Benalla : l’Elysée mis en cause
En soit l’affaire Benalla n’est pas forcément une affaire d’État. Elle l’est devenue du fait d’une gestion tout à fait approximative par l’Élysée. Elle démontre à l’évidence un certain amateurisme du côté du pouvoir. De fait, Ben Allah a bénéficiée d’une grande bienveillance jusqu’au plus haut niveau de l’État. La commission du Sénat qui a rendu son rapport hier cible en particulier le directeur de cabinet Patrick Strzoda, le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, et le chef du groupe de sécurité de la présidence de la République, Lionel Lavergne. “La commission a pu établir que plusieurs personnes entendues ont menti sur le périmètre exact des missions qui étaient confiées à M. Alexandre Benalla”.Les informations recueillies par la commission d’enquête ont permis de démontrer que les sanctions appliquées à l’encontre d’Alexandre Benalla ont été moindres que ce que le porte-parole du président, Bruno Roger-Petit à l’époque, avait annoncé en conférence de presse le 19 juillet. Sa “mise à pied” de 15 jours tout comme celle du “gendarme réserviste” annoncées par l’Elysée après les révélations sur les violences du 1er mai à Paris ne se sont “traduites par aucune conséquence financière immédiate pour les intéressés”, peut-on lire dans le dossier de presse. Le volet de l’affaire des contrats russes est peut-être le plus accablant à la fois pour Alexandre Benalla et l’Elysée, à en croire les rapporteurs et le président de la commission. “Il y a quelque chose qui est considérable pour les conséquences éventuelles par rapport à la sécurité non seulement de la présidence de la République (…), mais au-delà”, a déclaré Jean-Pierre Sueur. Alexandre Benalla est en effet accusé d’avoir joué un rôle dans la conclusion de contrats de sécurité avec, notamment, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine, Iskander Makhmudov, alors même qu’il travaillait encore à la présidence.
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