Croissance Grande-Bretagne : recul prévisible
Alors que le Brexit n’est même pas en vigueur, ni même vraiment décidé, la Grande-Bretagne doit faire face à un très net tassement de son activité économique. La banque centrale d’Angleterre espère cependant que la croissance atteindra 0,2 % au cours du premier trimestre, après des reculs en janvier février. C’est le plus bas niveau atteint depuis 2013. Il faut cependant relativiser ce tassement qui se situe dans un environnement international caractérisé par un net affaiblissement de la croissance en Chine par exemple mais aussi en Allemagne. S’ajoutent en Grande-Bretagne des facteurs explicatifs supplémentaires quant à l’incertitude relative aux conséquences du Brexit. Les consommateurs eux-mêmes sont un peu dans l’expectative compte tenu des incidences du Brexit sur l’emploi, certaines multinationales ayant décidé préventivement déjà de quitter la Grande-Bretagne ; mais la plus grande interrogation concerne les investissements notamment des entreprises. Ce ralentissement très net de l’activité pourrait peser sur les décisions politiques que doit prendre le parlement pour se positionner enfin vis-à-vis de la date de sortie de l’union européenne. Il se pourrait que cet affaiblissement économique milite pour un report de la date initiale de départ de l’union économique. La Première ministre Theresa May doit encore obtenir le feu vert du parlement à un accord de transition même si elle a ouvert la possibilité à un report du Brexit au-delà de la date initiale fixée au 29 mars. « De plus en plus d’entreprises freinent sur les investissements et les décisions du quotidien deviennent de plus en plus problématiques », a expliqué l’économiste en chef de la CBI Rain Newton-Smith. Une étude diffusée la semaine dernière a montré que les fabricants avaient constitué des stocks à un niveau sans précédent pour une économie avancée, afin de se préparer à de possibles retards aux frontières après le Brexit. La Banque d’Angleterre estime que la croissance britannique devrait plafonner à 0,2% sur les trois premiers mois de l’année et que la croissance de 2019 sera la plus faible depuis 2009, y compris dans l’éventualité d’un Brexit sans accroc.
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