiales à effet de serre et devrait agir davantage pour gérer les risques liés au changement climatique, estime la Transition Pathway Initiative (TPI) dans cette étude portant sur les 20 plus grandes compagnies aériennes répertoriées dans le monde. Selon elle, Delta, Lufthansa, United Airlines et ANA Holdings affichent les meilleures performances en termes de gestion de risques et d’opportunités liés au changement climatique. Mais toutes les compagnies aériennes pourraient en faire davantage.“Les investisseurs ont un message clair à l’attention du secteur de l’aviation: en matière de performance carbone, il faut afficher des améliorations sur le long terme”, a déclaré Faith Ward, co-présidente de la TPI pour le compte de la caisse de retraite de la British Environment Agency.“Les investisseurs sont attentifs (…) il s’agit d’encourager la divulgation d’informations afin que nous puissions prendre des décisions éclairées”, a-t-elle déclaré à Reuters.
A l’inverse, ANA, Japan Airlines, Korean Air et Singapore Airlines produisent les taux d’émissions les plus élevés, selon la TPI. Interrogé sur ces données, un responsable de Japan Airlines a déclaré: “Nous visons à publier nos mesures de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) à l’horizon 2030 au cours du prochain exercice.”ANA, Korean et Singapour n’ont pas immédiatement répondu à la demande de commentaires de Reuters. Le professeur Simon Dietz du Grantham Research Institute, auteur principal de l’étude, a noté que certaines compagnies aériennes avaient adopté des objectifs généraux visant à limiter les émissions nettes de dioxyde de carbone aux niveaux de 2020, ou à réduire de moitié les émissions nettes d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2005.Mais ces objectifs d’émissions nettes signifient souvent que les compagnies aériennes peuvent acheter des permis pour émettre du dioxyde de carbone, plutôt que de les réduire elles-mêmes.“Le problème est que nous ne savons pas à quel point ils vont réduire leurs propres émissions en fonction de l’achat de compensations”, a-t-il déclaré à Reuters. Simon Dietz a également déclaré que les effets de l’aviation, à part le dioxyde de carbone, nécessitaient davantage de recherches. La condensation, par exemple, peut engendrer des nuages en altitude qui retiennent la chaleur. Selon les termes de l’accord de Paris sur le climat conclu en 2015, près de 200 Etats sont convenus de réduire leurs émissions pour éviter davantage d’inondations, de sécheresses et freiner l’élévation du niveau de la mer. Ils ont promis de “renforcer la participation des secteurs public et privé” à la réduction des émissions.
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