Le démarchage téléphonique réellement limité ?
Théoriquement il y a la liste bloc telle qui permet aux Japonais de refuser d’être importuné par téléphone par des démarcheurs commerciaux. En réalité le dispositif ne fonctionne pas.
« Près de 1,4 million de réclamations auraient été déposées par 280.000 consommateurs depuis la création de Bloctel », selon le rapport de André Reichardt (LR). « Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation : le non-respect par de nombreuses entreprises de leur obligation réglementaire de mise en conformité de leurs fichiers de démarchage téléphonique avec la liste d’opposition Bloctel, la faiblesse du montant des sanctions encourues, et la rareté des contrôles opérés par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. » Le problème c’est que pour l’instant on n’envisage pas d’exiger le consentement actif du consommateur pour le démarchage téléphonique. De sorte que la nouvelle loi sur le sujet risque d’être aussi inefficace que la précédente.
Le texte tente toutefois de mieux faire connaître le service Bloctel. Tout d’abord, la proposition de loi prévoit que l’appelant doit rappeler au consommateur l’existence du service Bloctel. De plus, deux amendements PS ont été adoptés pour d’une part, noter dans les contrats de téléphonie la possibilité de s’inscrire gratuitement à la liste rouge et d’autre part, changer les modalités d’inscription pour le faire par téléphone. Cela est pour l’instant uniquement possible par internet ou courrier. Enfin, une disposition vise aussi à »renforcer les obligations de transparence des professionnels, en incitant à la mise en place d’un code de déontologie ». En réalité les parlementaires se sont couchés devant les lobbys.
Les parlementaires, qui s’accordent pour ne pas drastiquement réduire la démarche téléphonique, souhaitent préserver l’écosystème. « Le secteur économique du démarchage téléphonique représente un facteur de développement des entreprises et un nombre non négligeable d’emplois en France », affirme le rapporteur André Reichardt. Et de poursuivre :
« Le syndicat professionnel des centres de contacts (SP2C), qui regroupe les principaux acteurs du marché, estime que 56.000 emplois directs seraient concernés par l’activité de démarchage téléphonique, ce chiffre étant jugé crédible par les services du ministère de l’économie. Toute évolution du régime juridique applicable doit prendre en compte cette donnée économique. »
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